Durant 10 jours, l’univers de l’automobile tourne autour de la Suisse. Le Salon International de l’automobile ouvre ses portes à Genève : qu’ils soient connus ou en nouvelle conquête, les constructeurs du monde entier présentent leurs modèles inédits, en vue de satisfaire un public potentiellement acheteur, ou seulement rêveur. Une fois de plus, le but est de proposer une voiture moderne répondant aux tendances : qu’elle soit connectée ou garante de l’environnement, il y en a pour tous les goûts. Tour d’horizon d’un Salon qui réinvente l’automobile…
Genève, c’est le Mondial helvète, avec ses éléments propres qui le définissent : enclavé dans le palais des expositions, à deux pas des massifs Jurassiens qui séparent cette métropole des plaines Françaises. Enclavé certes, mais aussi électrisé par l’effervescence : depuis Paris en octobre, après Détroit en janvier, les marques et leurs stratégies se renforcent. Une nouvelle édition commence, le public est au rendez-vous pour arpenter les allées d’un salon qui rime avec automobile réinventée et technologies inédites, le tout au sein d’un des pôles dynamiques majeurs de la Suisse.
La ville rayonne par la haute horlogerie et ses vitrines de savoir-faire : le luxe et la qualité suisse sont mises en avant, prouvant les compétences dans ces domaines. Profitant de la neutralité du pays, on retrouve le siège de nombreuses multinationales, sans oublier les banques, la Croix Rouge, et l’organisation mondiale de la normalisation. Dans cet écrin baigné par la neutralité d’un côté, le luxe de l’autre (et le lac Léman, qui baigne tout autant), la voiture a sa place. A mi-chemin entre l’élégance d’un dessin automobile qui cherche à plaire au plus grand nombre, et l’évocation de l’art automobile à travers les objets de désirs que sont les supercars par exemple, Genève est décidément un bel endroit pour parler voitures, c’est ici que la mobilité prend son sens le plus noble.
Genève se pare pour encore quelques jours du titre de Capitale Automobile, fief des rêveurs, des passionnés, des curieux. Tous ont un lien fort avec la culture auto, et ils sont servis avec une surface totale de plus de 21000 mètres carrés. C’est aussi une ode à la liberté de conduire et de se conduire comme on le souhaite, loin des transports en commun qui sont plus que jamais prônés, au détriment du plaisir recherché au creux de la main, du bout des pneus.
Ce ne sont pas moins de 160 premières mondiales qui sont à l’honneur pour cette 85ème édition : pour être considéré comme tel, le modèle ne doit pas être disponible en concession, présenter une carrosserie inédite, et donc une nouvelle interprétation du transport. Une première mondiale implique une révélation au salon ou en amont par l’envoi d’images et de communiqués aux médias. Avec Internet, la donne change : les révélations des produits sont modifiées, en retirant de plus en plus les surprises de dernière minute. Deux semaines avant l’ouverture du salon, les réseaux sociaux et les pages officielles des marques relaient les nouveautés, et retirent alors l’exclusivité que l’on pourrait découvrir sur place.
Néanmoins, on ne peut rester insensible face au spectacle des carrosseries brillantes, mates, en relief, ou panachées de sponsors. Un salon automobile est aussi le laboratoire des dernières innovations d’une marque autour de ses concepts-cars, de ses modèles inédits ou encore de ses technologies embarquées. L’accent est mis sur l’aide à la conduite, marquant chaque année un pas de plus vers la conduite autonome. Désormais, la lecture intelligente de panneaux, le freinage d’urgence actif s’imposent comme des standards, qui étaient encore il y a 5 ans en arrière des options réservées à des propriétaires qui en avaient les moyens. Allant de progrès numériques à leur concrétisation industrielle, les fantasmes des bureaux se retrouvent sur les chaînes de montage.
Genève, c’est aussi l’essai statique, la comparaison de plusieurs voitures correspondant à d’innombrables interprétations de l’art de voyager et de soigner les occupants. C’est le cas pour l’univers DS, récemment séparé commercialement de Citroën, qui continue d’oser sur la grande série et d’affirmer fièrement ses choix. A travers une DS 5 resiglée adoptant une calandre verticalisée où trône le monogramme de la marque, DS s’affiche, revendique et justifie son titre de noblesse.
DS combine alors une innovation technologique avec une télématique connectée au smartphone par exemple, une excellence du design avec des touches chromées avant-gardistes – comme les sabres sur le capot qui se prolongent dans les montants de pare brise – et un dynamisme qui ne rogne pas sur le confort. Un « spirit of avant-garde » qui vise à interpréter le haut de gamme, par le prisme de l’art de vivre à la française. DS 5 présente un french driving sensuel qui énonce une autre définition de l’art automobile. C’est une réponse faite à la tradition allemande, une autre façon de définir la mode du voyage, et son style. On découvre une touche originale grâce au traitement mat texturé apporté sur DS 5 Moon Dust, le monogramme est incrusté en motifs dans la peinture, reprenant les codes de la haute couture française.
