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Essai Range Rover Velar : le Range du 21ème siècle

Photo essai Range Rover Velar (2017)

French Driver vous invite à bord du Range Rover Velar, le nouveau vaisseau amiral de la gamme Land Rover…

Lorsque Land Rover a dévoilé son Range Rover Velar au dernier salon de Genève, je dois avouer que je suis tombé sous son charme. Véritable concept-car lâché dans la nature, cette énième déclinaison de l’iconique Range est la nouvelle vitrine du constructeur britannique.

Après le Range Rover Sport et le Evoque, voici donc venu le Velar, le porte-étendard dynamique et technologique de la gamme Land Rover, un nouveau premium à la frontière du luxe. Pourquoi le nom de Velar, d’ailleurs ? C’est le nom de code du prototype de ce qui allait devenir le tout premier Range Rover de l’histoire, il y a 47 ans.

Embarquez avez nous à bord du nouveau Range Rover Velar D300, pour un essai sur les routes et chemins du Vexin…

Essai Range Rover Velar, à l’extérieur : un concept-car lâché sur la route

Photo 3/4 arrière Range Rover Velar (2017)

Les Range ont toujours été des voitures charismatiques et imposantes, tant au niveau du gabarit que de leurs lignes anguleuses et musclées. Le Velar est indéniablement de la famille et reprend les codes de la lignée avec une ligne de caisse haute, un capot interminable, des flancs body-buildés et des bas de caisse en plastique rigide pour la partie off-road. Dans notre configuration bleu clair/cuir beige, il incarne cet ADN de Gentleman Farmer BCBG qui colle à la peau des Range depuis plusieurs dizaines d’années, en apportant sa dose de modernité et d’exotisme.

Le Velar interpelle, il n’est pas qu’un ersatz de Range Rover auquel on aurait greffé quelques LED et des jolies jantes : il incarne la nouvelle identité stylistique de Land Rover et répond aux besoins d’une clientèle désireuse d’un SUV au look toujours plus dynamique et sexy, dont la préoccupation première est de regarder le reflet de sa voiture plutôt que l’emmener dans la boue. C’est un brin réducteur et caricatural, mais c’est un peu ce qui a dû animer les équipes de design du Velar, qui ont réalisé un véritable tour de force en donnant naissance, à mon sens, à l’une des plus belles voitures des cinq dernières années.

Photo face avant route Range Rover Velar (2017)
Photo face arrière route Range Rover Velar (2017)

Notre mastodonte respire la modernité et plusieurs détails en témoignent, la signature lumineuse recherchée avec des clignotants à défilement et une profusion de LED, les poignées de porte qui se rangent dans la portière en roulant et en stationnement pour ne pas entacher sa ligne, comme chez Tesla, ou encore l’essuie-glace arrière caché dans la partie haute du hayon. Son porte-à-faux avant très réduit, sa ligne de toit fuyante et ses jolies jantes de 21 pouces parachèvent cette démonstration de design automobile, qui fait tourner les têtes et plait indubitablement.

Et si l’heureux propriétaire de Velar décide de donner encore plus de caractère à son gros jouet, le constructeur propose une finition R-Dynamic, qui offre au SUV des appendices aérodynamiques musclées et des jantes au dessin sculptural.

Moins imposant qu’un Discovery, plus gros qu’un Evoque, moins statutaire qu’un Range Rover mais plus moderne qu’un Range Rover Sport, en fait, il devient difficile de placer le Velar dans la gamme Land Rover… Long de 4,80 m, il mesure 4 cm de moins que le Sport et joue à mon sens dans la même cour que ce dernier, au risque de l’éclipser. Les commerciaux Land Rover vont s’amuser…

Essai Range Rover Velar, à bord : le futur est arrivé

Photo tableau de bord Range Rover Velar (2017)

Là où le Range Velar vous impressionne déjà à l’extérieur, il vous met une claque une fois la porte ouverte. La présentation générale est assez proche de ce que le reste de la gamme propose d’ores et déjà avec une planche de bord rectiligne, mais marque par ce savant mélange entre luxe et technologie. Et lorsque je dis luxe, je pèse mes mots… Le premium est laissé sur le carreau et le cocon Velar vous plonge dans une atmosphère digne d’un Range Rover Autobiography.

Bien plus soigné qu’un Range Sport, son habitacle cossu recèle de petits détails originaux, comme les perforations du cuir Nappa en forme d’Union Flag ou le pare-soleil recouvert de moquette (oui oui !), tout en proposant un environnement aux matériaux flatteurs et une ambiance… So chic et moderne. La qualité des assemblages, la profusion de cuir pleine fleur sur la planche de bord et les superbes fauteuils, ainsi que les inserts aluminum et noir laqué ravissent la vue, le toucher et l’odorat.

