Essai de la nouvelle Peugeot 208 II : polyvalence gagnante

French Driver vous invite à bord de la Peugeot 208 II, nouvelle génération de la citadine du Lion, pour un premier essai sur les routes ensoleillées du Portugal…

La citadine du Lion repart d’une feuille blanche pour proposer un nouveau style et un intérieur repensé. Tout en se rapprochant des modèles premium, la Peugeot 208 entend bien séduire celles et ceux recherchant une citadine capable de tout, dans les meilleures conditions. Nous mettons le cap sur Lisbonne, au Portugal, pour vous livrer nos impressions sur le modèle, dans sa version haute 208 GT Line.

La nouvelle Peugeot 208 pousse donc la 208 de première génération en dehors du catalogue du constructeur, pour une retraite bien méritée. Pleine de promesses, la citadine devra marquer des points face à un segment en plein chamboulement : les attentes de la clientèle changent avec l’arrivée massive de modèles électriques, et dans un paradigme où l’on parle davantage de mobilité que d’automobile. Alors, qu’est-ce que la 208 peut-elle bien apporter d’original par rapport à sa concurrence, Renault Clio en tête ?

Essai nouvelle Peugeot 208 II : premières impressions

Visuellement, le changement est bien là : la face avant s’inspire de la Peugeot 508 II mais conserve toutefois, en substance, la calandre flottante de la première version. Son motif ajouré est plus qualitatif, et embarque désormais le lion, qui quitte son capot-promontoir dont la place est désormais occupée par le logotype 208 stylisé à la manière de celui d’une Peugeot 504.

Le pare-brise est reculé pour mettre en avant le capot et soigner la stature de la citadine, qui prend des airs de petite 508. Ce lien de parenté permet au constructeur de revendiquer une certaine montée en gamme, et donc de confirmer son envie d’aller se frotter à l’Audi A1.

De côté, les flancs creusés soignent l’aspect général du véhicule, qui n’est plus que proposé en version cinq portes. Toutefois, l’encoche du montant C continue de rappeler l’iconique 205 : sur notre modèle d’essai, il est flanqué du monogramme GT Line. On retrouve le même clin d’œil au niveau des arches de roues peintes qui nous rappellent les 205 GTi et 208 GTi by Peugeot Sport. Globalement, la 208 a une allure basse qui inspire la confiance et la vivacité sur la route.

Si l’avant tend à représenter une allure acérée, la poupe de la nouvelle 208 est toute en rondeurs, entrecoupées grâce à un bandeau noir accueillant des feux diurnes à griffes. Alors que l’extérieur est particulièrement soigné et valorisant pour son conducteur, qu’en est-il de l’intérieur ?

Essai nouvelle Peugeot 208 II : vie à bord

L’impression globale est bien dans le prolongement de ce que l’on a pu voir à l’extérieur : en effet, la petite 208 se place clairement sur un agencement digne d’une 308, voire même d’une 508. Pourtant, la 208 conserve la même habitabilité à l’intérieur que la précédente version. Mais elle se technologise grandement avec la modernisation de son poste de conduite i-Cockpit, qui intègre désormais un combiné d’instrumentation digital avec projection des informations en 3D, pour une meilleure hiérarchisation des données de conduite.

On remarque un aménagement qualitatif sur la partie basse de l’habitacle, avec l’ajout d’une console centrale disposant de plusieurs rangements ainsi qu’un accoudoir. Sur notre version équipée d’une boîte automatique, un joystick de commande remplace le traditionnel pommeau avec commande à câble. Disposé en deux étages distincts, la partie supérieure du tableau de bord en plastique moussé intègre un grand écran tactile regroupant l’intégralité des fonctions du véhicule. On regrette que les 10 pouces de la surface tactile ne soient pas pleinement exploités par le système d’exploitation PSA, mais il semble que la réactivité du système soit en progrès par rapport à nos derniers modèles essayés.

Sur l’étage inférieur de cette planche de bord moderne et flatteuse, les touches piano déjà vues sur d’autres modèles du catalogue font leur apparition sur la 208. En définitive, la marque monte clairement en qualité perçue grâce à la mise en place d’une architecture directement inspirée des segments supérieurs. Nous regrettons l’utilisation de plastiques brillants, où les traces de doigts et poussière viendront ternir le rendu final à l’usage.

