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Photos : notre road-trip vers le circuit du Nürburgring

Photo roadtrip circuit Nurburgring 2019

Embarquez avec nous pour un nouveau road-trip qui nous a mené vers le Nürburgring, le circuit le plus exigeant du monde, à bord de la SEAT Leon Cupra ST et de la Honda Civic Type R…

Nous avons tous vu ces vidéos embarquées sur le Nürburgring, la fameuse Nordschleife (boucle nord). Ces vidéos qui, parfois, inspirent le respect, d’autres fois, offrent de bonnes rigolades mais surtout une envie irrépressible d’aller y poser ses pneus et de décrasser ses soupapes. Ce « circuit » est devenu une référence pour de nombreux constructeurs qui aiment prouver l’efficacité de leurs autos sur ce tracé contraignant et varié.

Fort de ce constat, je ne voulais pas gagner des millions, mais j’ai tout de même fait appel à un ami (non, à trois au final), car ce moment mérite d’être partagé. Nous voilà partis vers l’Allemagne, pour de nouvelles aventures : 600 km, principalement passés au soporifique régulateur, en passant par la Belgique, avec ses autoroutes encombrées bien radarisées, puis une traversée de la forêt de l’Eifel et ses magnifiques routes, pour arriver à Nürburg.

Cette petite bourgade de moins de 200 habitants est, le moins que l’on puisse dire, calme, en ce jour de semaine. Hormis quelques petrolhead qui sillonnent les alentours et siphonnent la pompe de SP 98, en sortant de piste. Heureux d’être enfin arrivés à Nürburg, surtout pour son château. Euh… non, en fait on s’en moque, mais le site est tout de même très agréable, très reposant et en pleine verdure. L’ambiance est très différente des circuits plus classiques.

La photo s’impose devant le circuit de F1.

Le Nürburgring : un peu d’histoire…

Photo roadtrip circuit Nurburgring 2019

La construction du Nürburgring débute en 1925, et le circuit est inauguré le 18 juin 1927. Il ne tarde pas à se bâtir la réputation de piste la plus sélective et la plus dangereuse du monde. Des années 1930 à 1976, année de l’accident de Niki Lauda, s’y déroulent les grands prix de Formule 1.

Le triple champion du monde Jackie Stewart avait l’habitude de déclarer : « Si un pilote vous dit qu’il n’a pas peur sur le Ring, il existe deux possibilités : soit il ment, soit il ne va pas assez vite pour comprendre ce qu’est le Ring. »

Ce n’est qu’à partir de 1984, sur un tracé spécialement conçu à cet effet, que les grand prix de F1 reprennent. Surnommée « L’enfer vert », la Nordschleife, représente en fait un tracé du Nürburgring. Elle mesure aujourd’hui 20,832 km de long et présente pas moins de 73 virages « officiels ». On y trouve des montées à 16 % et des descentes à 11 %. Le circuit est ouvert au public tout au long de l’année.

Dans les années 60/70, les Formule 1 décollaient des quatre roues plusieurs fois par tour sur des bosses comme Flugplatz.

Le 29 juin 2018, le record du tour est battu par Timo Bernhard, au volant d’un prototype Porsche 919 Hybrid Evo, basé sur une Porsche 919 Hybrid en 5 min 19 s 546.

Le point le plus haut du circuit est situé à 620 mètres d’altitude sur la ligne droite des stands, le point le plus bas étant de 320 mètres, à Breidscheid.

Les forces en présence

Photo roadtrip circuit Nurburgring 2019

Pour se mettre dans l’ambiance, il nous fallait des montures adaptées à la situation. La Porsche 919 Hybrid Evo n’étant pas disponible, nous avons dû nous rabattre sur une SEAT Leon Cupra ST 4Drive, et une Honda Civic Type R.

