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Essai Renault Mégane R.S. 280 : croqueuse de lionnes

Photo essai Renault Mégane IV R.S. (2018)

Très attendue après une troisième génération qui avait largement marqué les esprits, la nouvelle Renault Mégane R.S. a désormais la lourde tâche de lui succéder, tout en rivalisant avec les stars actuelles du marché. French Driver en a pris le volant, le temps d’un week-end sportif.

Après une version GT qui offrait déjà un petit avant-goût de ce que les ingénieurs de chez Renault Sport savent faire, c’est en septembre dernier que fut dévoilée la très attendue Mégane R.S.. Succédant à une troisième génération plébiscitée par les amoureux de compactes sportives, cette nouvelle génération a également la lourde tâche de permettre à Renault de rester dans la course, sur un marché de plus en plus concurrentiel.

Face à des Peugeot 308 GTi, Hyundai i30 N et autres SEAT Leon Cupra (retrouvez notre essai de la SEAT Leon Cupra), la nouvelle Renault Mégane R.S. a toutefois de sérieux arguments pour se faire une place au soleil. Avec son cœur de nouvelle Alpine A110, son look affirmé et son caractère bien trempé, la Française promet d’être sportive, sans pour autant être trop radicale. Avec sa compacte désormais uniquement disponible en cinq portes, Renault espère ici conquérir les amateurs de sensations, qui rêvent d’une voiture confortable pour le quotidien, et amusante pour le week-end.

Dynamique sans pour autant tomber dans l’excès, la Renault Mégane R.S. a, sur le papier, tout ce qu’il faut pour aller chasser sur les terres de ses rivales, qu’elles soient françaises, coréennes ou bien espagnoles. Mais est-elle vraiment si parfaite ? Pour le savoir, French Driver en a pris le volant, à l’occasion d’une virée placée sous le signe du sport.

Essai Renault Mégane R.S. 280 EDC : premières impressions

Photo 3/4 arrière Renault Mégane IV R.S. (2018)

Esthétiquement, la Mégane R.S. reprend les codes de la version standard, tout en gagnant en agressivité. Peut-être quelque peu assagie par rapport à la troisième génération, cette version affirme toutefois haut et fort son caractère, grâce à un kit aérodynamique, certes loin d’être radical, mais plus osé que certaines de ses concurrentes. A l’avant, on remarque l’apparition d’une lame grise, ainsi que d’une calandre en nid d’abeille noir brillant, tandis que l’arrière se pare d’un nouveau bouclier incluant un diffuseur et une large sortie d’échappement centrale. Enfin, un discret becquet de toit vient compléter son look, tout comme les étriers de freins Brembo rouges et la signature lumineuse spécifique en forme de damiers.

Avec ses voies élargies de 60 millimètres à l’avant et 45 millimètres à l’arrière, la Renault Mégane R.S. se veut plus imposante et agressive que jamais. Ses dimensions évoluent assez légèrement, avec une longueur de 4,372 mètres (+ 13 mm), pour une largeur de 1,874 mètres (+ 60 mm), tandis que la hauteur de caisse est quant à elle abaissée de 5 millimètres. L’ensemble est plutôt bien proportionné, même si cette Mégane R.S se veut légèrement plus imposante qu’une Peugeot 308 GTi (retrouvez notre essai de la Peugeot 308 GTi), qui joue quant à elle la carte de la discrétion.

Outre son kit aérodynamique et ses lignes plus sportives, la Mégane R.S. se distingue par une palette de coloris élargie. Pas moins de huit teintes de carrosserie sont proposées, dont l’emblématique Jaune Sirius, ainsi que le tout nouvel Orange Tonic. Ces deux peintures, toutes deux facturées 1.600 €, ont bénéficié d’un développement spécifique afin d’obtenir des reflets différents d’une teinte standard. S’ajoute à cela un choix de trois styles de jantes de 18 et 19 pouces. Notre version d’essai est quant à elle habillée de la teinte exclusive Orange Tonic, et chaussée des jantes alliage Interlagos 19 pouces diamantées noires (1.000 €).

Essai Renault Mégane R.S. 280 EDC : vie à bord

Photo intérieur Alcantara Renault Mégane IV R.S. (2018)

Dans l’habitacle, la sportivité est également de mise, mais avec subtilité. L’ensemble, assez proche de la version standard, se distingue par quelques éléments spécifiques, dont les touches de rouge sur la ceinture, le volant, les portes et les sièges, ainsi que l’Alcantara, en option moyennant 1.500 €. Si l’ensemble reste tout de même mesuré, nous sommes loin de l’austérité allemande d’une SEAT Leon Cupra par exemple, qui peine à se distinguer par rapport à la version civilisée. Enfin, le logo R.S. rouge brodé sur les appui-têtes annonce la couleur, et donne un look plutôt sympa.

