Essai nouvelle Citroën Ami : que vaut la micro-citadine électrique à 6000 € ?

C’est la petite révolution de l’année : la surprenante Citroën Ami débarque sur nos routes. Nous avons pris le volant de ce petit quadricycle léger 100% électrique à 2 places, qui se veut accessible à tous, dès 14 ans !

Nouvel « objet de mobilité », quadricycle léger, micro-citadine sans permis… Les qualificatifs sont nombreux pour désigner la nouvelle Citroën Ami 100% électrique, concrétisation du concept-car Citroën Ami One présenté l’an dernier au Salon de Genève. Après une présentation en grande pompe au Paris La Défense Arena dans le célèbre quartier d’affaires parisien, une commercialisation au sein des magasins Fnac et Darty avant de rejoindre le réseau Citroën, puis la flotte d’autopartage Free2Move en région parisienne (avec, à l’occasion du lancement, la présence d’une vingtaine d’Ami décorées pour l’occasion aux couleurs des arrondissements parisiens), nous la retrouvons aujourd’hui dans les rues de Paris pour un premier essai.

Ce véhicule, Citroën souhaite le rendre accessible à tous, que ce soit à la location avec Free2Move (à partir de 0,26 € la minute, 6 € de l’heure ou 40 € la journée) ou à l’achat, à un tarif débutant à partir de 6 000 € (bonus écologique de 900 € déduit) et à partir de 19,99 €/mois en LLD sur 48 mois (avec un 1^er apport de 2 641 €). Si son tarif imbattable est assurément un premier argument convaincant, il est également possible de le conduire sans permis dès 14 ans (avec seulement le BSR ou « permis AM ») : de quoi offrir une alternative plus sécurisante aux parents s’inquiétant de voir leurs ados partir à l’aventure sur un scooter, un vélo ou une trottinette, tout en rentrant directement en concurrence avec les plus onéreuses voitures sans permis traditionnelles.

S’adressant donc à de nombreux profils différents, la nouvelle Citroën Ami arrive de plus à un moment judicieux, où la crise sanitaire actuelle a éloigné les citadins des transports en commun, et où de plus en plus de grandes villes comme Paris deviennent, sans aucun complexe, ouvertement autophobes… Un comble lorsque l’on sait que Citroën est née, il y a désormais plus de 100 ans, au cœur du quinzième arrondissement de la Capitale, où l’automobile est désormais en passe d’être définitivement bannie. C’est précisément dans ce contexte exigeant que nous avons pris en main cette nouvelle Citroën Ami : suivez-nous dans les rues de Paris pour la découvrir !

Essai nouvelle Citroën Ami : premières impressions

Avec ses dimensions compactes (2,41 mètres de long sur 1,39 mètre de large) et son agilité (rayon de braquage de 7,2 mètres seulement), la nouvelle Citroën Ami est clairement conçue pour les rues étroites des grandes villes, avec un style unique en son genre : en effet, les économies d’échelle ont guidé la conception de ce véhicule produit à Kénitra au Maroc (aux côtés de la nouvelle Peugeot 208 II), avec pour but de réduire au maximum le nombre de pièces différentes, afin de garantir un tarif le plus accessible possible.

On retrouve donc à l’extérieur des éléments de carrosserie symétriques, tous constitués d’une unique matière plastique bleue givrée, au grain mat et texturé censé la protéger des aléas de la vie urbaine : les boucliers avant et arrière, ainsi que tous les éléments de flancs sont identiques. Cela entraîne quelques curiosités comme l’ouverture antagoniste des portières, ainsi qu’une certaine difficulté à distinguer l’avant et l’arrière du véhicule ! Tout comme les minuscules rétroviseurs (qui ont tendance à se dérégler à cause du vent), les vitres battantes sont strictement manuelles, et s’ouvrent à la verticale à l’instar d’une Citroën 2 CV.

Un seul niveau de finition de la Citroën Ami est proposé, baptisé « Ami Ami », avec en option différentes possibilités de personnalisation. On retrouve par exemple les quatre packs « My Ami » (moyennant un supplément de 400 €) Orange, Khaki, Grey ou Blue aux accents colorés contrastants, auxquelles s’ajoutent deux versions « My Ami Pop » (+500 € sur base de My Ami Orange) et « My Ami Vibe » (+960 € sur base de My Ami Grey) coiffant la gamme. Ces deux dernières sont équipées d’accessoires exclusifs comme un aileron, des barres de toit, des extensions de carrosserie, ou encore des stickers distinctifs.

Essai nouvelle Citroën Ami : vie à bord

À l’intérieur, l’esprit dépouillé est également au rendez-vous : la structure tubulaire est visible à bord, les sièges sont monoblocs et équipés de fins coussins pour l’assise et le dossier, les finitions sont sommaires, et les équipements sont réduits à leur strict minimum. On retrouve à droite du volant une petite console dotée de trois boutons permettant de contrôler le chauffage, la ventilation ainsi que les warnings, complétés par un support permettant d’accueillir votre smartphone, qu’il est possible de recharger grâce à la prise USB. Les portières s’ouvrent et se ferment grâce à des sangles oranges, apportant un peu de couleur à bord. À ce propos, la Citroën Ami s’utilise avec deux clés : une première permet de déverrouiller les portières, tandis que la seconde permet de mettre le contact.