Le luxe se démarque dans les détails et le Velar en joue : les commandes et boutons sont réduits au maximum afin de proposer une ambiance à bord aussi épurée et essentielle que le design extérieur. Pas de fioriture ou de faute de goût : chaque élément a été pensé et réfléchi pour que l’ergonomie et le style cohabitent habilement, à l’image du sélecteur de rapport de la boîte de vitesse automatique qui sort de son logement une fois le contact enclenché, ou encore le porte-gobelet qui se dévoile sur simple pression d’un bouton dissimulé sur la console centrale. Le volant est à lui seul une illustration parfaite de cette philosophie : son dessin respire le luxe puisque recouvert de cuir, d’alcantara et d’un liseré d’aluminum, tout en intégrant des commandes technologiques poussées (et mêmes tactiles sur le haut de gamme).

Photo écran tactile Range Rover Velar (2017)
Photo mode de conduite dynamique écran tactile Range Rover Vela

Le Velar préfigure déjà la technologie embarquée des futures productions de Land Rover et passe un cap en étant le SUV le plus moderne du marché (si on enlève le Tesla Model X de cette liste) en proposant un habitacle digne d’un concept car. Un, deux, trois, quatre écrans permettent de centraliser la multitude d’informations et de fonctionnalités offertes à bord. Contact enclenché, la voiture prend vie et les multiples affichages alors éteints s’animent : l’écran central motorisé, dédié au divertissement et à la navigation, s’incline pour offrir une visibilité optimale, l’écran inférieur centralise toutes les fonctions utiles de la voiture (climatisation, multiples réglages des sièges, modes de conduite, etc.) et l’instrumentation derrière le volant combiné à l’affichage tête-haute permettent au maestro de jouir de toutes les informations utiles à sa conduite.

Cette démonstration technologique fait son petit effet à chaque fois que l’on entre dans la voiture et donne une leçon aux vieillissants systèmes allemands non tactiles, placés au-dessus des ouïes d’aération et commandables via une molette. La multitude d’écrans demande toutefois un petit temps d’adaptation, et même après deux jours à me balader dans tous les menus de la voiture (et ils sont nombreux, trop nombreux), je découvrais encore des fonctionnalités. La réactivité des écrans tactiles est globalement bonne, mais le système pêche par une interface un peu fouillis et un dédale de menus dans lequel on se perd. Cela en devient même dangereux lorsqu’on se met à aller chercher une fonction de l’instrumentation digitale via les commandes au volant, où il faut appuyer sur trois boutons et passer plus de 30 secondes pour afficher la carte du guidage au lieu de la vitesse au centre de l’écran. Sur le coup, Land Rover aurait dû s’inspirer de l’ergonomie du groupe Volkswagen en termes d’interface utilisateur du Virtual Cockpit, plus intuitive.

Reste que l’habitacle du Velar recèle de petites fonctionnalités « cerise sur le gâteau » comme seuls les cinq étoiles savent nous offrir (et nous surprendre) : le système Hi-Fi Meridian de 1300 W est une perle pour audiophiles, le panel de plusieurs ambiances lumineuses offre une atmosphère particulière de nuit, et l’on peut même choisir le type de ventilation diffusée dans l’habitacle (du style tonique et frais, doux et chaud, tamisé et tiède, etc.). Le luxe est à portée de main.

Essai Range Rover Velar, à vivre : l’ami des familles ?

Photo sièges avant cuir Range Rover Velar (2017)
Photo banquette arrière cuir Range Rover Velar (2017)

On a pu le voir, pour le Velar, Land Rover a décidé de tout miser sur le design. Un parti pris qui induit quelques sacrifices et entraine forcément des lacunes quelque part… Malgré des dimensions honorables, le petit dernier de la lignée des Range n’est ainsi pas le plus accueillant qui soit, surtout à l’arrière. L’imposant capot et l’habitacle relativement reculé sacrifient l’habitabilité aux places arrière avec un espace aux jambes tout juste correct, une place centrale réservée aux petits gabarits et une visibilité latérale réduite dûe aux faibles surfaces vitrées. La garde au toit est toutefois bonne et le toit ouvrant panoramique donne un peu d’air à cet ensemble de faux coupé. Les familles lui préféreront logiquement le Discovery ou le Range Rover, plus faciles d’accès et plus logeables pour cinq personnes.

