Essai du Nissan Juke Nismo RS : à la recherche de la sportivité

Comme tout bon modèle siglé Nissan, la sportivité est de rigueur, et c’est ainsi que le Nissan Juke se voit agrémenté du badge Nismo RS. Au vu de la réussite de ce SUV Japonais, la marque se devait impérativement de décliner une version sportive. Et bien c’est chose faite.

Arrivé sur le marché courant 2010, le Nissan Juke adopte un caractère plus sportif à partir de janvier 2013, avec deux nouvelles motorisations : 190 chevaux en 4×2 et 200 chevaux en 4×4.

À l’occasion du Salon de Genève en 2015, Nissan dévoile une version encore plus poussée : un Nissan Juke Nismo RS fort de 218 chevaux. Dans une catégorie où il n’y a que très peu de concurrence, ce SUV compact au look plutôt original renforce d’autant plus son originalité, avec cette déclinaison Nismo RS.

Essai Nissan Juke Nismo RS : premières impressions

Entre un Juke classique et un Juke Nismo RS impossible de se tromper, puisque la transformation esthétique est plutôt importante, même si, entre l’ancienne et la nouvelle version, la déclinaison RS n’a que peu changé.

Les formes de ce Juke sportif sont assez osées. L’avant a gagné en agressivité, avec un bouclier plus massif, doté des nouveaux feux « facelift » de la gamme, ainsi que d’une grille de calandre noire laquée plus imposante. De gros élargisseurs d’ailes, complétés d’un diffuseur avant contribuent également à ce look agressif. Les optiques ont été retravaillées, et des barrettes LED jouent le rôle de feux diurnes.

De profil, la voiture est bien équilibrée, avec de belles jantes noires de 18 pouces, complétées par des étriers de freins rouge spécifiques à cette version RS, ainsi que des bas de caisse plus imposants, surlignés par un filet rouge, renforçant ainsi l’allure générale du véhicule. Des coques de rétroviseurs rouges, un extracteur d’air plus sophistiqué, une sortie d’échappement de 100 mm de diamètre et un becquet qui prolonge la ligne de toit viennent également agrémenter l’ensemble.

En version sportive, les couleurs sont limitées, se limitant à des teintes allant du gris au noir en passant par le blanc, ce dernier étant à l’honneur sur notre version d’essai. Pourtant, pas besoin d’un catalogue élargi, son look le démarquant déjà largement du reste de la concurrence.

Essai Nissan Juke Nimso RS : vie à bord

Au niveau de l’habitacle, on pourrait s’attendre à un intérieur identique au Juke, mais le modèle Nismo RS se démarque aisément du reste de la gamme. Ce qui saute immédiatement aux yeux, ce sont les deux sièges baquets, qui permettent de garder une très bonne assise et maintiennent vraiment bien le haut du corps. Petite chose gênante tout de même, les renforts latéraux, trop proéminents pour entrer et sortir confortablement du véhicule.

L’option qui plaît dans cette déclinaison Nismo RS, c’est le pack Recaro, contrastant avec le reste de l’habitacle. Une sellerie Alcantara avec cuir rouge badgé « Recaro », des surpiqûres rouges au niveau du levier de vitesse et du volant, et une nouvelle fois de l’Alcantara sur les intérieurs de portes. La planche de bord est identique au Juke classique, même si le compte-tours du régime moteur est sur fond rouge avec le badge Nismo en son sommet, tandis que le compteur de vitesse est sur fond noir badgé lui aussi RS. L’effet imitation carbone sur la planche de bord, le pédalier métallisé et les seuils de portes siglés Nismo complètent le tout pour une ambiance des plus sportives.

Pour l’habitabilité, le conducteur et le passager avant sont assez bien logés. Pour ceux qui se trouvent à l’arrière, en revanche, il faut ranger ses jambes. En effet avec les sièges baquets, il y a peu d’espace, avec qui plus est une hauteur sous plafond réduite. Notre Juke est un 4×2, par conséquent, il y a un semblant de place dans le coffre, qui passe alors de 354 à 1 189 litres.

Essai Nissan Juke Nismo RS : sur la route

Les entrailles du Juke Nismo RS sont déjà bien connues, le moteur 1.6 litres DIG-T équipe en effet la Pulsar GT avec 190 chevaux (retrouvez notre essai de la Nissan Pulsar GT ici-même), mais aussi la Clio R.S, avec 200 chevaux cette fois-ci. Notre Juke dispose aujourd’hui de 218 chevaux et augmente également son couple moteur pour atteindre 280 Nm.

Théoriquement, le constructeur annonce un 0 à 100 km/h en 7,2 secondes, avec une pointe maximale à 220 km/h. Badgé RS ou pas, je ne suis pas certain que ces chiffres reflètent vraiment la réalité. Ce quatre-cylindres donne de la voix dès 3.600 tr/min, mais une fois pied au plancher, la linéarité de l’accélération ne donne vraiment aucune sensation de sportivité. La boîte est courte mais n’arrange pas le tout et la sonorité n’est vraiment pas au rendez-vous.

À conduire tous les jours, la position surélevée du Juke est assez agréable, il faut le dire. La direction est précise et s’avère plutôt directe. Il faut néanmoins rester sur de belles routes, car la moindre déformation se fait sentir. Les sièges maintiennent vraiment bien, et permettent d’enchaîner les kilomètres sans fatigue. Le train avant est souvent dépassé par le couple, malgré l’apparition d’un autobloquant. Enfin, pour profiter pleinement de ce Juke Nismo RS, il va vous falloir jouer du levier de vitesse.

Essai Nissan Juke Nismo RS : en bref

Aujourd’hui Nissan propose un Juke Nismo RS, toujours plus « sportif », mais est-ce que ce petit plus ne serait finalement pas de trop ? C’est vrai, son design détone et c’est un point fort tant il se démarque par son look, tant bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, notamment quand il dispose en option du pack Recaro, qui dynamise l’ensemble, le rendant ainsi plus radical.

À conduire quotidiennement, c’est une bonne voiture, certes, avec un prix d’appel vraiment correct se situant aux alentours des 30.000 €. Pour le côté sportif, en revanche, c’est beaucoup trop poussif. Le gain de puissance n’est pas suffisant et ne colle pas forcément avec l’ensemble du véhicule.

La mécanique fonctionne bien mais manque de nervosité, le train avant cherche sa place et la sonorité, pour un modèle badgé Nismo RS est franchement décevante. Une voiture qui nous laisse finalement sur notre faim de sportivité.