À la UneEssais auto

Essai de la Mazda MX-5 : la quintessence du plaisir automobile

Photo essai Mazda MX-5 (2016)

Rares sont aujourd’hui les voitures accessibles susceptibles de nous procurer ne serait-ce qu’une once de satisfaction. On a souvent tendance à se rabattre sur les petites GTI françaises ou étrangères, afin de retrouver ce plaisir, souvent encore bien dissimulé derrière tout un arsenal d’aides à la conduite en tout genre, bridant quelque peu nos sensations.

Cependant, une marque semble vouloir faire de la résistance, et exploite à la perfection tout son savoir-faire acquis depuis maintenant quatre générations dans le segment des roadsters.

Cette marque, c’est Mazda, qui, par ailleurs, revient sur le devant de la scène depuis quelques années maintenant et emboîte le pas avec la quatrième génération de Mazda MX-5. Un petit cabriolet deux places, que la marque nipponne vient tout juste de décliner d’une façon inédite façon coupé-cabriolet à l’occasion du dernier Salon de New York : la Mazda MX-5 RF.

Essai Mazda MX-5 : premières impressions

Photo 3/4 arrière Mazda MX-5 (2016)

Esthétiquement, une fois de plus, le petit roadster japonais se plie en quatre pour séduire une clientèle avide de petites voitures abordables au look sportif. Ici, on retrouve le nouveau style KODO de la marque nipponne, avec une face avant très expressive soulignée par un regard très brutal, résultat d’optiques finement ciselées.

Finalement, c’est bien le seul élément esthétique pouvant être jugé comme agressif, puisque l’ensemble est plutôt harmonieux et équilibré. En effet, le petit cabriolet inspire la sympathie et la sportivité, notamment grâce à son long et sculptural capot avant logeant les deux motorisations SKYACTIV-G de 131 et 160 chevaux proposées au catalogue.

La Mazda MX-5 de quatrième génération est équipée, comme à l’accoutumée, d’une capote en toile uniquement rétractable à la main, qui nécessitera quelques exercices de contorsion afin de loger la toile dans l’emplacement adéquat. On suit les mouvances stylistiques de la carrosserie, qui nous font immédiatement plonger vers un arrière-train très inspiré, où la forme des feux n’est pas sans rappeler ceux de la Jaguar F-Type.

La malle de coffre, très haut placée, lui donne de dos un aspect quasiment statutaire, souligné par ces deux sorties d’échappement évoquant la sportivité relative de la voiture.

Essai Mazda MX-5 : vie à bord

Photo intérieur Mazda MX-5 (2016)

Mis à part deux ou trois détails, l’intérieur frôle la perfection en matière d’ergonomie. On oubliera bien évidemment les plastiques durs, bien que de bonne qualité, qui composent la majeure partie des éléments de l’habitacle. Cette Mazda MX-5 arrive tout de même à nous transporter dans un univers sportivement relaxant.

La position de conduite extrêmement basse est juste parfaite, le volant n’est ni trop gros ni trop petit, les commandes tombent sous la main, à l’image du levier de vitesse au débattement courtement jouissif et au verrouillage parfait. Le frein à main, légèrement excentré, est aussi bien positionné pour s’autoriser quelques blocages de roues intempestifs dans les épingles les plus serrées.

Niveau rangements, pas de quoi compléter les 130 litres du coffre, avec de simples rangements situés derrière les deux sièges, de quoi placer quelques objets pas trop larges. D’emblée, la MX-5 est plutôt bien fournie, comme sur notre finition Dynamique, avec un écran tactile central, la navigation ou encore l’alerte de franchissement de ligne.

On notera juste quelques petits soucis au niveau des commandes de contrôle de l’écran, situées sur le tunnel de transmission et souvent en contact avec notre avant bras droit quand nous actionnons le levier de vitesse.

