Essai Audi Q2 TDI 190 S Line : citadine pour parisienne pressée

Si Audi propose déjà plusieurs SUV dans sa gamme, il lui manquait tout de même une citadine haute sur pattes pour pouvoir toucher une clientèle encore plus large, notamment féminine. Mais que vaut vraiment cette Audi Q2 dans son environnement de prédilection qu’est la ville ? French Driver en a pris le volant pour le savoir…

Avec sa gamme déjà bien remplie, Audi n’avait déjà pas à rougir face à la concurrence, notamment celle de BMW. Pourtant, la marque aux anneaux a plus d’un tour dans son sac et a dévoilé en 2016 à Genève sa dernière arme de séduction massive, la Q2.

Savant mélange entre citadine chic et SUV baroudeur, elle revendique son côté « inclassable » en sortant complètement des sentiers battus et des codes esthétiques de la marque. Et ça marche ! Il suffit de se balader dans les rues de Paris pour se rendre compte du succès de cette Audi Q2, quelques mois seulement après son entrée en commercialisation.

Si la rivale de la Mini Countryman est disponible avec une large palette de motorisations, c’est aujourd’hui vers la version TDI 190 chevaux S Line que nous nous sommes tournés, dotée de la boîte automatique S-tronic et de la transmission intégrale Quattro. Le temps d’un week-end, nous avons pu voir si cette citadine baroudeuse est aussi à l’aise en ville qu’elle ne le laisse paraître.

Essai Audi Q2 TDI 190 S Line : premières impressions

Dès le premier coup d’œil, nous comprenons très vite en quoi cette Audi Q2 est différente du reste de la gamme. Avec son gabarit ramassé de seulement 4,19 mètres de long et 1,79 mètre de large, nous avons bien affaire à une citadine, aussi haute sur pattes soit elle. Pourtant, avec ses larges passages de roues et sa garde au sol de 20 cm, elle adopte la philosophie SUV avec classe et brio. Loin du style plus sage des autres véhicules de la marque aux anneaux, elle adopte des lignes plus carrées et des angles droits, notamment sur les flancs et les ailes arrière. L’avant reste quand à lui plus conventionnel, avec la fameuse calandre Audi, ici en gris mat, ainsi que des feux à LED livrés de série.

Avec pas moins de huit niveaux de finition, l’Audi Q2 offre une large palette de personnalisation, de l’entrée de gamme sobrement nommée « Q2 » à la « Design Luxe » en passant par la « Business Line ». De notre côté, c’est sur la S Line que nous avons jeté notre dévolu, elle qui nous a notamment séduit par son côté sportif. Elle se distingue par une grille de calandre exclusive, des boucliers avant et arrière spécifiques, un petit becquet de toit ainsi qu’une double sortie d’échappement. Notons également la présence de larges jantes aluminium 19 pouces noires, qui viennent compléter son style de citadine à la fois chic et sport.

Avant tout destinée à une clientèle majoritairement féminine, l’Audi Q2 mise donc tout sur les nombreuses options de personnalisation. Avec pas moins de 23 teintes de carrosserie et cinq styles de jantes, les possibilités sont quasi-infinies et il devrait être aisé de sortir du lot. Ajoutons à cela un « blade » à l’arrière livré de série en gris métallisé mais pouvant aussi être choisi en gris mat, blanc ou encore assorti à la carrosserie. Nous retrouvons sur notre version d’essai les badges S Line apposés sur les ailes avant, ainsi que l’insigne Quattro sur la calandre et à l’arrière.

Essai Audi Q2 TDI 190 S Line : vie à bord

A l’intérieur, nous retrouvons tout de suite le style sportif de la finition S Line grâce notamment au volant cuir à méplat avec palettes proposé en option ainsi qu’aux seuils de portes siglés du logo S. Les sièges sport sont livrés de série mais ne bénéficient en revanche pas du réglage électrique. Confortables, il offrent un maintien correct ainsi qu’une large amplitude de réglages, tandis qu’ils s’habillent sur notre version d’essai d’une sellerie noire en cuir et Alcantara. Si l’extérieur se veut original et exubérant, l’habitacle est quant à lui bien plus sobre, dans la lignée des autres modèles de la marque et notamment de l’Audi A3. Les matériaux sont nobles, avec quelques inserts en aluminium sur la planche de bord et les poignées de portes, tandis que la finition est soignée. On regrette néanmoins la présence de parties visibles assez dures telles que les panneaux de portes ou encore la boîte à gants.

Proposé en option au tarif de 350 € et associé au système multimédia MMI avec navigation facturé 1 440 €, l’Audi Virtual Cockpit, avec son écran de 8,3 pouces remplace le traditionnel combiné d’instrumentation. Très complet, il affiche de manière claire l’ensemble des informations utiles à la conduite telles que la vitesse, le compte-tours ou encore la limitation de vitesse. S’il n’est pas aussi complet que l’i-Cockpit de la Peugeot 3008 (retrouvez notre essai de la Peugeot 3008), il offre tout de même plusieurs affichages, avec notamment la carte et le guidage GPS, les compteurs ou encore la piste musicale en cours. Grâce à son revêtement spécifique, il ne reflète pas le soleil et offre une excellente visibilité même par temps très clair. De plus, la navigation dans les différents menus est facilitée par les commandes au volant, placées de manière intelligente. Notre seul regret concerne l’écran flottant non tactile mais contrôlable via des boutons situés sur la console centrale. Son utilisation reste tout de même assez simple, d’autant plus qu’il est également possible de l’utiliser grâce à la commande vocale.