Ces deux autos y ont fait des temps tout à fait honorables, puisque la Leon ST Cupra y a arraché 2 records : celui de la traction la plus rapide avec la version 280 chevaux Sub 8, et est resté le break le plus rapide mesuré en 7 min 58,4 s avant de se faire reprendre la couronne par la Mercedes Classe E 63 AMG de 612 chevaux.

La Civic a repris dernièrement le record des tractions en 7min 43,8 s, avec une auto dépouillée de son système de navigation, sa banquette arrière et munie d’un arceau.

Notre but n’est pas d’y faire un chrono, mais de découvrir et se faire plaisir.

Gentlemen, start your engines

Photo roadtrip circuit Nurburgring 2019

Refueling obligatoire, et comme il y a une journée de roulage, on se dit que si tu n’as pas une GT4 (à 50 ans c’est que tu as loupé ta vie … Je m’égare) minimum, ça va être compliqué de suivre le rythme. Étrangement, pas d’octane 100 dans cette station, alors que j’arrivais à sec pour la nourrir du précieux liquide.

La session ne commence qu’à 17h15, on a le temps d’aller faire un tour chez Porsche et Manthey Racing, et là, ça pique un peu les yeux et on se dit que si l’on n’a pas une GT3, ça va être aussi compliqué.

Manthey Racing est une écurie automobile et un préparateur Porsche, qui a, entre autres, optimisé la GT2 RS pour reprendre la couronne des voitures de « série » à la Lamborghini SVJ, sur la fameuse boucle, en 6 min 40,33 sec. Il ne faut pas faire l’impasse de la visite de leurs locaux.

Photo roadtrip circuit Nurburgring 2019

Retour vers l’entrée du circuit, et pas de panique, après beaucoup de tours à mon actif (sur PS4 et Gran Turismo), je reste confiant. Je le connais par cœur. Même pas peur.

Direction la billetterie et c’est parti, on a le « Fast Pass », la « Green Card », enfin, vous l’appelez comme vous voulez, mais l’Enfer Vert est à vous.

Photo roadtrip circuit Nurburgring 2019

Nous sommes en Tourist Fahrten, pour les nazes, comme son nom l’indique, mais peu importe le flacon tant qu’il y a l’ivresse. Pour les considérations bassement matérielles, comptez 25 € le tour en semaine, 30 € le week-end, et un gratuit si 8 achetés… Pour le reste, rendez-vous sur le site officiel du Nürburgring pour plus de détails.

Les règles du code de la route s’appliquent. On n’est pas obligé de mettre son clignotant pour doubler, mais les dépassements doivent se faire par la gauche (enfin, normalement).

Photo roadtrip circuit Nurburgring 2019 Il faut aussi intégrer que vous allez rouler avec « Buzz l’éclair à la rescousse »… mais aussi les RingTaxi en BMW M4, Porsche GT3 RS, McLaren 720 S ou Mercedes AMG GT R, etc… Plusieurs sociétés vous proposent de vous emmener en passager pour un tour : les prix varient mais sont de l’ordre de 300 €. Il est également possible de louer.

Allez, c’est parti, nous ne sommes pas venus pour enfiler des perles mais tester l’Enfer Vert. Le casque en « Tourist » n’est pas obligatoire, et vous pouvez monter à quatre ou cinq dans la voiture. Mais comme je suis du genre à mettre toutes les chances de mon côté : casque, gants et deux personnes maximum dans le véhicule, sinon c’est trop lourd.

Je pars à toc, bien content d’avoir appris les 20,8 km de tracé par cœur, mais toujours un ou deux crans en dessous. Ce qui me surprend, c’est la vitesse à laquelle les virages arrivent, et le fait qu’ils me paraissent plus prononcés que sur console. Je n’aurais pas dû m’entraîner avec une 991 RSR.

