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Essai nouvelle DS 4 II : droit à l’émancipation

Photo essai DS 4 II (2021)

French Driver vous invite à bord de la nouvelle DS 4, quatrième modèle de la gamme constituant la pierre angulaire de son offre de véhicules incarnant une certaine vision du haut de gamme à la française.

La nouvelle DS 4 se présente à la presse internationale spécialisée non loin du Château de Chantilly, clin d’œil à son interprétation du haut de gamme à la française.

Ces mots prennent tout leur sens lorsque l’on considère cette nouvelle berline compacte, s’inscrivant toutefois dans une double difficulté : celle de réussir dans le très disputé segment C d’abord, mais avec un handicap supplémentaire en voulant s’attaquer à la subdivision premium. Pari réussi ?

Essai nouvelle DS 4 II : premières impressions

Photo arrière DS 4 II (2021)

« L’audace à la française » et son « savoir-faire et raffinement » animent les publicités de la jeune marque qui, avec, sa nouvelle DS 4, entend bien effacer de nos mémoires la DS 4 première du nom (2011-1018). Transfuge de la Citroën C4 se donnant de faux airs de coupé, cette mouture était handicapée par sa proximité avec sa cousine aux Chevrons.

Bis repetita pour ce nouveau modèle ? Synergies Stellantis obligent, on aurait pu se dire que la nouvelle « 4 » de DS allait être un recopie-cellule de ses sœurs basées sur l’évolution de la plateforme EMP2, sur laquelle reposent les Peugeot 308 III et Opel Astra L. Il n’en est rien : designers et techniciens ont réussi à imposer leurs propres volontés afin de donner à la DS 4 un caractère bien à elle.

Le long capot donnant à la berline toute sa stature se termine sur une face avant encadrée par des feux de jours verticaux et une calandre « DS Wings » commune avec les autres créations de la marque. Pour son museau, la DS 4 joue la carte du lien de parenté et de la stabilité qui permettent de légitimer DS Automobiles en tant que constructeur à l’identité bien ancrée dans le paysage automobile. Pour le reste de la silhouette, les designers se sont davantage exprimés.

Photo profil DS 4 II (2021)

Le jeu de surfaces tendues ponctuées d’arrêtes franches animent les flancs de la DS, qui voit sa poupe chamboulée par un des plis et des découpes ingénieuses sur le montant C, dont l’inspiration est à trouver dans DS Aero Sport Lounge, concept-car à la vie de showcar chamboulée par la crise sanitaire.

Le pavillon descend bas sur une lunette arrière inclinée dont les motifs sérigraphiés évoquent le logotype de la marque. Notons également les feux arrière à écailles découpées au laser évoquant toutes les innovations techniques qui ont été nécessaires pour donner corps au projet, présenté en maquette à taille réelle dans le showroom DS mis à disposition des spécialistes. Sur la caisse nue exposée, on remarque également que la répartition égale entre la hauteur de caisse et le passage de roue impressionne. Cette vue de la plateforme technique dépouillée permet de mieux se rendre compte des aménagements réalisés : près de 70% des pièces sont nouvelles ou exclusives à DS 4 : plancher du rang 2 abaissé, ensemble capot-aile repensés, éléments en matériaux composite…

Autant d’éléments qui font oublier rapidement l’ancienne DS 4 et interdisent toute comparaison tant les routes divergent. Pour émerger face aux ténors du segment C qui revendiquent tous une historicité, DS Automobiles s’est donné les moyens de trancher avec le reste, et ça se voit aussi à l’intérieur.

Essai nouvelle DS 4 II : vie à bord

Photo tableau de bord cuir DS 4 II (2021)

A notre disposition sur le parking de l’ancienne blanchisserie du Château de Chantilly devenue l’Hôtel Hyatt, les DS 4 sont majoritairement des modèles aux finitions hautes où les versions identitaires Cross et Performance Line promettent un placement différent mais tout aussi soigné, jusque dans les contre-portes où les surpiqûres sont arrêtées à la main : l’artisanat loué par la marque est bien une réalité palpable.

