Essai Audi RS 3 Sportback : efficacité redoutable

Retrouvez sur French Driver notre essai de la troisième génération de l’Audi RS 3 Sportback, dotée du 2,5 litres TFSI de 400 chevaux !

Avec la troisième génération de l’Audi RS 3 Sportback, Audi relance le duo de sportives haut de gamme sur le segment des compactes.

Le moteur cinq cylindres a désormais plus de couple, sans modifier sa puissance maximum. En combinaison avec le répartiteur de couple RS installé pour la première fois dans une Audi, le modèle phare et émotionnel de la série A3 offre des performances et une dynamique latérale d’un tout nouveau niveau.

French Driver vous invite à bord de la compacte énervée.

Essai Audi RS3 Sportback : premières impressions

Pour Audi, c’est simple : vous souhaitez une sportive mais ne pas vous faire remarquer, les modèles S vous combleront en toute discrétion. Si vous voulez montrer les muscles et des canassons en rabe pour doubler, les modèles RS sont faits pour vous.

En termes de dimensions extérieures, la Sportback a grandi de 50 mm en longueur et en largeur, et est plus haute de 25 mm. La voie de l’essieu avant a été élargie de 33 mm par rapport à la version précédente. Les ailes avant sont ainsi évasées pour permettre une circulation des flux d’air : le temps de refroidissement des freins est ainsi amélioré de 20 %. L’essieu arrière s’est également élargi de 10 mm.

Visuellement, l’avant semble vouloir dévorer l’asphalte. On retrouve le pare-chocs RS et une calandre singleframe redessinée en nid d’abeille noir, mat ou brillant en option, avec des prises d’air plus larges. Les bas de caisse sont soulignés d’une garniture noire.

L’arrière semble moins évocateur : on y retrouve un diffuseur et les 2 sorties ovales typiques des RS, en garniture noire avec le système d’échappement sport RS, en option.

La partie noire du pare-chocs, en nid d’abeilles, mais obstruée, ne semble rien apporter en termes d’efficacité ou de design. Un petit spoiler de toit distinctif génère quant à lui plus de force d’appui.

Les jantes de série sont en 19 pouces, avec des pneus avant plus larges en 265/30, contre 245/35 à l’arrière, pour diminuer l’effet sous-vireur. Audi a vu large pour les freins, avec des disques de 375*36 mm à l’avant, pincés par des étriers à 6 pistons.

Pour le petit côté gadget, les effets lumineux dynamiques contribuent également à la personnalité de la RS3. Le phare avant est composé de segments de LED, qui s’animent à l’ouverture du véhicule : les lettres R, S, 3, et un drapeau à damiers défilent. Lors de la conduite, le drapeau à damiers s’allume des 2 côtés. Avouons-le, ca ne sert à rien, mais je pense que quelqu’un s’est amusé pour concevoir cette cinématique.

Enfin, pour le choix des couleurs, Audi propose un peu d’originalité entre le vert Kyalami, le bleu Turbo de notre essai, le rouge Tango, le jaune Python ou les plus traditionnels gris Daytona, noir Mythos ou blanc Glacier. Il est aussi possible de constraster les couleurs avec un toit en noir brillant.

Deux packs d’apparence : noir brillant et aluminium mat, sont disponibles et des incrustations en fibre de carbone peuvent habiller les rétroviseurs et le becquet de bord de toit.

Essai Audi RS3 Sportback : vie à bord

Dans l’habitacle, des éléments spécifiques RS accentuent sa sportivité. Des sièges sport avec logo RS et surpiqûres contrastées sont proposés de série. Notre modèle est optionné de la sellerie cuir Nappa avec surpiqures losange (1 200 €), réglables électriquement (860 €).

Si vous souhaitez un peu de couleur, les épaulements de sièges, les bords de ceinture et les bouches d’aération peuvent être configurés en rouge ou vert, avec le pack design RS. Des petites touches spécifiques renforcent l’esprit RS, avec la garniture en fibre de carbone du tableau de bord, et les estampillages RS sur le volant et les sièges.

L’Audi Virtual Cockpit Plus de 12,3 pouces, proposé de série, propose un affichage spécifique des tours par minute sur le design « RS Runway ». Dans ce cas, les valeurs sont affichées en sens inverse, de manière à ressembler visuellement à une piste d’avion. En outre, l’Audi Virtual Cockpit Plus comprend des affichages pour les forces G, les temps au tour, et l’accélération de 0 à 100 km/h, 0 à 200 km/h, le 400 mètres et le 800 mètres.

L’indicateur de changement de vitesse clignotant spécifique RS, en mode de transmission manuelle, fait passer l’affichage du régime du moteur du vert au jaune puis au rouge, en clignotant d’une manière identique à celle utilisée dans les sports automobiles. Il est également intégré à l’affichage tête haute, disponible en option.

