Essai Porsche 718 Cayman GTS : le bon compromis

À la surprise générale, Porsche lance le 718 Cayman GTS avec le tout nouveau moteur 4,0l atmosphérique du GT4. Exit le flat 4 turbocompressé et retour aux fondamentaux avec un moteur de grosse cylindrée de 400 chevaux et une boîte mécanique.

Porsche a longtemps basé sa réputation, au delà des performances, sur sa fiabilité et sa robustesse en utilisant des moteurs de fortes cylindrées, qui n’étaient pas particulièrement poussés. Le petit croco est dans cette veine et reçoit le tout nouveau moteur atmosphérique de 4,0 litres de cylindrée, sortant 400 chevaux de ses 6 cylindres à plat.

Le GTS se positionne entre les versions S et la pistarde GT4, avec le gros cœur de sa grande sœur. Il porte bien ses lettres : 50% GT, 50 % S, pour offrir plus de polyvalence et satisfaire le gentleman driver. Nous avons pu prendre son volant sur le circuit de l’Ouest Parisien.

Essai Porsche 718 Cayman GTS : premières impressions

Visuellement, seul l’œil averti différenciera la version GTS de la S, et pourtant, il est facilement reconnaissable. L’avant est spécifique et se remarque par le pack design.

Les entrées d’air sont plus grandes pour assurer un apport optimal. Les blocs optiques teintés du bouclier avant ainsi que le spoiler avant et les déflecteurs latéraux en noir confèrent un aspect élargi à l’avant.

Les prises d’air latérales sont légèrement différentes. Les jantes 718 Sport de 20 pouces peintes en noir (finition satinée) font partie de la dotation de série, mais sans écrou central comme sur les versions 911. L’association en rouge et noir sied parfaitement à notre sprinteuse.

Autres éléments distinctifs : la désignation latérale « GTS 4.0 » sur les bas de portes, ainsi que sur la partie arrière. On remarque sur la poupe les sorties d’échappement similaires à celles du GT4 avec toutefois un extracteur plus discret. La suspension sport, surbaissée de 2 centimètres par rapport aux modèles standard, donne un aspect plus trapu et mieux posé sur ses roues.

Notre modèle est équipé, en option, des phares à LED directionnels et adaptatifs reconnaissables par leurs 4 points lumineux en feux de jour.

La palette de couleur du configurateur vous transporte dans un magasin de bonbons. Rouge, vert, jaune, bleu, orange : tout y est, en plus des traditionnels gris, noir et blanc. Quant au rouge Carmin de notre version d’essai, apparu sur les 991 GTS phase 1, on ne s’en lasse pas.

Essai Porsche 718 Cayman GTS : vie à bord

À l’intérieur, l’Alcantara ou Race Tex, à partir des modèles 2021, crée une ambiance sportive et élégante. Il est utilisé pour les panneaux centraux des sièges Sport Plus standard, ainsi que pour la jante du volant, la console centrale, le levier de vitesses et les accoudoirs des deux portes. Dans le 718 Cayman GTS 4.0, il couvre également les montants A et la garniture de toit.

Le pack intérieur GTS rouge carmin équipe notre véhicule, et ajoute de la couleur à l’habitacle. Le rappel de la couleur extérieure se retrouve ainsi sur le compte-tours, les ceintures de sécurité, toutes les coutures décoratives, y compris l’emblème GTS brodé sur les appuis-tête, et le lettrage Porsche sur les tapis de sol avec des bordures noires. Les éléments de finition ainsi que la garniture de la console centrale sont en carbone.

Les sièges Sport Plus sont accueillants et offrent un très bon maintien. Ils optent pour un rembourrage ferme ainsi que des bandes latérales rehaussées, pour un maintien optimal. Nul besoin de recourir aux baquets en carbone (5400 €) qui iront mieux dans un GT4. La position de conduite est parfaite et on trouve tout de suite ses marques dans le cockpit.

La finition est toujours parfaite, et quel plaisir d’avoir de vrais boutons sans passer par une multitude de menus d’un écran ! Ce n’est peut-être pas tendance, mais beaucoup plus intuitif. Le volant est doté du petit sélecteur cylindrique permettant de basculer d’un mode de conduite à l’autre. Simple et efficace.

Pour les voyages en amoureux, le Cayman profite toujours d’une capacité d’emport importante pour un petit coupé, avec ses 2 coffres de respectivement 150 et 182 litres.

Essai Porsche 718 Cayman GTS : sur la piste

Nous avons pu profiter de la piste du circuit de l’Ouest Parisien, à Dreux, pour tester notre petit piment énervé. Au démarrage, la sonorité est identique au GT4. Ce n’est pas aussi prenant que dans une GT3, mais la sonorité est agréable. Rauque et caverneuse, elle ne trompe pas sur la cylindrée ou le nombre de gamelles qui se mettent en action.

Le premier virage arrive. Avalé. La prochaine ligne droite arrive et l’allonge du 4.0 litres est incroyable. Il pousse immédiatement et ne demande qu’à prendre des tours. L’essoufflement dans les tours, ce puissant moteur atmosphérique 6 cylindres de 4,0 litres et 400 chevaux ne connait pas. Le couple maximum de 420 Nm est compris entre 5 000 et 6 500 tr/min, et le régime maximum est de 7 800 tr/min. Il ne rend que 20 chevaux au GT4, pour un couple identique, et autant dire qu’avec ses 15 kilos de moins, il est difficile de percevoir une différence de sensations lors des accélérations. Il offre une très bonne rigidité et verrouille bien ses appuis.