Essai Mazda MX-5 : sous le capot

Photo moteur 1.5 l SkyActiv-G 131 ch Mazda MX-5 (2016)

Sous le capot, nous avons l’un des moteurs au meilleur rendement au monde, le fruit du programme Skyactiv lancé par Mazda en 2010, qui consiste à améliorer l’efficacité des moteurs, de la boîte de vitesse et des châssis sur l’ensemble de la gamme. Que cela soit en essence ou en diesel, chaque moteur SKYACTIV-G est associé à une nouvelle génération d’injection directe. Son haut rendement énergique repose essentiellement sur son taux de compression assez impressionnant de 14,0:1 (habituellement autour de 10,0:1 pour un atmosphérique essence) qui en fait donc le moteur essence ayant le meilleur rendement au monde. On pourrait logiquement penser que les défauts de combustions (cliquetis) sont fréquents, mais il n’en est rien ! Les ingénieurs de chez Mazda ont donc réduit la température de combustion en réduisant le gaz d’échappement restant dans le cylindre (gaz résiduel), permettant ainsi de minimiser au maximum ces soucis de combustion.

Moteur atmosphérique oblige, pas de turbo donc, et on pourrait logiquement là aussi croire que la voiture manque cruellement de couple à bas régime. Et à vrai dire, c’est à moitié vrai. À moitié car le moteur est clairement plus plein que les anciens blocs atmosphériques de la marque, mais il manque par contre de caractère, là où un atmosphérique devrait rugir. En effet, au delà de 4.000 tr/min la voiture délivre une bonne partie de sa puissance jusqu’à son intégralité à 7.000 tr/min, mais le tout manque de caractère et n’explose pas comme on l’aurait souhaité. Et ce n’est pas non plus avec son alternative 2.0 litres de 160 chevaux que cela devrait changer, puisqu’ici la puissance s’effondre dès 6.500 tr/min !

On se console cependant avec une sonorité sympathique pour un quatre-cylindres, qui ronronne plutôt bien haut dans les tours, et des performances honorables, avec un 0 à 100 expédié en 8,3 secondes et une vitesse maximale plafonnée à 204 km/h. Cela ne fait pas rêver certes, par rapport à n’importe quelle autre sportive, mais quel pied d’emmener cette voiture sur des routes sinueuses et d’enchaîner les virages les uns après les autres avec ce sourire au lèvres inébranlable. De plus, les consommations relevées s’avèrent tout à fait correctes, avec une moyenne enregistrée autour de 8,5 l/100 km en conduite dynamique.

Plus compacte et plus légère, la nouvelle boîte de vitesse mécanique à six rapports participe au plaisir de conduite, avec un débattement très court et un guidage parfait. L’étagement moins serré est peut-être le seul petit bémol de cette boîte, qui permet de profiter pleinement de la souplesse du moteur.

Essai Mazda MX-5 : sur la route

Photo essai routier Mazda MX-5 (2016)

La nouvelle Mazda MX-5 s’apprécie visuellement, mais davantage sur la route où l’on puise clairement toute la quintessence du plaisir automobile. S’installer à son bord et découvrir les formes bosselées du capot en raison d’une assise très sportive, comme rivée à la route, donne déjà le ton. Nous sommes bel et bien dans une sportive, mais toujours dans la limite du raisonnable selon Mazda.

Pure propulsion, la quatrième génération de MX-5 donne toujours le même rictus à chaque accélération et à chaque virage. Plus rigide et plus précise, son comportement gagne en caractère et les sensations sont forcément au rendez-vous. Inutile de rouler vite, même à faible allure la voiture est agréable à conduire. L’essieu multibras sur le train arrière assure une très bonne stabilité, mais avec plus d’engouement, il n’est pas difficile de faire valser notre MX-5 à chaque épingle rencontrée. L’ESP est assez permissif et se déclenche assez tardivement, permettant ainsi de s’amuser juste comme il le faut.

Le confort est correct, sans plus. La voiture est bien équilibrée et très simple à conduire, le freinage est rassurant et permet donc de s’initier aux bienfaits de la propulsion tout en assurant une très bonne motricité pour rattraper chaque excès d’optimisme. Le seul petit bémol à mon goût se trouve au niveau de la direction, qui est aujourd’hui à assistance électronique et perd un peu en contenance, causant ainsi une remontée d’informations beaucoup moins riche, même si elle reste précise et directe.