Du côté des options, il faudra mettre la main au portefeuille pour atteindre un bon niveau d’équipement. Un travers bien connu des constructeurs allemands auquel Audi n’a pas échappé en proposant un catalogue bien fourni, dans lequel il faudra piocher pour profiter d’un confort de conduite à la hauteur. Si peu d’éléments étaient proposés de série sur notre finition S Line, nous avons tout de même bénéficié de l’Audi Drive Select permettant de choisir parmi cinq modes de conduite, de la climatisation automatique, des radars de stationnement ainsi que de la connectivité Bluetooth et du hotspot Wi-Fi, entre autres.

Malgré ses dimensions taillées pour la ville, l’Audi Q2 se montre plutôt accueillante grâce notamment à son empattement de 2,6 m. Un atout de taille qui permet à la citadine haut perchée d’accueillir aisément ses passagers aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, même si les plus grands gabarits auront un peu plus de mal à se sentir à l’aise sur de longs trajets. Le coffre offre quand à lui un volume plutôt convenable de 355 litres, pouvant passer à 1 000 litres une fois la banquette rabattue. C’est certes moins que les 450 litres de sa rivale la Mini Countryman mais largement suffisant pour la vie quotidienne.

Essai Audi Q2 TDI 190 S Line : sur la route

L’Audi Q2 ne s’en cache pas : son terrain de prédilection est avant tout le milieu urbain et il suffit de rouler quelques kilomètres en ville pour se rendre compte de ses capacités à s’affranchir des obstacles et des pièges en tout genre. La direction progressive est souple et confortable à manier mais offre assez peu d’information et il est parfois difficile de savoir avec exactitude où l’on place ses roues. La suspension est bien réglée et se montre à l’épreuve des trous, même si les ralentisseurs sont à prendre à basse vitesse pour ne pas être trop secoué. Avec un diamètre de braquage relativement important de 11,1 m, il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois pour effectuer certaines manœuvres, les angles morts et les petits rétroviseurs ne facilitant pas vraiment la tâche.

Une fois hors des rues parisiennes, il est temps de jouer de l’Audi Drive Select pour activer le mode Dynamic et découvrir ce que cette Audi Q2 a vraiment sous le capot. Un brin bruyant, le bloc 2,0 litres TDI 190 chevaux turbocompressé se montre volontaire et assez efficace. Si les performances ne sont pas à la hauteur d’une véritable sportive, elles sont tout de même très correctes : une vitesse de pointe de 218 km/h et un 0 à 100 km/h annoncé en 7,3 secondes. Des chiffres honorables pour une auto au gabarit certes mini mais avec un poids conséquent d’1,4 tonne. La faute au système Quattro, livré de série avec les blocs 2,0 litres diesel de 150 et 190 chevaux et associé à la boîte automatique S-Tronic à sept rapports. Cette dernière, un brin lente en mode normal se réveille une fois le mode Sport enclenché. Toutefois, l’utilisation des palettes est recommandée si l’on veut véritablement pouvoir s’amuser, notamment sur les routes sinueuses.

Si son comportement en ville est quasi-exemplaire, l’Audi Q2 montre rapidement ses limites en conduite dynamique. Sa posture rehaussée joue en sa défaveur et elle se montre assez instable dans les virages, avec une tendance à prendre du roulis. En mode Dynamic, la direction se durcit légèrement tandis que les suspensions Sport, abaissées de 10 mm et livrées de série restent toujours souples. Le châssis Sport, également inclus sur la finition S Line offre des sensations certes plus dynamiques mais nous pourrions nous attendre à mieux en termes de stabilité. Le freinage est correct, tandis que le couple de 400 Nm offre de bonnes reprises.

Essai Audi Q2 TDI 190 S Line : en bref

Avant tout destinée à un usage urbain, l’Audi Q2 est un savant mélange de coupé, citadine et SUV. Avec son design exubérant sans pour autant rompre avec les codes de la marque, elle comble un vide dans une gamme qui manquait d’une petite citadine baroudeuse. Si elle ne pourra pas vraiment s’aventurer loin des sentiers battus malgré sa transmission Quattro, elle devrait néanmoins aisément trouver sa clientèle chez les citadins en quête d’un petit SUV confortable et compact.

Ne vous fiez pas au prix d’appel de 24 900 €, puisqu’il faudra sans aucun doute mettre la main à la poche pour vous offrir un véhicule complet avec notamment les indispensables caméra de recul et autres détecteurs d’angles morts.

Si son comportement peut encore être perfectible sur certains points, l’Audi Q2 n’en reste pas moins une très bonne auto, notamment pour arpenter les rues de la capitale.

Essai Audi Q2 TDI 190 S Line : Fiche Technique

• Année de lancement : 2016
• Prix de base : 24 900 €
• Prix du modèle essayé (hors options) : 31 100 €
• Prix du modèle essayé : 49 860 €

Équipements du modèle essayé – Audi Q2 TDI 190 S Line :

• Pack extérieur S Line (1 550 €)
• Gris Quantum (800 €)
• Jantes aluminium coulé Audi Sport cinq bras noir 19 pouces (1 420 €)
• Toit ouvrant coulissant/relevable électriquement (1 125 €)
• Vitres latérales et lunette arrière surteintées (450 €)
• Sellerie Alcantara Fréquence/Cuir (795 €)
• Volant Sport cuir multifonctions à méplat avec palettes (250 €)
• Appui lombaire à 4 axes avec réglage électrique (280 €)
• Pack éclairage (170 €)
• Blade aluminum mat (230 €)
• Audi Virtual Cockpit (350 €)
• MMI navigation plus avec MMI Touch (1 440 €)
• Audi Adaptative Cruise Control avec fonction Stop & Go + Audi pre sense front (780 €)

Photos : essai de l’Audi Q2 TDI 190 S Line (2016)