Mentionnons aussi les inserts guillochés qui apportent un côté fini à l’habitacle, qui fait également la guerre aux plastiques laqués pour recouvrir le plus possible d’éléments en cuir, y compris le centre de volant. On obtient une ambiance chaleureuse et raffinée, se complétant à merveille avec les technologies à bord regroupées dans le système embarqué DS Iris System faisant appel à un écran tactile de 10 pouces, un combiné d’instrumentation tout aussi personnalisable que l’affichage tête haute.

Si la navigation dans les fonctionnalités demandera une adaptation comparée à l’interface PSA à laquelle nous étions habitués, on peut compter sur le pavé tactile DS Smart Touch ajouté sur la console centrale pour faciliter le lancement de menus ou de fonctions précises.

Photo DS Smart Touch Iris System DS 4 II (2021)

Cette console accueille également la commande compacte de boîte, alors que les interrupteurs de lève-vitre migrent sur le dessus de la portière. Cette incrustation astucieuse fait écho à celle des aérateurs centraux, dissimulés dans un sabre accueillant aussi des commandes rapides de climatisation. Baptisé DS Air, ce système intègre aussi un système de purification de l’air avec mesure intérieure et extérieure de la qualité affichée sur l’écran central.

Technologies et qualité perçue sont de mise, à l’extérieur comme à l’intérieur, DS 4 étonne par ses choix qui l’inscrivent clairement du côté premium qui lui donnent toute sa légitimité face à une Série 1, une Audi A3 ou une Classe A. Qu’en est-il sur la route ?

Essai nouvelle DS 4 II : sur la route

Photo essai route DS 4 II (2021)

Nous prenons en mains une version de lancement La Première (produite en série limitée) équipée d’un moteur PureTech 225 chevaux, le plus puissant du catalogue. Placée au sommet de la gamme DS 4, l’édition La Première est notamment équipée de l’intérieur Opera Brun Criollo, de l’affichage tête haute DS Head-up Display, de la suspension active par caméra DS Active Scan, de la conduite semi-autonome DS Drive Assist et d’une finition extérieure passant les parties chromées en Noir Brillant et le remplacement du monogramme de capot DS par un badge « 1 ». Dans sa livrée Cristal Pearl, DS 4 assoit encore plus sa modernité et flatte ses occupants tout en intriguant les passants : pari gagné pour le constructeur qui veut pouvoir se démarquer dans la mêlée du Segment C Premium.

Au volant, on retrouve un mariage déjà connu chez Stellantis (ex-PSA) avec un moteur PureTech 225 chevaux linéaire et une boîte automatique EAT8 très douce dans ses passages de rapports. Elle hérite de palettes au volant qui ne sont plus solidaires de la colonne de direction, ce qui ravira les amateurs de conduite dynamique avant que ceux-ci ne marquent leur déception dans les premiers virages, principalement à cause d’un groupe moto-propulseur davantage pensé pour une conduite souple que dynamique. Comme tout bon pilote, il faudra prendre ses marques pour vraiment profiter de l’agrément de conduite.

Une souplesse de conduite qu’il convient toutefois de nuancer, surtout sur les pavés du centre de Chantilly lorsqu’on est montés en 20 pouces, DS Active Scan ou non. En conditions normales, l’amortissement se montre plus homogène malgré les grandes roues, ce qui donne un maintien convenable qui apporte un bon maintien au sol, combiné à une direction consistante au toucher de route agréable en courbes.

Tout aussi agréable, l’affichage tête haute projeté sur une diagonale de 21 pouces, directement dans le champ de vision du conducteur (à quatre mètres devant le pare-brise grâce à un effet d’optique) et la pertinence des informations données (paramétrable à loisir) permet de s’affranchir totalement du combiné d’instrumentation classique. C’est un gage de sécurité et de sérénité sur les trajets empruntés, comme pour nous qui nous laissions guider autour de Chantilly par le GPS.

