Essai de l’Opel Corsa GSi : la dernière d’une longue lignée

Les versions sportives signées GSi sont une véritable tradition pour la marque au Blitz. Nous avons pu prendre en mains la dernière-née de cette grande famille, l’Opel Corsa GSi, pour un premier essai sur French Driver !

Si Opel a démocratisé les voitures sportives avec la Kadett Rallye dans les années 1960, c’est un peu plus tard que le badge « GSi » (pour Grand Sport Injection) est apparu, en 1984 avec l’arrivée de la Kadett E et de la Manta, puis de la première Corsa GSi en 1988. C’était le début de la tradition des citadines sportives chez Opel : chaque génération de Corsa a eu droit par la suite à sa version GSi, et ce jusqu’en 2012 où Opel marqua une pause dans sa gamme GSi.

Toutefois, les petites sportives n’ont pas été oubliées, puisque la redoutable Opel Corsa OPC a fait son apparition dans le même temps, avec un moteur 1.6 Turbo de 207 chevaux pour sa version la plus récente. Peu après, le sigle GSi fait son retour chez Opel, avec la présentation de l’Insignia GSi en 2017, puis cette année avec la toute dernière Corsa GSi. Plus modeste, celle-ci est apparue pour combler le vide laissé par la Corsa OPC, malheureusement abandonnée suite au durcissement des normes antipollution et donc du malus écologique. Pour l’occasion, elle hérite du châssis de la version OPC, et reprend le moteur 1.4 Turbo de l’Opel Corsa S, retravaillé pour offrir désormais 150 chevaux et 220 Nm de couple.

Pour découvrir la nouvelle citadine sportive du Blitz, nous avons pris le volant de la nouvelle Opel Corsa GSi en Provence, sur les superbes routes de la région des Alpilles !

Essai Opel Corsa GSi : premières impressions

Alors que la tendance actuelle tend vers l’abandon de cette silhouette, l’Opel Corsa GSi reste proposée uniquement en 3 portes : un choix qui plaira d’emblée aux puristes et nostalgiques du sigle GSi. Outre son châssis, cette nouvelle mouture sportive adopte aussi de nombreux éléments résolument sportifs de la Corsa OPC, avec un kit carrosserie affirmé, un bouclier spécifique doté de généreuses écopes à l’avant et d’une calandre façon nid d’abeille, des étriers de freins rouges, des coquilles de rétroviseurs façon carbone, un capot sculpté, des jupes latérales, sans oublier un becquet à l’arrière.

Seule différence esthétique avec la version disparue, cette Corsa GSi n’adopte qu’une discrète canule d’échappement chromée, quand la version OPC offrait une jupe arrière spécifique avec une double sortie d’échappement, à l’esprit plus sportif. Les jantes de série évoluent également : notre modèle d’essai était équipé de jantes de 17 pouces, mais vous pourrez opter pour les jantes bicolores « Spoke Y » de 18 pouces de l’OPC, moyennant un complément plutôt mesuré de 300 €. Attention toutefois car celles-ci entraînent également un surplus de 8 grammes de CO₂, ce qui fera augmenter sensiblement le malus de 647 € (en 2019).

Pour le reste, les modèles proposés par Opel lors de cette journée étaient équipés de teintes acidulées comme le Rouge Eclat ou le jaune Mandarine de notre modèle d’essai, complétant ainsi avantagement un nuancier qui propose également des coloris plus classiques comme le Blanc Glacier, le Gris Acier ou encore le Noir Profond. Mais quitte à rouler dans une voiture qui sort de l’ordinaire, autant se faire plaisir avec une teinte qui ne passe pas partout !

Essai Opel Corsa GSi : vie à bord

À l’intérieur, l’ambiance est sérieuse avec une planche de bord majoritairement noire, complétée d’un bandeau noir laqué qui offre un contraste intéressant mais qui risque d’attirer la poussière et les rayures avec le temps. Quelques touches façon chrome satiné viennent agrémenter cette atmosphère assez sobre, et on notera quelques attributs sportifs comme le pédalier en aluminium, le combiné à aiguilles rouges avec un habillage façon damiers, ainsi que le volant cuir à méplat. Malgré la présence de quelques plastiques durs, l’ensemble est sérieux et plutôt bien assemblé, même si on aurait apprécié quelques détails sportifs supplémentaires.

Mais on retiendra surtout la présence de ces superbes sièges baquet en cuir signés Recaro, qui sont disponibles en option moyennant la somme de 2050 € : ceux-ci entraînent également les sièges avant et volant chauffants, et offrent un bon maintien dans les courbes, en plus d’être agréables à l’œil. De série, vous bénéficierez d’une sellerie en tissu plus classique. Si l’accessibilité à l’arrière n’est pas des plus aisées, la banquette reste praticable pour emmener deux passagers supplémentaires.