Le coffre est lui très logeable avec un volume de 673 litres (et même 1731 litres une fois la banquette rabattue), un espace de chargement bien conçu et un seuil accessible, qui offre même la possibilité de s’abaisser grâce à la suspension pneumatique. Gadget digne de James Bond directement venu du cousin Jaguar F-Pace : le bracelet étanche en guise de clé, pour ne pas avoir à se soucier de sa clé pendant sa session de surf ou son parcours de golf.

Les espaces de rangement dans l’habitacle sont relativement nombreux et logeables, tout comme la connectivité quasi-complète. Pas de chargeur à induction, mais une multitude de ports USB et des écrans intégrés aux appuie-têtes (en option) qui permettent de suivre la position GPS de la voiture, commander la partie audio et qui offrent même le luxe de brancher son appareil en HDMI pour regarder ses contenus. Bienvenue en Classe Affaire.

Essai Range Rover Velar, sur la route : le couteau suisse

Photo essai route Range Rover Velar (2017)

De tous temps, les Range ont été des machines à voyager et à s’adapter à tous les terrains dans un confort royal, en somme une aristocratie en bottes de chasse à courre capable d’enfiler des baskets en quelques secondes. En termes Land Rover, cela s’appelle le Terrain Response : un sélecteur de modes de conduite qui adapte le comportement de la voiture au type de conduite que l’on désire adopter. Polyvalent, le Velar l’est réellement.

Le bel écran tactile du bas permet ainsi de configurer son Range comme on le souhaite, tantôt confortable, tantôt dynamique, tantôt baroudeur. Le dénominateur commun à ces trois visions du SUV étant le confort, une notion chère au constructeur et préservé quelque soit le mode enclenché.

Pour nous extirper de la région parisienne, rien de mieux que le mode confort. Cruiser sur l’autoroute, le Range sait faire : playlist lancée sur le système Meridian, il donne la sensation de voler sur la route tant le confort est royal et les bruits d’air absolument inexistants. Après avoir passé près de 10 minutes avec les nombreux réglages pour régler mon siège, la position de conduite est idéale et les programmes de massage de très bonne qualité (je ne pensais pas dire ça un jour dans un essai). Les fauteuils massants, ventilés et chauffants participent grandement à cette sensation de confort ultime à bord. Dans ce mode, le V6 diesel de 300 chevaux offre des relances performantes mais pas violentes, une puissance flegmatique qui ravit au Velar, tout en étant relativement sobre (moins de 9,0 l / 100 km à vitesse stabilisée). Cette machine à enchaîner les kilomètres ne manque en fait que d’un mode de conduite semi-autonome (pas de régulateur adaptatif ou de Lane Assist dans notre version SE) pour décrocher le titre de voyageur parfait sur voie rapide.

Photo essai off road Range Rover Velar (2017)
Photo essai Range Rover Velar (2017)

Une fois les jolies routes sinueuses du Vexin ralliées, le mode Dynamic nous tend les bras pour apprécier ses qualités… dynamiques. Mes premières craintes à propos du gabarit de la voiture s’évaporent vite dès lors que la suspension pneumatique se raidit. Le confort reste de mise, mais les liaisons au sol se durcissent et annulent ainsi efficacement (toutes proportions gardées) les mouvements de caisse et prises de roulis. Une légère tendance au survirage subsiste logiquement, mais la garde au sol est réduite, et le Velar impressionne par son comportement dès lors qu’on cherche à le bousculer. Il faut dire que Land Rover a fait un travail remarquable sur la structure du Velar, en le dotant d’un maximum d’éléments en aluminium et réduisant ainsi son poids à 1800 kg. L’absence totale de remontée d’information dans la direction gâche un peu le plaisir, on ne sait pas vraiment ce qui se passe sous les roues et on sent que l’électronique agit pour nous à tous les niveaux pour éviter que le pachyderme ne se mette en travers.