Essai nouvelle DS 4 II : motorisation hybride E-Tense 225

Photo essai DS 4 II Performance Line (2021)

Nous troquons notre version La Première et toutes ses fonctionnalités pour une déclinaison Performance Line qui puise ses codes dans la Formule E où DS Automobiles est engagée : jantes noires, Alcantara et une motorisation hybride rechargeable qui met à profit l’expertise DS en compétition pour le grand public. Le bloc thermique développe 180 chevaux auxquels s’ajoutent 110 équidés alimentés par une batterie de 12,4 kWh permettant d’atteindre jusqu’à 55 kilomètres d’autonomie WLTP.

Avec 360 Nm de couple pour un 0-100 km/h en 7,7 secondes, la berline se veut dynamique sans toutefois être une vraie sportive sortie des ateliers de la Formula E. Le vrai avantage de l’hybride est de pouvoir profiter d’une conduite 100% électrique en ville et dès que le système le peut. Il est également possible de forcer un mode électrique pour circuler en ZEV ou de paramétrer une fonction eSave pour se garder une réserve électrique et d’éviter de rouler batteries vides.

Cela va s’en dire qu’un véhicule hybride rechargeable efficace est celui qui est rechargé le plus souvent possible, sous peine de voir ses consommations d’essence augmenter et son agrément de conduite altéré.

Essai nouvelle DS 4 II : tarifs et options

Photo essai au volant DS 4 II (2021)

Pour aller jouer dans la cour des premiums allemands, il faut avoir le standing qui va avec, et le catalogue idoine. Finitions, options combinent une offre prolixe qu’il faut savoir décortiquer.

De base, la version Bastille peut être augmentée en Bastille +, qui, elle, ouvre sur Performance Line et peut se transformer en Performance Line +.
Il est aussi possible d’opter pour une finition intermédiaire Trocadero ou haut de gamme Rivoli. Ces deux finitions de cœur de gamme se retrouvent aussi du côté de la version Cross avec extensions d’ailes, badges spécifiques et barres de toit. Vous suivez ?

Si ces finitions vous font penser à votre trajet en métro à Paris, précisons que DS 4 se distingue de la concurrence en embarquant, dès son tout premier niveau de finition Bastille (29 200 euros en motorisation PureTech 130 chevaux), l’avertisseur de risque de collision, le combiné numérique 7 pouces et son écran tactile de 10 pouces, l’éclairage d’accueil, les feux arrière en écailles, le démarrage mains livres, le volant cuir, les projecteurs LED… Précisons que DS fait l’impasse sur les transmissions manuelles.

C’est à partir de la finition Trocadéro (35 400 € en version équivalente) que l’on va retrouver davantage de spécificités DS 4 avec le Iris System avec Smart Touch ou encore l’affichage tête haute. DS 4 Rivoli (38 900 €) ajoute, entre autres, le système de traitement de qualité de l’air, les projecteurs Matrix LED et le pédalier aluminium.

Un tarif élevé qui se justifie principalement par le placement premium de la berline, en adéquation avec la clientèle visée. Mieux finie, bien placée en tarifs… Il ne lui reste plus qu’à faire une arrivée remarquée sur le marché, à condition que les approvisionnements suivent.

Essai nouvelle DS 4 II : en bref

Photo essai DS 4 II Tobias André (2021)

C’est la première DS 4 à être pensée comme telle, que ce soit au niveau de son style, de ses équipements, de son confort… comme de son placement tarifaire. Elle compte bouleverser le très-prisé segment C aux volumes de ventes séduisants en venant embêter ses homologues germaniques.

