À la UneEssais auto

Essai BMW M2 CS : Je t’M un peu, …, passionnément

Photo essai BMW M2 CS (2021)

En présentant la nouvelle BMW M2 en 2015, puis la BMW M2 Competition en 2018, BMW M GmbH a prouvé que son ambition est toujours d’actualité. Forte de son 6 cylindres en ligne qui développait 370 chevaux à son lancement, la version Compétition venait taquiner la M4, en lui empruntant son moteur dégonflé pour l’occasion à 410 chevaux, pour ne pas lui faire trop d’ombre.

Maintenant que la BMW M4 prend un peu le large dans sa nouvelle version, BMW Motorsport enfonce le clou en proposant la version M2 CS, ou ClubSport. Objectif : plus de performances avec une puissance de 450 chevaux similaire à la M3 F80, et un peu moins de poids pour cette version limitée.

Elle se positionne logiquement au-dessus de la BMW M2 Compétition, et s’inscrit dans la continuité de la BMW M3 CS et de la BMW M4 CS : deux modèles exclusifs, produits respectivement à 1 200 et 2 500 exemplaires.

Alors, bienvenue à bord de la M qui pourrait bien être la plus authentique héritière de la famille Motorsport.

Essai BMW M2 CS : premières impressions

Photo BMW M2 CS (2021)

Non mais quelle gueule cette M2 ! Elle ne fait pas dans la demi-mesure avec ses ailes renflées, son empattement court, ses gros boudins en 265 à l’arrière et ses quatre sorties d’échappement. On lui trouverait même des airs de « muscle car ».

La BMW M2 CS adopte un style encore plus incisif que la BMW M2 Compétition, grâce à ses nombreux éléments en polymère à renfort de fibres de carbone, tels que le capot moteur avec son extracteur d’air, le toit, la nouvelle lame aérodynamique avant, le spoiler sur la malle arrière ou encore le diffuseur arrière.

Photo essai BMW M2 CS (2021)

Enumérés de la sorte, cela parait anodin, mais ces éléments coûteux, empruntés de la compétition, se retrouvent en général sur des véhicules beaucoup plus exclusifs comme les Porsche RS ou AMG Black Series.

Pour le maquillage, elle se démarque par sa livrée en Misano Blue métallisé, teinte exclusive à ce modèle, et des jantes en or mat. Bien que, pas spécialement fan de la teinte or, il faut reconnaitre que l’association de ces couleurs lui confère une belle originalité. Les mêmes jantes sont également disponibles en noir mat. Le choix reste restreint, car la palette de couleurs se limite au blanc, noir ou gris métallisé.

Essai BMW M2 CS : vie à bord

Photo intérieur cuir BMW M2 CS (2021)

L’habitacle de la BMW M2 CS est soigné et mélange les surfaces en Alcantara avec une console centrale entièrement constituée de fibres de carbone allégées, tout comme les poignées et les inserts des portes.

Empruntés à la BMW M4 CS, les sièges baquets M Sport ultralégers offrent un excellent confort et maintien latéral. Visuellement, ils bénéficient d’une sellerie en cuir Merino et Alcantara avec surpiqûres contrastantes en rouge, sans oublier les liserés tricolores Motorsport et un badge M2 sur le dossier.

Photo sièges avant cuir BMW M2 CS (2021)

Bien que BMW conserve un certain classicisme dans ses intérieurs, c’est propre, bien fini et ergonomique. Les assemblages et les matériaux sont irréprochables et l’ambiance Motorsport est bien présente. Les cadrans du cockpit marient parfaitement de bonnes vieilles aiguilles avec des cadrans numériques, sans dénaturer les origines.

Le volant M optionnel, avec habillage exclusif en Alcantara et marquage à midi en rouge, évoque aussi l’univers de la compétition. Enfin, l’accoudoir de la console centrale et l’insert du tableau de bord orné d’un grand logo CS rouge sont également en Alcantara.

