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Essai Kia Stinger GT : charme coréen

Photo essai Kia Stinger GT (2018)

Dévoilée l’an dernier au salon de Detroit, la nouvelle Kia Stinger a pris tout le monde de court et a propulsé la marque sur le segment des berlines dynamiques. French Driver a décidé de prendre le volant de la version GT, qui s’annonce pleine de promesses et qui devrait permettre au constructeur coréen de gagner en crédibilité.

Il y a un an à peine, Kia créait la surprise en dévoilant au salon de Detroit sa nouvelle berline Stinger, lui permettant de faire son entrée sur le segment des berlines dynamiques, et surtout, de titiller gentiment les stars allemandes du marché. Avec un design aux influences germaniques et italiennes, une ligne de grande berline élégante et un caractère qui s’annonce prometteur, la coréenne surprend et risque bien de faire de l’ombre aux stars du segment.

Concurrençant directement les Audi S5 et autres BMW Série 4 Gran Coupé, la Kia Stinger affiche des ambitions internationales et compte bien conquérir l’Europe, encore difficile à séduire. Avec sa large gamme de puissance et une version GT V6 qui s’annonce plutôt sympathique, la coréenne a toutes les cartes en main pour réussir à convaincre une clientèle exigeante, bercée par les standards allemands.

Alors, cette Kia Stinger GT a-t-elle tous les atouts pour se faire une place sur le marché et redorer son image auprès d’un public habitué aux Rio et autres Niro, bien moins excitantes, il faut le dire. Pour le savoir, French Driver a décidé d’en prendre le volant, pour un week-end sportif, sans pour autant sacrifier le confort.

Essai Kia Stinger GT : premières impressions

Photo statique Kia Stinger GT (2018)

Que l’on aime ou pas, une chose est sûre : cette Kia Stinger GT attire indéniablement les regards, et il suffit de se balader quelques minutes à son volant pour s’en apercevoir. Pourtant, si beaucoup se sont retournés sur la berline à son passage, peu ont su identifier la marque, tant il est inhabituel de voir une sportive siglée Kia. Et pourtant, avec son look de grand coupé fastback, la coréenne sait jouer de ses charmes pour plaire et séduire même les moins convaincus. Eh oui, cette Stinger est aussi là pour aider Kia à faire grandir son image de marque, probablement l’une des seules choses qui lui manque pour se faire une véritable place en France.

A l’avant, l’imposant bouclier aux nombreux appendices aérodynamiques donne à la berline un look racé trahissant ses ambitions, avec la présence de la calandre Tiger Nose chère à la marque. De profil, l’ensemble est harmonieux, même si le dessin de l’arrière reste un peu lourd par rapport à la silhouette élégante de la sportive. Vue de dos, elle reste néanmoins plus que désirable, avec ses lignes aux airs d’Alfa Romeo Giulia et ses quatre sorties d’échappement rondes qui ne laissent pas indifférents ceux restés derrière. Sa longueur de 4,83 mètres lui confère une certaine stature, et lui permet de concurrencer l’Audi S5, sa principale rivale dans sa version GT.

Disponible avec neuf teintes de carrosserie, la Kia Stinger n’est évidemment pas la plus personnalisable de la gamme, mais très certainement la plus désirable. La teinte Rouge Performance de notre version d’essai est probablement le meilleur choix, mais il vous en coûtera 750 € supplémentaires. Un prix plutôt raisonnable par rapport à la concurrence et qui vaut le coup, tant cette teinte lui va parfaitement bien. Côté jantes, le choix est plus restreint puisque seule une version de 19 pouces est disponible au catalogue, permettant par ailleurs de laisser entrevoir les étriers de freins Brembo peints en rouge.