Le coffre peut contenir 309 litres, accessibles facilement malgré le seuil de chargement marqué. Nous avons pu charger facilement nos deux valises dans un espace exempt de rebords. La banquette rabattable apporte davantage de flexibilité à l’usage : en bref, la 208 répond tout à fait aux critères de polyvalence du segment, où le faisceau de clientèle, et donc d’usages, est diffus.

Bien installés dans une sellerie semi-baquet, nous sillonnerons la région de Comporta, au Portugal, pour prendre en main cette nouvelle 208 dont les promesses de polyvalence et de qualité de vie à bord sont bien présentes.

Essai nouvelle Peugeot 208 II : sur la route

La 208 hérite de tout le savoir-faire Peugeot en matière de trains roulants, et on retrouve donc le typage cher à la marque avec un excellent toucher de route qui, ici, s’oriente plutôt vers une configuration confortable et onctueuse. Comparée aux dernières créations de la marque visant d’abord le dynamisme, on a ici un compromis différent allant vers une direction douce, tout comme l’amortissement.

Ce réglage sied bien pour un usage quotidien classique dans un environnement urbain et routier : on apprécie le petit volant pour les manœuvres en ville, facilitées par les porte-à-faux courts et les voies larges. Cette maniabilité est aussi agréable sur les grands axes où, sur notre version GT Line très bien équipée, le Drive Assist Plus aide au maintien dans la voie grâce aux capteurs situés en partie basse du bouclier avant. Avec la boîte EAT8, il se combine à un régulateur actif avec fonction Stop & Go, plutôt rare sur cette gamme de véhicules.

En plus d’hériter de l’ergonomie intérieure de la 508, la nouvelle 208 embarque aussi l’intégralité des aides à la conduite des deux segments supérieurs : alerte attention conducteur, reconnaissance étendue des panneaux, frein de parking électrique, ou encore freinage automatique d’urgence de jour comme de nuit avec détection des piétons et des cyclistes.

Pour accompagner l’équipement haut de gamme de notre version GT Line d’essai, le moteur 1.2 PureTech 130 chevaux est accouplé à une boîte automatique EAT8 avec palettes au volant, permettant d’ajuster son rapport de boîte. Relativement rapide et douce, la gestion de l’EAT8 est presque sans reproches : nous devons quand même souligner que le système s’est révélé un peu têtu lorsque nous demandions de tomber un rapport.

Qu’importe, il suffit de demander davantage de puissance à l’accélération pour voir le régime du petit 1,2 litre trois cylindres augmenter. Ce bloc surprend par son caractère et sa volonté, que ce soit pour s’insérer ou pour une conduite plus dynamique. Les 230 Nm de couple à 1.750 tours par minute et les 130 chevaux à 5.500 tours/min permettent un usage agréable et dynamique. Peu bruyant, le moteur sait se faire oublier en usage normal.

La nouvelle interface i-Cockpit 3D avec projection holographique apporte un côté ludique à la lecture des informations qui s’animent dans un jeu de superpositions. Les modes d’affichage mettent différentes informations à l’honneur, au détriment du compte-tours que l’on ne peut que voir dans un mode d’affichage « cadrans », un peu trop condensé. Notre préférence va pour le panneau de navigation, et pour la fonction « Véhicule ».

La nouvelle Peugeot 208 est équipée d’un sélecteur de modes de conduite qui influe directement sur la cartographie moteur afin de bénéficier d’un tempérament « Eco », « Normal » ou « Sport ». Le choix du mode de conduite est géré sur l’écran de l’i-Cockpit 3D, mais l’animation précédent l’affichage peut paraître un peu longue lorsque l’on veut rapidement choisir pour revenir à la conduite.

En mode Sport, nous aurions bien voulu avoir davantage de raideur dans le volant pour profiter d’un comportement plus amusant en conduite dynamique. C’est d’ailleurs ce qui nous a le plus surpris au volant, car en privilégiant le confort et la polyvalence, nous perdons en rigueur de pilotage. Pour un usage axé plaisir, il faudra attendre une potentielle version sportive, dont l’annonce semble relever du fantasme pour le moment.

À l’issue de notre promenade, nous ne pouvons que valider le comportement routier de la nouvelle 208. Son châssis fait preuve de sérieux et son guidage est exempt de défauts. Le train arrière est campé sur ses positions tandis que l’avant tire droit en toutes circonstances. L’autre aspect rassurant est donné par les aides à la conduite qui préviennent d’un risque de choc : pour un usage en ville, c’est un outil plus que nécessaire pour éviter les piétons et les utilisateurs de modes de transports « doux ».

Essai nouvelle Peugeot 208 II : et l’électrique ?

Le développement des gammes de véhicules électriques dans le paysage automobile est aussi présent chez Peugeot, qui officialisera le lancement de sa Peugeot e-208 en même temps que sa gamme de modèles hybrides plug-in.

À cette occasion, nous avons pris le volant de la Peugeot e-208 GT, près de quatre mois avant sa sortie officielle. Cette primeur exceptionnelle a été l’occasion de faire la connaissance de celle qui sera sûrement l’icône de la révolution électrique française. Semblable en tous points aux modèles thermiques, la e-208 hérite d’une sellerie spécifique aux motifs chinés évoquant les matériaux bruts et éco-responsables. Sans bruit, la lionne accélère énergiquement et sans s’essouffler grâce à ses 136 chevaux et son couple de 260 Nm disponible instantanément.

L’écran tactile ainsi que celui de l’i-Cockpit indiquent en temps réel l’état du moteur qui récupère de l’énergie au freinage pour recharger les batteries, dont l’autonomie est annoncée à 340 kilomètres en norme WLTP. Apte de série à la recharge 100 kW, la e-208 peut obtenir 80% de charge en restant branchée 30 minutes.

En plus d’être une 208 au look et aux prestations tout à fait conformes à ceux d’une thermique, les responsables de Peugeot nous promettent un coût d’usage équivalent à une version essence ou diesel. Pour accompagner les clients dans leur décision d’achat, le constructeur prévoit plusieurs packs d’entretien et de services, incluant aussi une expertise supplémentaire dans la pose d’une Wallbox. Quant à l’arrivée d’un modèle hybride plug-in capitalisant complètement sur la polyvalence d’usage de cette citadine-compacte-berline-routière, elle ne fait pas partie de la stratégie du constructeur.

Essai nouvelle Peugeot 208 II : en bref

Au terme de notre essai sur les routes pittoresques de la région de Lisbonne, nous avons pu nous faire notre propre avis sur la nouvelle Peugeot 208 II. Nouvelle descendante d’une lignée de compactes citadines promettant de donner du sourire à ses occupants, elle importe un esprit directement venu du segment supérieur avec des détails de style et un intérieur sérieux.

Capable de se faufiler en ville mais aussi sur autoroute, notre version GT Line de 130 chevaux est pleine de promesses… tenues. Avec un équipement de série comprenant, entre autres, la très seyante teinte Jaune Faro, une sellerie mi-TEP, un pédalier alu et un volant cuir perforé badgé GT, elle est aussi équipée du Pack Safety Plus et des projecteurs Full LED reconnaissables à leurs griffes lumineuses.

Pour achever totalement de dresser le portrait d’une configuration de cette Peugeot 208 essence, nous recommandons l’ajout du Pack Drive Assist Plus avec la conduite semi-autonome. Facturé 900 euros et disponible avec la boîte EAT8, il s’agit sûrement du choix le plus judicieux pour arpenter avec sérénité les sections de route embouteillées et les longs trajets éreintants.

L’imposition de motorisations thermiques et de la boîte automatique pourrait en rebuter certains, mais nous avons été satisfaits par cette combinaison d’univers. On regrette que l’unique modèle Diesel de 100 chevaux, logiquement taillé pour la route, ne propose pas de boîte automatique, et donc de régulateur avec Stop & Go. Disponible dès maintenant dans ses modèles thermiques, la version électrique de la 208 arrivera quant à elle en février prochain.

Essai nouvelle Peugeot 208 II GT Line PureTech 130 EAT8 : Fiche Technique

• Année de lancement : 2019
• Prix de base : 15 500 €
• Prix du modèle essayé (hors options) : 26 300 €

Photos : essai de la nouvelle Peugeot 208 II (2019)

Photos : Tobias André et Tran HA pour French Driver