Photo volant Alcantara BMW M2 CS (2021)
Photo banquette arrière cuir BMW M2 CS (2021)

En dehors de ces touches spécifiques, il ne manque pas grand chose dans la M2 pour rouler dans un cocon confortable : sièges chauffants, climatisation bi-zone, système Hi-Fi Harman Kardon, suspensions pilotées, réglage en largeur du dossier du siège, font partie de l’équipement de série.

Un autre avantage, non négligeable, de la M2 est qu’elle peut se permettre de transporter une petite famille. La banquette arrière à 2 places est assez accueillante, une fois passé la gymnastique pour y accéder, et le coffre de 390 litres vaut celui d’une bonne compacte.

Essai BMW M2 CS : sur la route

Photo essai route BMW M2 CS (2021)

Installation à bord de la M2, et la magie opère immédiatement. Jante du volant très épaisse, position de conduite idéale et pour combler le tout, ce pommeau de levier de vitesses de la boite manuelle qui tombe naturellement sous la main. Je ne peux m’empêcher de me remémorer les sensations de ma jeunesse quand j’avais eu la chance de conduire la M3 E30 familiale puis ensuite la M3 E36, avec son 6 cylindres de 286 chevaux qui venait perturber l’hégémonie de la Porsche 911 Type 964. C’est assez incroyable, mais les sensations reviennent et les souvenirs remontent. Le son du 6 cylindres en ligne, le levier de vitesse quasi-identique et l’ambiance BMW. Ca ne s’explique pas, ca se ressent.

Passé ce petit moment émotion, le chant du 6 cylindres flatte les tympans. Mélodieux, souple et très vif, il est bourré de couple et reprend quel que soit le régime. La puissance et l’allonge du moteur sont bluffantes. Ca pousse tout le temps, et quelque soit le rapport. Même les feignants pourront rester en 6ème et enrouler en regardant l’aiguille du compte tours monter sans faiblir. La plage d’utilisation du moteur est extraordinaire, sans tomber dans la linéarité habituelle des moteurs turbo.

La BMW M2 CS est équipée du moteur bi-turbo 6 cylindres en ligne développant une puissance de 450 chevaux, soit 40 chevaux (29 kW) de plus que la BMW M2 Compétition. Le couple stagne à 550 Nm entre 2 350 et 5 500 tr/min. En outre, la BMW M2 CS est maintenant équipée d’un filtre à particules pour se conformer à la réglementation. Le moteur est doté d’une protection supplémentaire pour le carter d’huile, d’une pompe à huile additionnelle et d’un système de reflux d’huile sophistiqué logé près du turbocompresseur, permettant ainsi d’assurer la stabilité de la lubrification dans les trajets du quotidien comme dans les sessions extrêmes sur circuit.

Photo essai dynamique BMW M2 CS (2021)

Pour évacuer ses calories, le moteur de la BMW M2 CS requiert une alimentation élevée en air de refroidissement, comme en atteste notamment la conception du capot avant en fibres de carbone, doté de sorties d’air intégrées pour rejeter plus efficacement l’air chaud. Par rapport à la M2 Competition, le système d’échappement a été optimisé sur le plan visuel et acoustique : il est désormais doté d’une architecture à deux conduits et des quatre sorties typiques des modèles BMW M. Les deux volets à pilotage électrique confèrent à la BMW M2 CS la sonorité caractéristique du 6 en ligne.

Le conducteur peut également moduler l’acoustique du véhicule en choisissant le mode M Engine Dynamics Control souhaité, au moyen des boutons de sélection directe de la console centrale. Elle distille une belle sonorité quelque soit le régime et sans casser la tête sur de longs trajets. Toutefois, elle est moins démonstrative à l’échappement que les premières M2 ou même une 340i Pack Performance d’ancienne géneration.