L’écran tactile de 10,1 pouces du tableau de bord affiche également les températures du liquide de refroidissement, du moteur et de l’huile de transmission, ainsi que les forces G et, en option, la pression des pneus.

Les finitions sont de bonne facture, même si quelques économies ont été réalisées sur certains plastiques, notamment sur les portes arrière, qui comportent des parties en plastique dur. L’espace intérieur est un point fort de cette plate forme, mais le volume du coffre est assez réduit en raison de la transmission, qui oblige de rehausser le plancher.

Essai Audi RS3 Sportback : sur la route

La course à la puissance semble se calmer un peu, et le moteur cinq cylindres qui équipe l’Audi RS 3 conserve une puissance maximale de 400 chevaux, qui est désormais disponible sur une plage plus étendue allant de 5 600 à 7 000 tr/min. Il offre également un couple plus élevé : au lieu de 480 Nm, un maximum de 500 Nm est maintenant disponible, sur une large plage de régime allant de 2 250 à 5 600 tr/min.

En conséquence, la modèle sportif passe de 0 à 100 km/h en 3,8 secondes, soit 0,3 seconde plus vite qu’auparavant. Les Audi RS 3 Berline et Sportback atteignent leur vitesse maximale à 250 km/h, bien que les 280 km/h soient également disponibles en option. De plus, avec le pack RS Dynamic et les freins en céramique, elles peuvent même atteindre une vitesse de pointe de 290 km/h.

Les sensations procurées par le 5 cylindres sont toujours intactes, bien qu’il ait un peu perdu de sa voix avec son filtre à particules, mais il est vraiment au dessus du lot, avec le 6 cylindres BMW. Généreux en couple, il n’a pas de temps mort grâce à sa cylindrée et une bonne gestion du turbo. Il ronronne toujours comme aucun autre moteur ne sait le faire dans cette catégorie, avec des intonations de sa grande sœur l’Audi R8.

La transmission double embrayage à 7 rapports transmet la puissance du moteur cinq cylindres au sol, mais la nouveauté vient du différentiel RS. Il permet une vectorisation active et entièrement variable du couple entre les roues arrière. Contrairement au différentiel arrière d’ancienne génération positionné sur l’arbre d’entrée, le nouveau différentiel sport arrière utilise un embrayage multidisques contrôlé électroniquement sur chaque arbre de sortie de roues. Lors de la conduite dynamique, le différentiel RS augmente le couple vers la roue arrière extérieure, ce qui réduit considérablement la tendance au sous-virage. L’efficacité est là, et il fait oublier le comportement sous vireur des tractions tellement l’arrière semble enrouler les virages jusqu’à un léger survirage. Le résultant est probant, puisque cette RS3 reprend la couronne du meilleur temps sur la Nordschleife dans la catégorie des compactes, avec un chrono en 7 min 40,7 secondes : c’est 5 secondes de mieux que la Megane RS Trophy Pack Record, certes moins puissante, mais plus légère et assez inabordable, que ce soit en termes de tarif que de production (3 exemplaires pour la France dont 2 réservés).

On retrouve l’Audi Drive Select agissant sur les suspensions, la direction et les clapets à l’échappement. L’Audi Drive Select modifie les caractéristiques du différentiel sport, et donc le comportement de la voiture en fonction du mode sélectionné. Cinq courbes caractéristiques : Confort / Efficiency / Auto / Dynamic / RS Performance et RS Torque Rear, sont enregistrées dans le système. Dans ce contexte, la puissance du moteur est distribuée aux quatre roues dans les modes Confort/Efficiency, la priorité étant donnée à l’essieu avant.

En mode Auto, la répartition du couple est équilibrée, ce qui signifie que l’Audi RS 3 est neutre dans son comportement. Le mode Dynamic, quant à lui, tend à transmettre un maximum de couple moteur à l’essieu arrière pour une dynamique accrue. Cela est poussé à son paroxysme dans le mode RS Torque Rear, qui permet aux conducteurs d’effectuer des drifts. Ce mode envoie toute la puissance du moteur à une seule des roues arrière – jusqu’à un maximum de 1 750 Nm de couple. Pas spécialement fan de ce genre d’artifice, je n’ai pu m’empêcher de l’essayer et cela fonctionne, mais ce n’est peut-être pas idéal pour la durée de vie de la transmission.

Cette configuration spécifique est également utilisée par le RS Performance Mode, qui est conçu pour la piste. Il est spécialement adapté aux pneus semi-slicks Pirelli P Zero « Trofeo R », qui sont disponibles en option et montés en usine pour la première fois.

La suspension sportive RS de série est dotée d’amortisseurs nouvellement développés et d’un système de soupapes, tous deux spécifiques à l’Audi RS 3. Grâce aux soupapes, les amortisseurs réagissent de manière particulièrement sensible aux caractéristiques de rebond et de compression. Cela permet à la suspension de réagir encore plus rapidement et plus efficacement à la situation de conduite.