Essai Kia Stinger GT : vie à bord

Photo intérieur cuir Nappa Kia Stinger GT (2018)

Si l’intérieur de cette Kia Stinger GT reste assez austère, il a au moins le mérite de se distinguer par rapport aux autres modèles de la gamme, avec des traits plus épurés et une ambiance qui gagne en sportivité. La planche de bord, toute de noir vêtue, compense son manque de couleur par un design travaillé, loin des lignes droites des berlines allemandes. La sellerie en cuir rouge tendu et perforé, proposée de série mais également avec d’autres coloris en option, vient rehausser le tout, et offre un vent d’air frais sur un segment souvent dominé par des habillages gris, noirs ou crème parfois un brin déprimants. Les sièges chauffants, ventilés et électriques de série offrent un maintien correct et se veulent confortables, bien que nous aurions aimé une plus grande amplitude dans les réglages. Coup de cœur pour le volant multifonctions à méplat et badgé GT, également réglable électriquement avec de nombreuses possibilités, idéal pour les petits comme les grands gabarits. Enfin, les finitions sont plutôt correctes, tout comme la qualité des matériaux, même si les quelques touches de plastique nous rappellent que nous sommes à bord d’une Kia.

En général, qui dit grande berline dit souvent bonne habitabilité. La Kia Stinger GT ne déroge pas à la règle et offre une place suffisante pour le conducteur comme le passager, grâce notamment à un empattement de 2,91 mètres. La banquette arrière se veut accueillante comme il faut, même pour les grands gabarits, que ce soit au niveau des genoux ou de la tête. Avec un volume de coffre oscillant entre 406 et 1.114 litres, la Coréenne est assez largement en-dessous de sa principale rivale, l’Audi S5 Sportback, qui affiche quant à elle quelque 480 litres. Des dimensions qui restent toutefois largement acceptables, pour une voiture qui n’a pas franchement des ambitions de familiale, bien qu’elle se montre toutefois plus polyvalente qu’elle ne pourrait le laisser penser au premier abord…

Au chapitre des équipements, la grande berline surprend par sa belle dotation technologique, puisque tout est quasiment livré de série. L’écran tactile de 8 pouces posé sur la planche de bord et intégrant la navigation ainsi qu’Apple CarPlay et Android Auto en fait logiquement partie, tout comme la caméra de recul ainsi que l’accès et le démarrage sans clé. Le système audio Harman Kardon de 720 watts est également inclus, pour le plus grand plaisir de nos oreilles, la qualité du son étant bien évidemment au rendez-vous. Kia n’est d’ailleurs pas la seule marque à avoir craqué pour le fournisseur, puisque nous retrouvons un système similaire chez Volvo, notamment sur le dernier XC40 (retrouvez notre essai du Volvo XC40). On regrette toutefois l’absence de combiné digital, qui n’est pas proposé au catalogue mais dont on se passe évidemment sans problème, et qui permet de ne pas monter trop haut dans les tarifs.

Essai Kia Stinger GT : sur la route

Photo essai dynamique Kia Stinger GT (2018)

Disponible avec trois motorisations, dont deux essence, la Kia Stinger n’a pas pour vocation d’être la berline de monsieur-tout-le-monde, mais souhaite surtout dynamiser l’image de Kia en France, encore peu valorisée face à la concurrence européenne. Si le 2,2 litres diesel devrait probablement constituer le cœur des ventes, c’est sur la version GT que nous avons jeté son dévolu, notamment pour son V6 3,3 litres de 370 chevaux, très prometteur. Il faut dire que sur le papier, les chiffres sont plutôt alléchants, avec un 0 à 100 km/h abattu en 4,9 secondes, et une vitesse maximale culminant à 270 km/h, de quoi nous mettre l’eau à la bouche. Conçue pour les papas et les mamans pressés, la grande berline se veut à la fois sportive et polyvalente, un positionnement osé qui ne devrait pas avoir de mal à séduire. Pour nous, c’est déjà fait !

Malgré ses apparences de sportive un brin radicale, cette Kia Stinger GT se révèle être en réalité une berline dynamique, certes, mais loin d’être destinée à battre des records sur le Nürburgring. Plus GT que GTi, elle se montre polyvalente à souhait et c’est aussi plaisant de l’emmener sur l’autoroute, que sur des tracés plus sinueux. Confortable en mode Confort, elle encaisse les trous et les dos-d’ânes avec une facilité déconcertante, surtout pour une voiture de son acabit, à la robe si sportive et au caractère en réalité si doux. En ville, son grand gabarit rend les manœuvres parfois un peu délicates, mais la visibilité plutôt bonne facilite grandement les choses. La lunette arrière permet toutefois difficilement de voir ce qu’il se passe derrière, mais c’est là l’un des gros défauts de la plupart des berlines du segment.