La transmission intégrale s’enrichit quant à elle d’un différentiel arrière actif, qui contrôle le patinage entre les roues gauche et droite sur l’essieu arrière, un ajout qui met en confiance et permet au Velar d’être étonnement vif tout en jouissant d’une motricité hors-pair. Le V6 montre ainsi tout son potentiel et les 700 Nm (!!) de couple catapultent le SUV dans un bruit artificiel soigné et inhabituel pour un diesel, bien aidé par l’excellente boite automatique ZF à 8 rapports aux passages de vitesses éclairs. Nul besoin de trop jouer avec les jolies palettes en aluminium, les passages se font là où il faut. Cette excellente base dynamique donne un avant-goût prometteur du V6 de 340 ch essence, mais aussi de l’extravagant Velar SVR qui pointera prochainement le bout de son nez…

Un Range, c’est aussi et surtout une réputation de franchisseur à toute épreuve et une faculté à passer d’un revêtement à l’autre dans la plus grande aisance. Technologie oblige, le Terrain Response permet désormais d’adapter d’un simple toucher le comportement général du Velar. Ce dernier peut compter sur une suspension pneumatique qui perche alors sa caisse à 25 cm du sol et lui offre ainsi une garde au sol et des angles d’attaque et de fuite lui permettant de s’en sortir aussi bien que le Disco en-dehors des sentiers battus et même dans de jolis gués (65 cm). L’électronique rend l’évolution en terrain accidenté accessible au plus grand nombre et le Velar fait une démonstration de force face à des concurrents restés cloués au bitume, Porsche Macan en tête. Bon, le pourcentage de clients emmenant ce beau bébé dans la boue sera sûrement infime (et ça se comprend quand on voit ses jolies jantes et ses tarifs), mais il est toujours bluffant de constater le travail effectué par Land Rover pour conserver d’excellentes aptitudes en franchissement, un élément clé de l’ADN de la marque.

Essai Range Rover Velar, en bref : fratricide et héritage

Photo essai Range Rover Velar (2017)

Que reste-t-il au Range Rover Sport, finalement ? Et bien, pas grand chose une fois les comptes faits et le bilan dressé. À partir d’une feuille blanche, Land Rover a fait preuve d’innovation à tous les niveaux tout en respectant son héritage avec ce Velar. Après le succès de l’Evoque, le constructeur a réitéré en proposant une nouvelle déclinaison de SUV sexy.

Son look est ravageur, son habitacle est une démonstration de luxe et de technologie embarquée, et il brille par sa réussite sur route (et même en-dehors). Ah, j’oubliais les tarifs… Vous vous en doutez, ils sont salés, épicés même dans notre version D300, le plus gros diesel disponible à ce jour. Le Range Rover Velar est cher, très cher même lorsque l’on commence à dresser la liste avec les options, mais il est au final dans les mêmes sphères (astronomiques) que ses petits copains de jeu : Porsche Macan S ou Audi Q5, pour ne citer qu’eux.

La différence du Velar, c’est cet ADN Land Rover qui lui colle à la peau, tant au niveau du design charismatique que de sa polyvalence sur tous les terrains : il reprend le nom du Range Rover originel et le ré-invente donc merveilleusement, près de 50 ans après.

Essai Range Rover Velar D300 SE – 3.0 V6 300 ch : Fiche Technique

Photo moteur D300 V6 Diesel 300 ch Range Rover Velar (2017)

  • Moteur : V6 Diesel, 6 cylindres en V à 24 soupapes, 2993 cm³
  • Suralimentation : Double turbos séquentiels en parallèle
  • Puissance : 300 ch DIN (221 kW) à 4 000 tr/min
  • Puissance fiscale : 19 CV
  • Couple moteur : 700 Nm de 1 500 à 1 750 tr/min
  • 0 à 100 km/h : 6,5 secondes
  • Vitesse maxi : 241 km/h
  • Transmission : Intégrale à 4 roues motrices
  • Boîte de vitesses : Automatique ZF à 8 rapports
  • Pneus : 255/50 R20
  • Freins : 4 freins à disque ventilés
  • Suspensions avant : Double triangulation
  • Suspensions arrière : Integral Link
  • Longueur : 4 803 mm
  • Largeur : 2 032 mm
  • Hauteur : 1 665 mm
  • Empattement : 2 874 mm
  • Diamètre de braquage : 11,6 mètres
  • Volume du coffre : de 673 à 1 731 litres
  • Poids à vide : 1 959 kg
  • Consommation Urbaine : 7,4 l/100 km
  • Consommation Extra-Urbaine : 5,8 l/100 km
  • Consommation Mixte : 6,4 l/100 km
  • Capacité Réservoir : 66 litres
  • Emissions de CO2 : 167 g/km (malus 4 050 €)
  • Norme antipollution : Euro VI
  • Année de lancement : 2017
  • Prix de base : 57 500 €
  • Prix du modèle essayé (hors options) : 79 900 €

Photos : essai du Range Rover Velar (2017)

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Victor Desmet

Rédacteur, essayeur, passionné d'automobile, mangeur d'asphalte et buveur de SP98.

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