La BMW M2 CS séduit également par ses performances de haut vol. Équipée au choix de la boite manuelle à 6 rapports, comme notre modèle d’essai, ou de la transmission à double embrayage à sept rapports, en option, elle abat respectivement le 0 à 100 km/h en 4,2 secondes, contre 4,0 secondes. Cette transmission manuelle apporte beaucoup d’agrément dans la conduite. Elle est ferme et précise, et son étagement parfait souligne la bonne santé du moteur. Pour se démarquer, la vitesse maximale, toujours limitée, est réhaussée à 280 km/h. Et malgré son Cx (0,37) de bodybuilder, elle ne tarde pas à y aller.

Photo jante alliage 19 BMW M2 CS (2021)

Notre modèle est également doté de la suspension SelectDrive M, qui était jusqu’à présent réservée aux modèles M4. La suspension SelectDrive M permet au conducteur d’ajuster le réglage de l’amortissement en sélectionnant l’un des trois modes au choix : Confort, Sport et Sport+. Les mouvements de la caisse sont réduits et pourtant, elle reste confortable et beaucoup moins cassante qu’une Mercedes AMG A 45 S.

BMW n’a pas lésiné pour les freins M Sport avec étriers peints en rouge, de série. Les disques sont largement dimensionnés (400 mm à l’avant, 380 mm à l’arrière) et leurs étriers plus imposants passent à 6 pistons à l’avant et 4 à l’arrière. Proposés en option, les freins BMW M en carbone-céramique de notre modèle d’essai sont increvables. Il ne faut pas hésiter à y aller franchement sur la pédale, mais la progressivité et le puissance du freinage sont irréprochables.

Les pilotes désireux d’obtenir un comportement extrêmement sportif, notamment sur circuit, peuvent sélectionner le M Dynamic Mode (MDM), une sous-fonction du contrôle dynamique de la stabilité qui permet un glissement supérieur et donne plus de liberté à ceux souhaitant explorer les possibilités dynamiques de la voiture. Il est également possible d’accentuer le survirage ou le sous-virage, mais aussi d’obtenir des drifts modérés et contrôlés.

Photo 3/4 arrière BMW M2 CS (2021)

Pour les masses non suspendues, la BMW M2 CS est équipée de jantes forgées de 19 pouces pour gagner quelques kilogrammes. Les jantes du train avant ne pèsent que 9 kg, tandis que les jantes de l’arrière n’affichent que 10 kg sur la balance. Pour les chausser, BMW propose les Michelin Pilot Sport Cup 2, et les clients moins téméraires peuvent opter pour les Michelin Pilot Super Sport pour une meilleure adhérence sur chaussée humide.

Mais qu’en est-il sur la balance ? Le gain de poids reste relativement faible, puisque seuls 25 kg ont été gagnés, soit un total de 1 550 kg (DIN). On se dit qu’en retirant quelques options et insonorisants, il reste un peu de marge pour faire une éventuelle M2 CSL… Mais ce n’est qu’une pure spéculation.

Pour le budget consommation, le 3.0 litres bi-turbo est assez sobre au regard de ses performances, et il faudra tabler entre 9,0 et 12,0 l/100 km en fonction du rythme imposé. Seule la petite capacité du réservoir de 52 litres s’avère contraignante, mais après tout, cela vous permettra de faire une pause pour contempler votre M2.

Essai BMW M2 CS : budget

Photo 3/4 avant BMW M2 CS (2021)

Le prix de départ de la M2 CS est de 98 900 €. Et c’est là que le bât blesse, car le surcoût par rapport à la M2 Competition est de 30 750 € : ça commence à faire beaucoup. Le prix est identique à celui d’une Porsche Cayman GT4, et seulement 3 100 € de moins que la nouvelle M3.