L’instrumentation est réduite à son strict minimum, avec une commande au volant à gauche (pour les clignotants et l’essuie-glace), ainsi qu’un petit combiné situé devant le volant, difficilement lisible en plein soleil et qui vous renseigne sur votre vitesse, l’autonomie de la batterie ainsi que le kilométrage parcouru, complété par les quelques voyants de service habituels. Derrière celui-ci, un emplacement permet d’accueillir une enceinte portable, comme la « Boom 3 Ami » conçue en collaboration avec Ultimate Ears (149 €) et connectée en Bluetooth avec votre smartphone. Quelques rangements (64 litres au total) sont disponibles derrière les sièges, devant les pieds du passager (permettant d’accueillir une petite valise cabine) ou avec les filets de portières, sans oublier le crochet pour sac ou encore les éléments colorés de rangement placés sur la planche de bord, livrés de série sur les versions « My Ami », ou avec les packs d’accessoires à installer soi-même.

La position de conduite peut être délicate à trouver pour les plus grands gabarits, avec une assise uniquement réglable en profondeur. Le siège du passager est quant à lui positionné légèrement en retrait par rapport à celui du conducteur, afin de bénéficier d’une bonne habitabilité au niveau des bras, malgré les petites dimensions de l’Ami. La position de conduite assez reculée et l’absence de rétroviseur central peuvent surprendre au premier abord, mais les généreuses surfaces vitrées, dont un toit en verre dans le prolongement du pare-brise, permettent une bonne visibilité vers l’extérieur. Toutefois, prévoyez des lunettes de soleil car l’Ami ne dispose pas non plus de pare-soleils. Pour lancer la voiture, les sélecteurs de la boîte de vitesse (D, N et R) se situent à gauche du siège conducteur.

Essai nouvelle Citroën Ami : sur la route

Résolument différente des rutilantes voitures dernier-cri que nous essayons habituellement sur French Driver, cette nouvelle Citroën Ami est à aborder avec un œil neuf. En effet, si sa fiche technique peut décevoir, avec une vitesse maximale limitée à 45 km/h et un 0 à 45 km/h effectué en 10 secondes (!), il est nécessaire de remettre ce véhicule dans son contexte : en effet, son petit moteur électrique de 8 chevaux est largement suffisant pour entraîner les 485 kg de cette Citroën Ami dans les embouteillages parisiens, et sa maniabilité, malgré une direction non assistée, est un avantage indéniable en ville pour se faufiler dans la circulation ou pour les manœuvres.

Le châssis tubulaire, conçu sur mesure pour l’Ami, vient piocher ses différents éléments dans la banque d’organes du Groupe PSA : c’est ainsi que l’on retrouve une suspension à bras tirés à l’arrière, ainsi qu’un train avant pseudo MacPherson emprunté à la nouvelle Peugeot 208 ! Un gage de sérieux qui rassure une fois au volant, malgré l’absence d’airbags, d’ABS et d’ESP, même si ces éléments techniques ne seront pas forcément très sollicités en milieu urbain. Mieux : en l’absence de tout raffinement moderne, on se surprend même à trouver cette Citroën Ami amusante à conduire.

Et même si le confort cher à Citroën n’est pas au rendez-vous, avec des suspensions fermes, les routes pavées de la capitale ainsi que les ralentisseurs ne feront toutefois pas trop souffrir les occupants, et c’est plutôt une bonne surprise. Lancée à sa vitesse de pointe de 45 km/h, le sifflement du moteur électrique est assez présent : l’isolation n’est pas remarquable, mais le niveau de bruit à bord reste supportable. Le freinage est quant à lui complété par un système de récupération d’énergie au lever de pied, ce qui permet d’optimiser la gestion énergétique de l’ensemble.

Essai nouvelle Citroën Ami : en bref

Conçue pour la ville, la nouvelle Citroën Ami n’est ni chic, ni technologique, mais se veut être une alternative atypique aux moyens de transport individuels résolument accessible à tous. Pari réussi pour Citroën, en témoignent les nombreuses réactions, plutôt positives, recueillies sur notre route. Niveau tarif, il est désormais difficile de lui trouver de véritables concurrentes sur le marché : on pense notamment à la Renault Twizy, moins bien carrossée et plus onéreuse (à partir de 10 000 €), ou encore aux voitures sans permis, dont le tarif est encore bien plus élevé.

Toutefois, son usage devra rester exclusivement urbain, avec une vitesse limitée à 45 km/h et une autonomie de 70 km. Un manque de polyvalence qui n’a pas empêché déjà plus de 1 000 clients à passer commande de leur Citroën Ami à ce jour, avec une émergence notable de nouveaux modes de consommation : en effet, 65% des commandes ont été passées sur internet (avec une livraison à domicile ou en point de vente), 20% des commandes dans le réseau Citroën, et 15% des commandes dans les magasins Fnac et Darty !

Niveau autonomie, notre Ami affichait une autonomie restante d’environ 45 km à l’issue de notre balade de deux heures dans les rues de Paris (70 km affichés au départ), ce qui correspond à une consommation d’environ un tiers de la batterie de 5,5 kWh. Pour la recharger, comptez 3 heures pour récupérer toute son autonomie, grâce à la prise classique (Type E) dissimulée dans l’aile arrière droite de la voiture, qui permet de se brancher sur une prise 220 V classique. Des adaptateurs sont également proposés à la vente pour pouvoir brancher l’Ami sur des bornes de recharge publiques, comme les reliques d’Autolib à Paris.