La suspension sport RS Plus, avec contrôle adaptatif des amortisseurs, est disponible en option. Elle adapte en permanence et individuellement chaque amortisseur à l’état de la route, à la situation de conduite et au mode sélectionné dans l’Audi Drive Select. Les trois courbes caractéristiques : confortable, équilibrée et sportive, permettent une répartition clairement perceptible des caractéristiques des amortisseurs. Pour ce faire, des capteurs mesurent l’accélération verticale de la carrosserie et le mouvement des différentes roues par rapport à celle-ci. Il en résulte une dynamique accrue et une excellente stabilité de conduite, avec un confort encore plus grand par rapport à la suspension sportive RS.

La direction progressive spécifique à la RS fait varier le rapport de démultiplication en fonction de l’angle de braquage : plus l’angle de braquage augmente, plus le rapport de démultiplication diminue et plus la direction est directe. Elle est assistée également en fonction de la vitesse et peut être modifiée via Audi Drive Select, mais elle reste trop assistée et manque un peu de consistance en conduite sportive.

Les consommations sont désormais assez raisonnables, et le 5 cylindres est moins gourmand que par le passé. Il est facile de rester sous la barre des 9,0 l/100 km aux allures légales, et 13,0 l/100 km en forçant le rythme.

Essai Audi RS3 Sportback : le tarif

L’Audi RS3 Sportback est affichée à 69 990 € en prix de départ, et 71 390 € pour la version Berline.

Elle est équipée de série de:

• Boitiers de rétroviseurs extérieurs noirs
• Jantes 19" style à 10 branches en gris Platine
• Extérieur RS avec équipement extérieur RS en noir mat :
  • Calandre noire mate
  • Diffuseur noir mat
• Applications décoratives en carbone Atlas
• Ciel de pavillon en tissu Noir
• Sièges Dinamica/cuir embossés
• Pack Esthétique noir
• Volant cuir Sport multifonctions plus 3 branches avec méplat
• Banquette arrière rabattable, 40/20/40
• Climatisation automatique confort 2 zones
• Direction progressive
• Pare-brise à vitrage acoustique
• Sièges Sport
• Audi Sound System (10 haut-parleurs) incluant haut-parleur central et subwoofer, amplificateur à 6 canaux, avec une puissance totale de 180 W
• Audi connect navigation et divertissement plus
• Pack Éclairage d’ambiance multicolore
• Phares à LED avec clignotants dynamiques à l’arrière
• MMI Navigation Plus avec MMI Touch
• Alarme antivol
• Audi park assist
• Caméra de recul

La liste des options est longue comme la traversée du désert:

• Peinture métallisée : 900 €
• Jantes 19 pouces style 5 branches en Y : 850 €
• Cuir Nappa avec surpiqûres : 1 200 €
• Pack RS design, vert ou rouge : 850 €
• Suspension avec amortisseurs pilotés : 1 200 €
• Étriers de frein rouges : 360 €
• Sièges chauffants : 415 €
• Toit panoramique : 1 400 €
• Affichage tête haute : 980 €
• Pack d’assistance adaptatif : 1 800 €
• Bang & Olufsen : 970 €
• Phares Matrix LED : 850 €
• Carénage du capot moteur en carbone : 590 €
• Pack Dynamique RS Plus : 2 190 €
  • Suspension avec amortisseurs pilotés
  • Audi Drive Select RS : RS individual / RS performance / RS torque rear
  • Augmentation de la vitesse maximale à 290 km/h
• Système d’échappement sport RS : 1 200 €
• Pneus Pirelli Trofeo : 710 €

Le prix de notre version d’essai atteint les 89 590 €, et le malus CO₂ est de 20 396 € pour 2022.

Essai Audi RS3 Sportback : en bref

L’Audi RS3 est ce genre d’automobile que l’on ne pourrait acheter que pour son moteur, mais force est de constater qu’avec cet opus, Audi a amélioré le châssis de façon significative pour en faire une compacte agile qui se joue de toutes les situations avec une efficacité redoutable.

A l’instar de ses hautes performances, le tarif s’enflamme vite avec la liste des options et un malus maîtrisé, mais élevé pour la catégorie des compactes.

Probablement la dernière compacte équipée d’une telle mécanique, elle se fait une fantastique machine à rouler, pour tous les jours, et quelques escapades sur circuit.

Essai Audi RS3 Sportback – 2.5 TFSI 400 ch S Tronic 7 : Fiche technique

• Année de lancement : 2021
• Prix de base : 69 990 €
• Prix du modèle essayé : 89 590 €

Photos : essai de l’Audi RS3 Sportback (2021)

Photos : Marius Hanin pour French Driver