L’ambiance, moins festive qu’au Mondial de Paris où les constructeurs jouent de flashmobs et autres animations pour valoriser leur image de marque, demeure électrique et survoltée autour de modèles attendus. Parmi la profusion de pièces rutilantes, nombreuses sont celles qui ont retenu notre attention. L’Audi TTS se décline désormais en Roadster mu par le 2 litres TFSI de 310 chevaux, avec la même instrumentation de bord placée en lieu et place du combiné tachymétrique classique : on tend à s’écarter du normal, à l’instar du i-cockpit de Peugeot et sa très efficace 208 GTi retouchée par Peugeot Sport.
Plus radicale encore, la Fiat Abarth 695 Biposto (biplace donc) nous a séduit pour son côté épuré et agressif, au plus près des sensations de conduite et du relationnel entre le pilote et les organes mécaniques. Plus consensuelles, les 595 Competizione et 595 Turismo sauront plaire à un public recherchant d’autres sensations. Dans une autre veine que celle des compactes, nous avons été séduits par les nouvelles Jaguar F-Type R AWD : en version coupé ou cabriolet, cela promet de belles promenades à travers un paysage qui défilera au rythme du V8 de 550 chevaux délivrant 680 Nm de couple. Le luxe passe aussi par Lexus : présentée pour la première fois en Europe, la GS F affiche une richesse de technologies et un agrément de conduite qui mériterait un détour et notre expertise.
Genève, c’est aussi la diversité d’univers présentés, avec des marques inconnues pour nous, comme la très prometteuse Light Cocoon d’Edag et son revêtement ultra léger et très résistant, mis en valeur par un jeu de lumières colorées. Du côté des énergies propres, on retiendra l’interprétation proposée par Quant avec sa F qui affiche plus de 1000 chevaux tout électriques et une vitesse de pointe de 300 kilomètres par heure. Un modèle original donc, qui attire et surprend par une telle fiche technique et des lignes de carrosseries sensuelles, à l’inverse de ce que peut proposer Audi et sa nouvelle R8 aux lignes tendues, affichant les nouveaux standards de la marque.
Genève devient la capitale de l’automobile ancrée vers son avenir, en toute neutralité de constructeurs et de partis pris, et ce durant 10 jours. L’occasion de découvrir des marques généralistes ou, on l’a vu, des marques plus discrètes mais tout aussi importantes pour leur vision innovante de cet art automobile où l’on dessine et invente de nouvelles façons de voyager, notamment grâce à des technologies embarquées qui retirent le souci du trajet pour ne laisser que l’agrément du parcours jusqu’au point d’arrivée.
Un voyage Genevois qu’il nous faudra refermer, après avoir précisé que l’originalité de ce salon Helvétique se situe sans doute dans son ambiance sérieuse, ainsi que dans l’organisation et le placement des marques, avec un mélange entre les préparateurs, les vendeurs indépendants de solutions de rechargement électrique. Un melting-pot qui casse le clivage entre univers et propose une définition de cet art automobile que nous avons présenté ici : ce qui est automobile, c’est l’expression du mouvement, du changement, par le biais de ce que notre époque fait de mieux. Aujourd’hui, ce mieux c’est l’outil technologique, la finition, l’efficience et l’évocation sportive.
Un art que chaque constructeur présente en mixant son héritage et ses technologies, en proposant pour chaque individu des possibilités de découvertes différentes. Ainsi, le sportif qui aime les petites citadines musclées aura le choix. Entre la Honda Civic Type R et son aileron original (pour ne pas dire extra-terrestre), une Clio RS Trophy trop timide, une Focus RS traction intégrale, et une 208 GTi by Peugeot Sport, le plaisir se conjugue à toutes les envies. Genève a rempli ses fonctions : nous faire rêver, nous faire envie, nous faire voyager. Maintenant, rendez-vous sur la route pour confronter nos coups de cœurs à l’asphalte !
Photos : Salon de Genève 2015
Photos : Tobias André pour French Driver
Informations Pratiques : Salon de Genève 2015
Salon International de l’Automobile de Genève
Palexpo – 1218 Grand-Saconnex, Genève, Suisse
www.salon-auto.ch
Ouverture au public du jeudi 5 au dimanche 15 mars 2015, de 10:00 à 20:00 (09:00 à 19:00 les samedi et dimanche).
Tarifs : 16 CHF (adulte), 9 CHF (enfant de 6 à 16 ans), 11 CHF (par personne, pour les groupes de plus de 20 personnes)
Rabais de 50% sur tous les billets vendus sur place dès 16h00 pour une entrée le même jour.