Dans la ligne droite après Flugplatz, on prend facilement 225 km/h, et attention au gauche qui suit : ca passe vite mais il faut être bien placé. Tout s’enchaine bien, à Kesselchen, cette partie demande le plus de « corones » si on veut passer fort : on sait que ça peut passer à fond, mais bon, j’ai soulagé. Ce n’est que le premier tour, cool…

Et le Karussell, en fait, ça passe assez fort avec l’angle de la route, on ne remue pas trop dans la Cupra. Et voilà un tour qui se fait en 9 min 20 s, sans forcer (sans la grande ligne droite puisqu’il faut sortir). La session de roulage de l’après midi y avait droit.

Oui, des photographes vous mitraillent tout au long du trajet, et, le crash serait immortalisé. Les photos sont à la vente sur différents sites internet.

Photo roadtrip circuit Nurburgring 2019

Concernant la SEAT Leon ST Cupra, la voiture est assez facile, elle passe bien, et le moteur plein comme un œuf permet déjà de s’amuser et d’y faire un beau temps. Seule une Porsche m’a doublé, mais je ne faisais pas le poids en puissance. Bien sûr, en ST 4Drive, c’est un peu lourd, et l’auto est un peu plus pataude qu’une 5 portes. Par contre, on s’extrait bien des virages serrés sans perte de motricité. Concernant les freins, je pense qu’il faudrait à minima changer le liquide de frein pour mettre du racing, et dans un deuxième temps les plaquettes, pour un usage circuit.

Après un tour, la course de la pédale s’est bien allongée sans que les disques ne présentent de signes de faiblesse. Les ContiSport 5 font le boulot sans signe de grosse surchauffe sur 20 km, mais ils manquent de progressivité et de ressenti.

Maintenant que je suis chaud, j’enfile quelques tours avec la Honda Civic Type R.

Sans vous mentir, je me suis plus amusé avec cette dernière. Les freins tiennent mieux la cadence, l’auto est mieux posée, car plus raide et les amorces de glisse avec les ContiSport 6 sont plus saines. La voiture est efficace, elle manque un poil d’allonge. La boite mécanique bien guidée participe à ce plaisir accentué.

Bref, ça roule fort. Je laisse passer une M5 que je bouchonne un peu (très peu) dans les deux premières grandes lignes droites, mais arrivé à Aremberg, il se fait deux gros travers. Je le voyais bien dans le rail, mais non : le conducteur récupère, et il ouvre sa fenêtre et me fait signe de la main de passer. Impossible d’y mesurer un temps suite à une malencontreuse rencontre avec le rail d’un partenaire de piste et une zone neutralisée sous drapeau jaune.

Photo roadtrip circuit Nurburgring 2019

La Civic finira avec les voyants moteur allumés, le « rev matching » HS, mais elle roule toujours. Il ne vous reste plus qu’à acheter l’autocollant à apposer fièrement sur votre carrosserie, et vous pouvez repartir tranquille.

La Leon Cupra aura sa revanche sur nos transits vers Stuttgart et Mulhouse sur l’Autobahn allemande. Elle accroche sa Vmax à 262 compteur pour 259 chrono, contre 261 compteur et 250 chrono pour la Civic Type R. Il faut avouer que son 2.0 TSI est plein de ressources et pousse fort à tous les régimes.

Une bonne brise dans le nez a influencé négativement nos vitesses de pointe. La Civic Type R consomme un litre de plus environ, et gloutonne son petit réservoir de 46 litres en 300 km (sur autoroute allemande).

Photo roadtrip circuit Nurburgring 2019

Bref, nous nous sommes bien amusés, ce « circuit » est fabuleux et nos compagnes du jour se sont vaillamment comportées.

Pour conclure : non Mr Stewart, je n’ai pas eu peur, mais je reconnais ne pas avoir été assez vite. La prochaine fois, peut-être, car nous ne pensons qu’à y retourner…

Photos : notre road-trip vers le circuit du Nürburgring

Photos : Marius Hanin et Xavier Brandel pour French Driver, RaceTracker (Rike67, FT Photography)

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