Essai Mazda MX-5 : en bref

Photo profil Mazda MX-5 (2016)

Cette quatrième génération de MX-5 conjugue parfaitement, une fois de plus, plaisir et automobile. Elle gagne en sportivité même avec « seulement » 131 chevaux dans sa version la plus accessible et surtout en agressivité, grâce au nouveau style KODO initié par la firme nipponne, qui la rend plus féroce que ses devancières.

Le rapport prix/plaisir est clairement aujourd’hui le meilleur du marché, aucune voiture à l’heure actuelle n’est capable de procurer ce type de sensations de liberté et de sportivité, sans ruiner son propriétaire à l’achat et à la pompe. Prochainement, la nouvelle Fiat 124 Spider viendra marcher sur ses plates-bandes, mais n’oublions pas qu’elle est basée essentiellement sur la nouvelle MX-5 tant dans le style que dans ses choix de motorisations.

De notre côté, nous serions curieux de voir ce que donne cette quatrième génération avec un moteur atmosphérique un peu plus véloce, en tout cas aussi envoûtant nous l’espérons que la future Abarth 124 Spider, présentée récemment au dernier Salon de Genève et qui s’annonce vraiment enivrante !

Essai Mazda MX-5 : Fiche Technique

Photo vue avant Mazda MX-5 (2016)

  • Moteur : 1.5 litre SKYACTIV-G, quatre-cylindres en ligne, 1.496 cm3, 16 soupapes, injection directe
  • Position : Longitudinale Avant
  • Puissance : 131 ch DIN (96 kW) à 7.000 tr/min
  • Ratio : 88 ch/L (64 kW/L) – 100 Nm/L
  • Puissance fiscale : 7 CV
  • Couple moteur : 150 Nm à 4.800 tr/min
  • 0 à 100 km/h : 8,3 secondes
  • 0 à 180 km/h : 37,1 secondes
  • Vitesse maxi : 204 km/h
  • 80 à 120 km/h : 5,7 secondes
  • 400 mètres départ-arrêté : 16,1 secondes
  • 1.000 mètres départ-arrêté : 29,8 secondes
  • Transmission : Propulsion
  • Boite de vitesses : Mécanique à six rapports
  • Pneus : 195/50 R16
  • Freins AV : Disques ventilés (258 mm)
  • Freins AR : Disques pleins (255 mm)
  • 130 à 0 km/h : 65,2 mètres
  • Suspensions avant : Double triangulation
  • Suspensions arrière : Essieu multibras
  • Longueur : 3.915 mm
  • Largeur : 1.735 mm
  • Hauteur : 1.225 mm
  • Empattement : 2.310 mm
  • Diamètre de braquage : 9,4 mètres
  • Volume de coffre : 130 litres
  • Poids à vide : 975 kg
  • Rapport Poids/Puissance : 8,6 kg/ch – 116 ch/T – 85 kW/T
  • Consommation Urbaine : 7,9 l/100km
  • Consommation Extra-Urbaine : 4,9 l/100km
  • Consommation Mixte : 6,0 l/100km
  • Capacité Réservoir : 45 litres
  • Emissions de CO2 : 139 g/km (Malus : +250 €)
  • Norme antipollution : Euro VI
  • Année de lancement : 2015
  • Prix de base : 25.300 €
  • Prix du modèle essayé (hors options) : 27.400 €
  • Prix du modèle essayé : 27.400 €

Équipements du modèle essayé : Mazda MX-5

  • Cuir noir (0 €)
  • Jantes alliages 16" « Gunmetal » (0 €)
  • Peinture Métallisée « Arctic White » (0 €)

Photos : essai de la Mazda MX-5

Tags

Yann Lethuillier

Mange du pneu, boit de l'essence et dort sur l’asphalte.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer