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Essai de la Ferrari F430 Spider : immortelle

Photo essai Ferrari F430 Spider

Tenir le volant d’une Ferrari entre ses mains est un privilège, emmener une Ferrari là où nous le souhaitons en est un plus grand… Ferrari. Généralement, lorsqu’on évoque cette marque dans le milieu automobile, nous avons tout dit. Maître dans la conception de voitures de sport, motoriste connu et reconnu dans le milieu du sport automobile, la scuderia comme on aime l’appeler, nous offre l’une des plus belles créations de son histoire, due au coup de crayon magistral des équipes de Pininfarina, j’ai nommé : la Ferrari F430 Spider.

Avec cette remplaçante de la décriée Ferrari 360 Modena, qui manquait cruellement de vie aux dires de ses propriétaires, Ferrari a corrigé le tir en proposant une voiture plus puissante de 90 chevaux et surtout à la silhouette bien plus sportive et agressive. Nous sommes bien là dans les prémices de la Ferrari 458, aux lignes, à mon goût, bien plus pures que sa remplaçante.

Tout le succès de cette voiture repose également sur le fait qu’à Maranello, on ait eu la bonne idée de s’octroyer toute une série d’innovations issues de la Formule 1 afin de mettre à mal une concurrence féroce venue éclipser la 360 Modena et son modeste haras de 400 équipés. Lamborghini, tombé sous la houlette d’Audi, ne se contente plus de produire des supercars impossibles à maîtriser pour le commun des mortels, et avec la Gallardo forte de 500 chevaux, la prise en main est désormais beaucoup plus simple avec tous les systèmes d’aide à la conduite développés par le groupe VAG, rendant cette voiture beaucoup plus performante.

La concurrence de l’époque vient aussi d’Allemagne avec Porsche et sa 911 GT3, certes moins puissante mais aussi beaucoup moins lourde, qui a le mérite de tirer dans les pattes du cheval cabré sur circuit, ce qui a eu le don d’énerver un tant soit peu les ingénieurs italiens auréolés de six titres pilotes et cinq titres constructeurs consécutifs. Il était donc temps de réagir, et ainsi, en 2004, coup de tonnerre au Salon de l’Automobile de Paris… Ferrari dévoile la F430, dont nous avons pris les reines près d’une décennie plus tard, et nous pouvons d’ores et déjà l’affirmer : elle n’a pas pris une ride.

Essai Ferrari F430 Spider : premières impressions

Photo 3/4 arrière Ferrari F430 Spider

Inspirée de la Ferrari Enzo, la Ferrari F430 adopte un style très pur, grâce à des lignes douces au premier regard, à l’instar de ce que nous a proposé Ferrari avec la 458. Les optiques avant en forme d’amande au sommet de ces deux immenses prises d’air sont les seules choses à relever d’une façade totalement dépourvue d’éléments aérodynamiques.

Ici, Ferrari a réussi à faire une voiture de sport racée au design extrêmement sage, très soigné voire même élégant. Une Ferrari est bien évidemment toujours élégante, mais dans la catégorie des berlinettes, celle-ci doit être celle qui répond le mieux à cet adjectif. Là où sa descendante 458 joue avec des traits étirés aux lignes sculpturales mais moins rudes qu’une Lamborghini, la F430 est la transition d’un style que Ferrari a voulu plus agressif.

Le moteur V8 4.3 litres est toujours présenté sous sa vitrine qui a, pour le coup, été légèrement reculée afin d’y loger la capote en toile noire. Pouvoir apercevoir cette orfèvrerie mécanique à l’œuvre est un privilège, et bon nombre d’amateurs sont avides de découvrir de quel instrument émane un tel concerto. Les quatre sorties d’échappement sortant leurs têtes du bouclier arrière ne sont pas de trop pour laisser échapper tous les rejets émis par le V8. Notre Ferrari est équipée de jantes de 19 pouces à dix branches laissant respirer ainsi les immenses disques de frein perforés en plein effort, pincés par des étriers flottant à double pistons. Notons également la présence d’un diffuseur arrière, non pas pour le style, mais pour canaliser les flux d’air et participer à l’effet de sol.

Essai Ferrari F430 Spider : vie à bord

Photo tableau de bord Ferrari F430 Spider

A l’intérieur, évidemment, nous ne nous trouvons pas dans la petite sportive de monsieur tout le monde. Pour y pénétrer, préparez à l’avance quelques exercices de souplesse et une fois installé, ne bougez plus ! Ne bougez plus car vous êtes tout simplement dans la meilleure position pour aller dévorer de l’asphalte. Déjà à cette époque, toutes les commandes étaient tournées vers son pilote, et l’on sentait également l’inspiration qu’on pu avoir les ingénieurs, en puisant quelques éléments de la monoplace F1 pilotée à l’époque par Rubens Barrichello et Michael Schumacher.

Une fois installé, mon pouce gauche ne me demande qu’une seule et unique chose : « tu appuies sur le bouton rouge situé sur le volant ». Pied sur le frein, pression sur le bouton et… Extase.
Le moteur V8 4.3 litres de 490 chevaux se réveille d’une seule traite derrière vos tympans, avec un ronronnement incroyable. Le son est pur, le moteur respire à plein cylindre, pas un seul turbocompresseur n’envenime sa voix rauque et métallique.

A droite de votre volant typé F1, nous retrouvons également le fameux Manettino permettant d’intervenir sur les différents paramètres de conduite. Sur la console centrale, pas de superflu : il y a bien un autoradio dont nous ne nous servirons jamais, et des commandes d’aération dont nous ne nous servirons jamais non plus. Comme sur chaque véritable sportive qui se respecte, le compte-tours prend place au plein centre des combinés, permettant de vous aiguiller dans vos changements de rapports, à effectuer grâce aux palettes situées derrière le volant et solidaires à la colonne de direction.

Essai Ferrari F430 Spider : sur la route

Photo 3/4 avant Ferrari F430 Spider

Dans un premier temps, avant de parler du comportement de la voiture, il est avant tout nécessaire de savoir ce qu’elle renferme : le V8 atmosphérique n’en est pas à son premier coup d’essai. En effet, nous connaissons les quelques liens qui unissent Maserati et Ferrari dans la conception de leurs cylindrées, et ce bloc ne fait pas exception. On le vit pour la première fois dans une auto siglée du trident, et plus précisément sous le capot de la Maserati 4200 GT, qui a servi de base mécanique à la conception du moteur de la F430. Cependant exit le 3.6 litres, Ferrari hérite d’une cylindrée supérieure, à savoir le 4.3 litres obtenu par un alésage de 92 mm et une course de 81mm.

Le régime de rotation étant lui aussi plus élevé, on obtient donc une puissance majorée à 490 chevaux pour un couple de 465 Nm, soit 90 chevaux et 100 Nm de plus par rapport à la Modena qui l’a précédée. Il n’y a également pas que dans le style que la F430 s’inspire de la Ferrari Enzo. Les chiffres parlent d’eux même, avec un 0 à 100 effectué en 4 secondes et un 1000 mètres départ arrêté en 21,6 secondes. Ces performances sont obtenues grâce à la transmission séquentielle robotisée type F1 à six rapports, effectuant ses changements de vitesses en seulement 150 millisecondes.

Par rapport à la version coupé, la F430 Spider a seulement pris 70 kilos, soit le poids de la toile, de son mécanisme et de quelques éléments de rigidité. En parlant de rigidité, il est nécessaire de toucher quelques mots sur le châssis. Par rapport à la Modena, le châssis a été rigidifié grâce au travail de la société américaine Alcoa, travaillant habituellement davantage avec l’aéronautique qu’avec l’automobile. Résultat ? Un gain de poids significatif et une amélioration de 37% de la résistance aux chocs frontaux, et de 105% aux chocs arrière. Grâce à cette structure plus rigide, les amortisseurs travaillent beaucoup mieux et absorbent une quantité d’informations plus importante, et cela se ressent assez nettement au niveau du confort qui s’avère être toute à fait convenable pour la catégorie.

Sur la route, la voiture est comme nous l’attendions, scotchée au sol grâce à des modifications aérodynamiques portées sur la carrosserie et une modification des bras de trains roulants. Pourvue de quelques aides à la conduite telles que le différentiel à glissement limité repris de la F1 et l’ESP, il vous sera très difficile de prendre la voiture en défaut. La Ferrari F430 autorise à freiner tard, très tard même, afin de plonger au dernier moment dans la courbe sans qu’à un seul instant le pilote ne se sente déconnecté de la voiture. La dangerosité serait d’aller chercher les limites de cette voiture qui ne semble pas en avoir aux premiers tours de roues.

Autre surprise, l’absence de remontées disgracieuses dans le volant faisant de cette voiture un véritable rail. Les rapports s’enchainent à une vitesse démesurée, les km/h grimpent à vitesse grand V sans en voir la fin. Même à l’approche d’une courbe assez serrée, aucune appréhension ne nous envahit : la motricité est parfaite et le bienveillant ESP corrigera le tir si, sur un excès de confiance en vous, l’arrière de la voiture souhaite passer devant.

Afin de pouvoir sous-virer à sa guise avec la Ferrari F430, le Manetinno sera votre plus fidèle allié et vous permettra de régler la dureté des suspensions, les lois de passages de la transmission, la gestion du différentiel à glissement limité, et enfin, la capacité d’intervention de l’ESP. Quatre choses indispensables pour s’amuser au maximum avec cette voiture, livrée d’ores et déjà avec les réglages propices à la faire danser virage après virage.

Essai Ferrari F430 Spider : en bref

Photo sigle Ferrari F430 Spider

Les mots ne suffisent pas à décrire ce que l’on ressent à bord de la Ferrari F430. Pour les passionnés d’automobile, piloter une Ferrari au moins une fois est un but ultime, car non, on ne conduit pas une Ferrari, on la pilote. Tympans aux premières loges des vocalises d’un magnifique V8 à la sonorité unique, il vous ordonnera de monter encore plus haut dans les tours, et de tirer au maximum tout le potentiel de cette formidable mécanique.

Alors, on peut toujours reprocher à Ferrari quelques finitions disgracieuses comme ses commodos pas vraiment haut de gamme, la fixation de ses feux arrière discutables ou encore quelques détails de finition à parfaire, mais est-ce vraiment important ?

Maranello a sûrement conçu l’une des meilleures voitures de l’époque, et il ne fait nul doute qu’elle aurait encore sa place aujourd’hui. Alors certes, elle serait moins rapide d’une seconde au 0 à 100 km/h qu’une Ferrari 488 GTB, mais quel bonheur d’entendre un moteur respirer, quel bonheur de se sentir comme un véritable pilote à son bord, quel bonheur que ce châssis indestructible, quel bonheur que ce train avant, quel bonheur que cette boite de vitesses robotisée passant les vitesses plus vite qu’un battement de cils… Quel bonheur de piloter une Ferrari.

Essai Ferrari F430 Spider : Fiche Technique

Photo moteur Ferrari F430 Spider

  • Moteur : V8 atmosphérique, 4308 cm3, 32 soupapes, injection multipoints
  • Puissance : 490 ch DIN (349 kW) à 8.500 tr/min
  • Puissance fiscale : 43 CV
  • Couple moteur : 465 Nm à 5.250 tr/min
  • 0 à 100 km/h : 4 secondes
  • Vitesse maxi : 315 km/h
  • Transmission : Arrière
  • Boite de vitesses : Séquentielle six rapports type F1
  • Pneus : AV 225/35 ZR 19 et AR 285/35 ZR 19 Pirelli P Zero
  • Freins : 4 disques ventilés 300×32 mm à l’avant et 300×22 mm à l’arrière + étriers flottants à double pistons
  • Suspensions avant & arrière : Triangles superposés, barre antiroulis
  • Longueur : 4.510 mm
  • Largeur : 1.920 mm
  • Hauteur : 1.210 mm
  • Empattement : 2.600 mm
  • Volume de coffre : 250 litres
  • Poids à vide : 1.520 kg
  • Consommation Urbaine : 26,9 l/100km
  • Consommation Extra-Urbaine : 13,3 l/100km
  • Consommation Mixte : 18,3 l/100km
  • Capacité Réservoir : 95 litres
  • Emissions de CO2 : 420 g/km (Malus : +8.000 €)
  • Année de lancement : 2005
  • Prix de base : 196.455 €
  • Prix du modèle essayé : 196.455 €

Photos : essai de la Ferrari F430 Spider

Remerciements chaleureux à l’entreprise « SuperCar RoadTrip », pour leur confiance et le prêt de la Ferrari F430 Spider !

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Yann Lethuillier

Mange du pneu, boit de l'essence et dort sur l’asphalte.

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