Si certains pourraient reprocher son caractère un peu linéaire, la berline se révèle surprenante en conduite plus dynamique, avec un comportement que l’on n’attendrait pas forcément de la part de Kia. En mode Sport et Sport+, qui déconnecte quant à lui l’ESP, la Kia Stinger change de caractère, mais ne se transforme tout de même pas en sportive radicale. L’ensemble est dynamique, certes, mais pas non plus ultra-sportif, car là n’est pas l’ambition de la coréenne. Pas joueuse pour un sou, elle se montre en réalité très rassurante, grâce à une tenue de route exemplaire, que l’on doit notamment à la transmission intégrale livrée de série. Rivée au sol, la Stinger est aisée à mener à haute vitesse et prend chaque virage avec une facilité déconcertante, malgré un poids bien plus élevé que ses concurrents, affiché à 1,9 tonne. Hormis un agrément certain dans le comportement routier, les quatre roues motrices n’apportent pas de réel intérêt à la voiture, qui n’a pas vraiment pour but de s’aventurer ailleurs que sur le bitume.

Photo essai dynamique Kia Stinger GT (2018)

Au total, ce ne sont pas moins de cinq modes de conduite qui sont proposés sur cette Kia Stinger (Smart, Eco, Confort, Sport et Sport+), permettant d’adapter son comportement en fonction des conditions. S’ils ne changent pas radicalement le comportement de la voiture comme nous pourrions le voir chez d’autres constructeurs, ils apportent toutefois un agrément de conduite supplémentaire, agissant notamment sur la suspension pilotée. Le mode Smart, qui s’adapte automatiquement au rythme de conduite, est plutôt efficace et permet de rouler de manière économique sur autoroute, puis de passer à une cadence plus soutenue sans avoir à faire quoi que ce soit. Bien sûr, le mode Sport+ a notre préférence, même s’il ne change en réalité pas grand-chose par rapport à la configuration Sport, hormis l’ESP déconnecté. Attention sur route glissante donc, mais à utiliser sans modération sur du bitume sec, tant la voiture est sécurisante. Du côté du freinage, celui-ci est assuré par un système Brembo à quatre pistons et disques ventilés, efficace mais manquant quelque peu de mordant.

La boîte automatique à huit rapports livrée de série sur cette Kia Stinger est quant à elle plutôt efficace, avec des passages de rapports imperceptibles et des rétrogradages efficaces. Aucun temps de latence handicapant n’est à noter, l’ensemble se montrant très bien conçu. Bien sûr, les puristes préfèreront les palettes, évidemment plus amusantes. On déplore toutefois un retour en mode automatique dès que l’on ne touche pas à ces dernières pendant quelques secondes, et l’on regrette l’absence d’un mode 100 % manuel. Plutôt silencieuse en ville, la berline sait se faire discrète quand il le faut, mais hausse rarement la voix. En effet, ici, pas d’échappement actif, et donc pas vraiment de sonorité rugissante au programme. Dommage, car avec un plumage aussi séduisant, nous aurions aimé un ramage un peu plus expressif.

Calme à bas régime, il faudra cravacher le V6 pour ressentir de vraies sensations, au détriment évidemment de la consommation. Avec quelque 10,6 litres en cycle mixte, la sportive se montre plutôt gourmande, notamment en conduite dynamique où la consommation s’envole alors. Si elle est annoncée à 8,5 litres hors agglomération, nous avons réussi à descendre aux alentours de 7,1 litres au prix de quelques efforts, ce qui est déjà plus acceptable. Il faudra toutefois prendre en compte un malus de 10 500 €, en raison des 244 grammes de CO2 rejetés par kilomètre. Ça fait mal, certes, mais c’est le prix à payer pour la sportive, qui compense par un tarif de 59 900 €, plutôt abordable par rapport à la concurrence.