On pourra lui contrer une faible offre de motorisations boudant les gros rouleurs alors que les aides à la conduite s’y prêtent tant. Exit le 2 litres BlueHDi pour satisfaire les exigences européennes et accompagner le client vers une électrification de ses habitudes de déplacements.

Et c’est peut-être là que la jeune marque a un coup à jouer. Avec une qualité perçue valorisante et une motorisation hybride moins chère que chez les constructeurs d’outre-Rhin, DS 4 pourrait afficher l’image d’une voiture ancrée dans son époque car résolument différente de ce qu’il se faisait avant.

Essai nouvelle DS 4 II : fiche technique

Photo sigle DS 4 II La Première (2021)

PureTech 225

  • Moteur thermique: Essence PureTech, 4 cylindres en ligne, 1.598 cm3, injection directe
  • Position : Transversale avant
  • Suralimentation : Turbo
  • Puissance : 225 ch DIN (165 kW) à 5.500 tr/min
  • Puissance fiscale : 13 CV
  • Couple moteur : 300 Nm à 1.900 tr/min

E-Tense 225

  • Moteur thermique: Essence PureTech, 4 cylindres en ligne, 1.598 cm3, injection directe
  • Position : Transversale avant
  • Suralimentation : Turbo
  • Puissance : 180 ch DIN (132 kW) à 6.000 tr/min
  • Puissance fiscale : 10 CV
  • Couple moteur maxi : 250 Nm à 1.750 tr/min
  • Moteur électrique:
  • Position : 1 à l’avant
  • Puissance : 110 ch DIN (81 kW)
  • Couple max : 320 Nm
  • Capacité batterie : 12,4 kWh
  • Puissance batterie : NC
  • Autonomie électrique : 55 km (WLTP combiné), 65 km (WLTP urbain)
  • Chargeur embarqué : 7,4 kW
  • 0 à 100 km/h : 5,2 secondes
  • Vitesse maxi : 208 km/h
  • Transmission : Traction
  • Boîte de vitesses : Automatique à 8 rapports eEAT8
  • Pneus : 215/65 R17 99V – 205/55 R19 97V – 245/40 R20 99V
  • Freins : disques ventilés (380 mm) à étriers fixes 4 pistons à l’avant ; disques pleins

  • Suspensions avant : roues indépendantes, essieu Mac Pherson avec bras inférieurs triangulés, amortisseurs hydrauliques télescopiques (pilotés avec DS Active Scan Suspension) et barre antiroulis.
  • Suspensions arrière : train à traverse déformable, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs hydrauliques télescopiques (pilotés avec DS Active Scan Suspension).
  • Longueur : 4,400 m
  • Largeur : 1,600 m
  • Hauteur : 1,490 m
  • Empattement : 2,675 m
  • Porte-à-faux AV/AR : 925 / 800 mm
  • Volume de coffre : E-Tense 225 : 430/390 l (VDA 211)
  • Masse à vide : 1.653 kg (E-Tense 225), 1.419 kg (PureTech 225)
  • Consommation Urbaine NEDC : 6,6 l/100km (PureTech 225)
  • Consommation Extra-Urbaine NEDC : 4,7 l/100km (PureTech 225)
  • Consommation Mixte NEDC : 5,4 l/100km (PureTech 225) ; 1,4 l/100km (E-Tense 225)
  • Capacité Réservoir : 40 litres (E-Tense 225) ; 52 litres (PureTech 225)
  • Emissions de CO2 cycle combiné : 29-32 g/km (E-Tense 225) ; 149-155 g/km (PureTech 225)
  • Norme antipollution : Euro 6.3

  • Année de lancement : 2021
  • Prix de base : 29 300 €

Photos : essai de la DS 4 II (2021)

Photos : Tobias André et Tran HA pour French Driver, Bernard Rouffignac pour DS Automobiles

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Tobias André

Gtiste convaincu, philosophe émérite pour French Driver. Grand amoureux du borderline. Conduire sur tout, surtout conduire.

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