Niveau équipements embarqués, l’Opel Corsa GSi embarque les phares bi-xénon avec feux de jour à LED, le Pack Visibilité, l’aide au stationnement avant et arrière, la caméra de recul, la climatisation automatique, ou encore le système Navi 4.0 IntelliLink avec écran tactile de 7 pouces, dont l’ergonomie accuse le poids des années mais qui offre l’avantage d’être compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, permettant ainsi de profiter des applications les plus récentes directement depuis votre smartphone. Pour bénéficier des systèmes d’infotainment plus modernes hérités du Groupe PSA, il faudra attendre la prochaine génération de la Corsa qui devrait être lancée l’année prochaine. En option, cette Corsa GSi peut également être équipée de la reconnaissance des panneaux, l’alerte de changement de voie, l’alerte anticollision, ou encore du pare-brise chauffant.

Essai Opel Corsa GSi : sur la route

Sous le capot de cette nouvelle Opel Corsa GSi, nous retrouvons le petit bloc 1,4 litres turbocompressé de l’Opel Corsa S, qui a été retravaillé pour offrir une puissance maximale de 150 chevaux et 220 Nm de couple, le tout associé à une boîte manuelle à six rapports. Si celui-ci offre des performances plutôt correctes avec un 0 à 100 km/h abattu en 8,9 secondes, les accélérations restent linéaires, et sa sonorité rauque et sportive n’est pas pour autant envahissante à bord. La plage de fonctionnement est cependant plutôt large, avec une puissance maximale atteinte assez tôt, mais surtout une grande souplesse à bas régime permettant de bonnes reprises et des dépassements sans difficultés.

Si elle reste assez sage en ligne droite, c’est dans les courbes que tout son potentiel se révèle : capable d’absorber bien plus de puissance sur la version OPC dont il est issu, le châssis de cette Corsa GSi fait ici un travail remarquable, avec un comportement pointu et précis, une direction consistante offrant une bonne remontée d’informations (même si on pourra lui reprocher d’être moins précise autour du point milieu), le tout complété par une tenue de route irréprochable, sur le sec comme les routes détrempées.

En effet, très sérieuse, cette Opel Corsa GSi n’offre pas un comportement particulièrement joueur : la motricité est au rendez-vous même dans les virages les plus serrés, son train avant est précis et son train arrière rivé à la route, et ce même en déconnectant l’ESP qui ne bride pas pour autant la conduite. Mis au point sur le mythique circuit du Nürburgring, le freinage est mordant et très sécurisant, tandis que les suspensions offrent un bon compromis entre confort et tenue de route, permettant à cette Corsa GSi d’être utilisée avec plaisir au quotidien. On notera toutefois un petit bémol à cet effet : son rayon de braquage assez important, qui ne vous facilitera pas les manœuvres en ville.

Essai Opel Corsa GSi : en bref

Victime de la disparition programmée des petites sportives survitaminées qui donnent le sourire, l’Opel Corsa fait de la résistance avec une nouvelle version GSi moins puissante, mais qui ne nous a pas empêchés de prendre du plaisir à son volant. En effet, même si ses performances ne sont pas aussi pointues que celles de la regrettée Corsa OPC, son châssis est incisif et nous offre de belles sensations sur les routes les plus sinueuses, comme nous avons pu l’expérimenter dans cette superbe région des Alpilles. Loin d’offrir une sportivité radicale, on appréciera au quotidien ses performances et son confort mesuré, faisant d’elle une petite GT (plus que « GTi ») agréable et polyvalente à l’usage.

Au niveau de la consommation, Opel annonce une consommation mixte de 6,0 litres (en 17 pouces) à 6,4 litres (en 18 pouces) aux 100 km (WLTP), une valeur assez fidèle à la réalité puisque nous avons relevé une moyenne de 6,6 litres aux 100 km lors de notre essai. Bien sûr, avec une conduite plus sportive, comptez environ 2 litres de carburant de plus. Niveau tarifs, cette Opel Corsa GSi s’affiche en France à 20 700 €, hors options.

Avec des émissions de 139 g (avec les jantes 17 pouces) à 147 g de CO₂/km (avec les jantes 18 pouces), la Corsa GSi ne fera pas l’impasse sur le malus, avec 613 € à prévoir en complément dès 2019, et jusqu’à 1 260 € avec les jantes de 18 pouces. Même si ces niveaux sont plus raisonnables que sur la version OPC, elle reste moins bien lotie que ses concurrentes, avec par exemple 125 g de CO₂/km pour la Peugeot 208 GTi, qui offre des performances supérieures avec ses 208 chevaux mais qui a également été sacrifiée par le Lion. Reste quelques versions plus modestes pour lui tenir tête, comme la Ford Fiesta ST Line par exemple, qui offre 140 chevaux pour des émissions de 114 g de CO₂/km.

Essai Opel Corsa E GSi 1.4 Turbo 150 BVM6 : Fiche Technique

• Année de lancement : 2018
• Prix de base : 13 890 €
• Prix du modèle essayé (hors options) : 20 700 €

Photos : essai de l’Opel Corsa GSi (2018)