Le Cayman GTS offre un équilibre parfait et chaussé de Michelin PS 4S, c’est un régal sur circuit. Les freins tiennent bien la cadence et les pinces 6 pistons à l’avant viennent serrer des disques de 350 mm (330 mm pour le S et 380 mm pour le GT4). Après 20 minutes intensives, ils ne montrent aucun signe de faiblesse, bien qu’une petite odeur de plaquettes commence à se faire sentir. Quelques minutes de refroidissement et c’est reparti pour un tour.

Porteur d’émotions et pour le moins efficace, le moteur est doté d’une injection directe d’essence (DFI), d’une lubrification intégrée à carter sec et d’une commande des cylindres adaptative. De plus, l’admission variable avec volet de résonance commutable se porte garante d’une ventilation optimale du moteur.

Le Pack Sport Chrono de série offre un réglage encore plus incisif du châssis, du moteur et de la boîte de vitesses pour la PDK. En plus du chronomètre et des 4 modes de conduite sélectionnables sur le volant sport GT, il comporte une suspension dynamique qui permet de combiner les avantages d’une suspension à la fois souple et ferme. Vous gagnez en stabilité et en confort au volant.

Les modèles 718 GTS sont maintenant disponibles à la commande avec la boîte à double embrayage PDK à sept rapports. Ils atteignent les 100 km/h départ arrêté en 4 secondes, et les 200 km/h en 13,7 secondes (respectivement environ 0,5 et 0,4 s de moins que les mêmes modèles avec boîte manuelle). Cependant, le plaisir procuré par la boîte manuelle est sans égal. Bien positionnée, les débattements sont très courts et le talon pointe se fait tout seul en mode « auto blip ». Quel pied!

On prend très vite confiance à son volant, tout est naturel sur le Cayman et sa conduite devient rapidement grisante. À titre de comparaison, il tourne sur le circuit GP du Nürburgring en 1 min 38,8 secondes, à 7 dixièmes du temps d’une fameuse 997 GT3 RS 4.0 litres qui a tout de même 500 chevaux.

Essai Porsche 718 Cayman GTS : budget

Le Cayman GTS démarre à un tarif de 84 620 €, soit 14 000 € de plus qu’un Cayman S et 14 700 € de moins que le GT4, juste entre les deux.

Il faut noter que l’équipement de série est abondé des options suivantes par rapport au S :

• Jantes 20 pouces 718 Sport noires satinées
• Sièges Sport Plus
• Pack design
• Suspension sport PASM (-20 mm)
• Porsche Torque Vectoring : différentiel arrière mécanique.
• Couronne de volant et levier de vitesse en race-Tex
• Pack sport chrono

Ce qui correspond à un avantage de 11 600 € d’options. Ce qui fait donc 2 400 € à ajouter au Cayman S pour bénéficier du magnifique 4 litres avec 2 cylindres supplémentaires, 50 chevaux de plus et un meilleur freinage. C’est cadeau.

Pour les options, la liste n’est pas aussi longue que sur une 911, mais il y a de quoi se faire plaisir :

• Peinture métallisée (bleu gentiane, argent GT, blanc métallisé) : 900 €
• Peinture spéciale (craie, rouge carmin, orange fusion) : 2 364 €
• Sièges baquet intégraux en carbone : 5 400 €
• Pack intérieur GTS rouge carmin : 1 770 €
• Pack intérieur full cuir GTS : 2 988 €
• Boîte PDK : 3 282 €
• Phares à LED : 1 992 €
• Régulateur de vitesse : 324 €
• Assistance parking arrière : 516 €
• Pack intérieur carbone : 1 266 €

Une belle configuration se situe aux alentours des 96 000 €.

Faut-il encore parler du malus CO₂? Avec une valeur mixte de 247 g/km, la somme à débourser sera maximum, soit 20 000 €. Toutefois, étant donné les malus délirants annoncés pour 2021 et 2022, il devient urgent de l’acheter pour celui qui hésite encore.

Essai Porsche 718 Cayman GTS : en bref

Le Porsche Cayman GTS est la parfaite alchimie entre un S et un GT4, et il se pourrait qu’il soit même le meilleur compromis pour 90 % des utilisateurs. Equipé du gros moteur 4.0 litres atmosphérique du prestigieux GT4, il en offre des performances très proches, même s’il n’en a pas l’endurance ou la précision sur un circuit.

En revanche, pour une utilisation quotidienne mixte, il sait tout faire avec un agrément de conduite basé sur l’émotionnel comme savent le faire les Porsche : un moteur atmosphérique et une boîte mécanique, la source du plaisir automobile. Le Cayman GTS sait jongler entre la route et le circuit, avec une polyvalence sans égal, en offrant confort, performances et une ligne relativement sobre et élégante.

Bien que petit poucet de la gamme Porsche, il procure un véritable plaisir de conduite à faire pâlir quelques 911, pour un budget qui reste comparable à une petite berline sportive de marques premium. Enfin, pour les réticents à la boîte mécanique, il peut maintenant être commandé en boîte PDK, avec des valeurs d’accélération nettement améliorées.

Essai Porsche 718 Cayman GTS : Fiche Technique

• Emissions de CO₂ WLTP : 247 g/km / 230 g/km (PDK)
• Malus 2020 : 20 000 €
• Norme antipollution : Euro 6d

• Année de lancement : 2020
• Prix de base : 84 620 €
• Garantie : 2 ans

Photos : essai de la Porsche 718 Cayman GTS (2020)

Photos : Marius Hanin pour French Driver
Merci au centre Porsche Rouen pour l’invitation.