Essai Kia Stinger GT : en bref

Photo essai Kia Stinger GT (2018)

Avec son look terriblement sportif et séduisant, la Kia Stinger fait une entrée remarquable dans le segment des berlines fastback, aux côtés des Audi S5 Sportback et autres BMW Série 4 Gran Coupé. La marque coréenne, qui nous avait habitué à des modèles, certes sympathiques mais pas franchement excitants, nous offre ici une belle surprise avec une voiture à la fois belle, dynamique et indéniablement désirable. Esthétiquement très réussie, elle fait tourner les têtes des passants grâce à ses lignes effilées, son pack aérodynamique et sa belle robe rouge.

Polyvalente juste comme il faut sans pour autant être la familiale de monsieur-tout-le monde, elle allie confort et performance, sans être trop radicale. Ici, pas de grandes sensations ni d’accélérations fulgurantes, mais un comportement quasi-exemplaire et un parfait compromis. Disponible uniquement avec une transmission automatique à huit rapports et quatre roues motrices, la berline est efficace à souhait et se comporte de manière particulièrement sécurisante en courbes, bien qu’elle soit un peu lourde à mener.

Proposée à partir de 59 900 €, elle s’inspire des allemandes sans tomber dans leurs travers, en proposant ici un catalogue d’option très restreint, et pour cause : tout est déjà de série. Un atout imbattable, qui permet à cette Kia Stinger de se démarquer sur un marché dominé par une rude concurrence germanique. Avec cette berline, nul doute que Kia arrivera à faire évoluer positivement son image de marque, l’un de ses principaux objectifs pour le moment.

Essai Kia Stinger GT V6 T-GDi 370 : Fiche Technique

Photo moteur essence 3.3 V6 T-GDi 356 ch Kia Stinger GT (2018)

  • Moteur : Essence T-GDi, six-cylindres en V à 24 soupapes, 3 342 cm³, injection directe
  • Suralimentation : Deux turbocompresseurs
  • Puissance : 370 ch DIN (272 kW) à 6 000 tr/min
  • Puissance fiscale : 27 CV
  • Couple moteur : 510 Nm entre 1 300 et 4 500 tr/min
  • 0 à 100 km/h : 4,9 secondes
  • 1000 m départ arrêté : 25,8 secondes
  • Vitesse maxi : 270 km/h
  • Transmission : Transmission intégrale
  • Boite de vitesses : Automatique à 8 rapports
  • Pneus : 225/40 R19 (avant) ; 225/35 R19 (arrière)
  • Freins : 4 freins à disque Brembo dont 2 ventilés
  • Suspensions avant : Type MacPherson et amortisseur à gaz
  • Suspensions arrière : Essieu multibras compact et amortisseur à gaz
  • Longueur : 4 830 mm
  • Largeur : 1 870 mm
  • Hauteur : 1 400 mm
  • Empattement : 2 905 mm
  • Diamètre de braquage : 11,7 mètres
  • Volume de coffre : de 406 à 1 114 litres VDA
  • Poids à vide : 1 909 kg
  • Consommation Urbaine : 14,2 l/100 km
  • Consommation Extra-Urbaine : 8,5 l/100 km
  • Consommation Mixte : 10,6 l/100 km
  • Capacité Réservoir : 60 litres
  • Emissions de CO2 : 244 g/km (malus 10 500 €)
  • Année de lancement : 2017
  • Prix de base : 44 400 €
  • Prix du modèle essayé (hors options) : 59 900 €
  • Prix du modèle essayé : 60 650 €

Équipements du modèle essayé – Kia Stinger GT :

  • Peinture Rouge Performance (750 €)

Photos : essai de la Kia Stinger GT (2018)

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Marie Lizak

Je suis avant tout une passionnée du monde automobile dans tous ses aspects. Ma vocation ? Partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, et prouver que la voiture n'est pas réservée qu’aux hommes !

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