Les sièges, issus de la GT (retrouvez notre essai de la Renault Mégane GT) et globalement assez confortables, offrent également un bon maintien. On déplore toutefois l’absence de réglages électriques, qui auraient pu lui apporter un atout supplémentaire par rapport à la concurrence. Les assemblages sont plutôt bons, tandis que la qualité perçue est en nette amélioration par rapport à la précédente génération. Économies obligent, nous devrons toutefois nous contenter d’une imitation de fibre de carbone sur le garnissage synthétique des portes, à défaut de vrais inserts qui auraient apporté une touche d’exclusivité à cette Renault Mégane R.S..

Comme sur la version standard, cette déclinaison sportive embarque le système multimédia R-Link 2 sur l’écran tactile vertical de 8,7 pouces. Si l’on déplore un léger manque d’ergonomie par rapport à une Peugeot 308 GTi par exemple, l’ensemble demeure toutefois plutôt complet. Le conducteur peut également être assisté par l’affichage tête haute rétractable, affichant les principales données relatives à la conduite telles que la vitesse ou encore la navigation. Le combiné d’instrumentation reste quant à lui très proche de la version civilisée, mais se pare désormais de rouge, ce qui constitue en réalité la seule différence notable. Le R.S. Monitor Expert, en option à 450 €, permet quant à lui d’afficher en temps réel les performances de la voiture, ainsi que les images issues d’une caméra embarquée (non-fournie), qui pourront par la suite être téléchargées et partagées.

Avec son empattement de 2,67 mètres, la Renault Mégane R.S. se montre assez accueillante, à l’avant comme à l’arrière, même si comme souvent, les plus grands auront un peu de mal à tendre les jambes. Le coffre, dont le volume passe de 384 à 1.247 litres une fois la banquette rabattue reste dans la moyenne du segment, face aux 380 litres de la SEAT Leon Cupra et aux 420 litres de la Peugeot 308 GTi.

Essai Renault Mégane R.S. 280 EDC : sur la route

Photo Renault Mégane IV R.S. (2018)

Si la nouvelle Renault Mégane R.S. est également disponible avec un châssis Cup en option (1.500 €), c’est au volant de la version Sport que nous avons pu réaliser cet essai de la sportive au losange, qui embarque un bloc 1,8 litre TCe de 280 chevaux et 390 Nm de couple. Ce quatre cylindres n’est en réalité pas vraiment inconnu des passionnés de la marque, puisqu’il se cache également sous le capot de l’Alpine A110, qui revendique quant à elle 252 équidés. Testé et approuvé donc, celui-ci est associé sur notre version d’essai à une boîte double embrayage EDC à six rapports.

Retravaillé par les équipes de Renault Sport, ce 1,8 litre TCe turbocompressé se veut évidemment très punchy, même si les accélérations manquent encore de pep’s et se montrent assez linéaires. Sur le papier, les performances sont pourtant assez alléchantes, avec un 0 à 100 km/h en 5,8 secondes, pour une vitesse maximale de 225 km/h. Des chiffres qui restent dans la moyenne du segment, face à une SEAT Leon Cupra qui effectue le même exercice en 5,7 secondes et une Hyundai i30 N qui nécessite quant à elle 6,1 secondes.

La boîte EDC, déjà bien connue dans la gamme Renault, a également bénéficié de l’expertise des ingénieurs de la firme. Agréable pour une utilisation quotidienne, elle se montre toutefois légèrement décevante en conduite plus dynamique, et ce malgré le mode Sport. Trop peu réactive, elle fait perdre au moteur sa saveur, et ce malgré l’utilisation des palettes. Ces dernières, pas assez larges et installées trop haut, sont difficiles d’accès, et les plus petites mains devront tendre les doigts pour pouvoir les atteindre. Dommage, car il s’agit là d’un détail qui gâche quelque peu l’expérience de conduite au volant de cette Mégane R.S., pourtant si plaisante sur de nombreux points.

Photo écran tactile Multi-Sense R.S. Drive Renault Mégane IV R

Avec ses cinq modes (Confort, Neutre, Sport, Race et Perso), la Renault Mégane R.S. a pour maître-mot la polyvalence. Justement, grâce à ses nouvelles suspensions à butées hydrauliques progressives, la compacte se veut confortable, tout du moins assez pour une utilisation quotidienne. Son diamètre de braquage de 11,3 mètres reste néanmoins assez important, et ce malgré l’arrivée du système quatre roues directrices 4Control.

Ce système, que l’on retrouve sur l’Espace, la Talisman (retrouvez notre essai de la Renault Talisman) ou encore la Mégane GT, présente deux principaux avantages : offrir une meilleure maniabilité en ville, et une stabilité accrue en conduite plus sportive. Concrètement, à basse vitesse, les roues arrière pivotent légèrement dans le sens opposé aux roues avant afin de réduire le diamètre de braquage, tandis qu’au-dessus des 60 km/h, les roues s’orientent dans le même sens que celles de l’avant, garantissant un comportement plus stable. Si celui-ci est d’ailleurs très sain, et notamment en mode Sport, grâce à une direction raffermie et une réponse plus rapide du moteur et de la boîte, on décèle toutefois une légère tendance au sous-virage. Il faudra toutefois pousser la voiture dans ses retranchements pour vraiment s’en rendre compte.

Malgré que le châssis Sport soit légèrement surélevé par rapport à la version Cup, le comportement de cette Renault Mégane R.S. reste tout de même très bon, avec une prise de roulis quasi-inexistante et un train avant aisé à mener. On regrette toutefois la direction au ressenti un brin artificiel, qui vient légèrement gommer les sensations et qui gagnerait à être plus incisive encore. Enfin, le freinage, assuré par un système signé Brembo, se montre très efficace et sécurisant.

Essai Renault Mégane R.S. 280 EDC : en bref

Photo Renault Mégane IV R.S. Orange Tonic (2018)

Affichée à partir de 39.400 €, la nouvelle Renault Mégane R.S. est légèrement plus chère que ses principales concurrentes. Un petit défaut qu’elle devra rattraper par ses atouts, heureusement nombreux mais peut-être pas assez pour réellement faire la différence sur le marché de plus en plus concurrentiel des compactes sportives. Avec son look musclé, la Française se distingue toutefois de ses rivales, qui ont pour la plupart adopté le parti-pris de la discrétion. Même chose dans l’habitacle, sage mais plus typé sport que sur une SEAT Leon Cupra, par exemple.

Grâce à son châssis Sport, son système 4Control et ses suspensions à butées hydrauliques progressives, la Mégane R.S. se veut polyvalente, tout comme la Peugeot 308 GTi qui est sa principale concurrente. Les deux adoptent toutefois des philosophies bien distinctes, la première affichant un caractère légèrement plus joueur, là où la lionne bien plus efficace a tendance à pardonner toutes les erreurs du conducteur.

Si l’on aurait pu apprécier un peu plus d’agressivité pour cette Mégane R.S., et notamment au niveau de son échappement, on peut toutefois saluer l’audace de Renault Sport, qui présente ici une compacte sportive polyvalente comme on les aime. Ni trop radicale, ni pas assez, la Française au losange devrait plaire à un large public, grâce à sa silhouette cinq portes très pratique et son caractère dynamique à souhait.

Essai Renault Mégane R.S. 280 EDC : Fiche Technique

Photo moteur essence 1.8 TCe 280 Renault Mégane IV R.S. (2018)

  • Moteur : Essence TCe, 4 cylindres en ligne, 1780 cm³, injection directe
  • Suralimentation : Turbo
  • Puissance : 280 ch DIN (205 kW) à 6 000 tr/min
  • Puissance fiscale : 17 CV
  • Couple moteur : 390 Nm de 2400 à 4800 tr/min
  • 0 à 100 km/h : 5,8 secondes
  • 1000 m départ arrêté : 25 secondes
  • Vitesse maxi : 250 km/h
  • Transmission : Traction avant
  • Boite de vitesses : Boîte robotisée à double embrayage à six rapports EDC
  • Pneus : 245/35 R19
  • Freins : 4 freins à disque dont 2 ventilés
  • Suspensions avant : Train avant à pivots indépendants
  • Suspensions arrière : Essieu déformable
  • Longueur : 4 364 mm
  • Largeur : 1 875 mm
  • Hauteur : 1 435 mm
  • Empattement : 2 669 mm
  • Diamètre de braquage : 11,3 mètres
  • Volume de coffre : De 384 à 1 247 litres VDA
  • Poids à vide : 1 430 kg
  • Consommation Urbaine : 8,5 l/100km
  • Consommation Extra-Urbaine : 6,1 l/100km
  • Consommation Mixte : 7,0 l/100km
  • Capacité Réservoir : 50 litres
  • Emissions de CO2 : 158 g/km (malus 3.660 €)
  • Année de lancement : 2018
  • Prix de base : 19.700 €
  • Prix du modèle essayé (hors options) : 39.400 €
  • Prix du modèle essayé : 45.450 €

Équipements du modèle essayé – Renault Mégane R.S. 280 EDC :

  • Peinture métallisée sportive Orange Tonic (1.600 €)
  • Pack Easy Parking (500 €)
  • Affichage tête haute (400 €)
  • Radio numérique DAB avec son Bose Sound System (600 €)
  • Jantes alliage 19 pouces Interlagos diamantées noires (1.000 €)
  • RS Monitor Expert (450 €)
  • Pack Alcantara avec sellerie et volant en Alcantara (1.500 €)

Photos : essai de la Renault Mégane R.S. 280 EDC (2018)

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Marie Lizak

Je suis avant tout une passionnée du monde automobile dans tous ses aspects. Ma vocation ? Partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, et prouver que la voiture n'est pas réservée qu’aux hommes !

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