Sans compter qu’à ce prix, il faut y ajouter quelques options pour obtenir la configuration de notre modèle :

  • Peinture métallisée : 940 €
  • Freins carbone céramique : 8 000 €
  • Jantes alliage 19 pouces Gold Mat : 510 €
  • Caméra de recul : 430 €
  • Sièges électriques à mémoire : 990 €
  • Volant en Alcantara M : 610 €
  • Apple CarPlay : 300 €

… ce qui gonfle la facture à 112 980 €. Certes, les freins céramique ne sont pas indispensables, mais il faudra compter dans les 104 000 € pour une configuration cohérente.

Techniquement, les améliorations apportées justifient partiellement l’augmentation tarifaire. Mais BMW mise sur la production limitée de la M2 ClubSport, annoncée à 2 200 exemplaires dont 200 pour la France, pour faire craquer les clients. Ce chiffre annoncé ne peut être vérifié, car il n’y a pas de plaque numérotée sur le véhicule.

Le malus écologique est maximum à 30 000 €. Il est toujours douloureux de l’écrire, mais nous n’avons pas de recette miracle pour s’en affranchir, sauf si vous avez un petit pied à terre à l’étranger…

Essai BMW M2 CS : en bref

Photo face arrière BMW M2 CS (2021)

Véritable coup de cœur, cette M2 CS semble être celle qui fait le meilleur lien entre les sensations des premières générations de M3 et les performances d’une voiture moderne. Les recettes simples sont parfois les meilleures : une excellente boite mécanique, un beau 6 cylindres en ligne et deux roues motrices à l’arrière, et vous obtenez cette auto sensationnelle.

Sûrement pas la plus efficace pour passer la puissance au sol ou changer de vitesse en quelques millisecondes, elle distille de vraies sensations de voiture sportive, en affirmant son caractère propre à l’ADN Motorsport. Son moteur et son châssis excellent en privilégiant les sensations, sans compromettre la polyvalence originelle des modèles M, qui a fait leur succès.

Sans réel défaut, plus exclusive et un cran au dessus de la M2 Competition, elle facture cher ses améliorations, que la production limitée justifie en partie.

Essai BMW M2 CS – 3.0 L6 450 BVM6 : Fiche Technique

Photo moteur essence 3.0 L6 450 ch BMW M2 CS (2021)

  • Moteur : Essence, 6 cylindres en ligne à 24 soupapes, 2 979 cm³, injection directe
  • Suralimentation : bi-turbo
  • Puissance : 450 ch DIN (331 kW) à 6 250 tr/min
  • Puissance fiscale : 35 CV
  • Couple moteur : 550 Nm de 2 350 à 5 500 tr/min
  • 0 à 100 km/h : 4,2 s / 4,0 s (DKG 7)
  • 0 à 200 km/h : 13,4 s
  • 1000 m DA : 22,2 s
  • Vitesse maxi : 280 km/h
  • Reprise 80-120 km/h : 2,5 s (en 3ème)
  • Transmission : propulsion + autobloquant
  • Boîte de vitesses : boite manuelle 6 vitesses / boite DKG 7 rapports en option
  • Pneus : 245/35 R 19 – 265/35 R 19
  • Freins avant : disques ventilés percés 400 mm, étriers 6 pistons
  • Freins arrière : disques ventilés percés 380 mm
  • Longueur : 4 461 mm
  • Largeur : 1 881 mm
  • Hauteur : 1 414 mm
  • Empattement : 2 693 mm
  • Cx : 0.37
  • Volume du coffre : 390 litres
  • Poids à vide (DIN) : 1 550 kg
  • Poids à vide (UE) : 1 625 kg (conducteur de 68 kg, 7 kg de bagage et 90 % du réservoir)
  • Consommation Mixte : 10,2 – 10,4 l/100 km (WLTP)
  • Capacité réservoir : 52 litres
  • Emissions de CO2 WLTP : 233-238 g/km en boite mécanique
  • Malus écologique (2021) : 30 000 €
  • Année de lancement : 2020
  • Prix de base : 99 800 €
  • Prix du modèle essayé : 112 990 €

Photos : essai de la BMW M2 CS (2021)

Photos : Marius Hanin pour French Driver

Tags

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer