Le 7 novembre dernier, French Driver était convié à la « P Zero Experience » organisée par Pirelli… Objectif ? Découvrir et surtout essayer les pneus ultra haute performance du manufacturier italien sur le circuit Bugatti du Mans, durant une journée au volant de voitures sportives d’exception !
Ah, le Mans ! Un nom bien sûr mythique grâce aux 24 Heures du Mans, qui sent bon la sportivité et qui fait rêver petits et grands depuis bientôt 100 ans… C’est là que je me suis retrouvé vendredi dernier, non pas pour déguster des rillettes mais pour visiter pour la première fois le prestigieux circuit du Mans !
Et cette première fois a été particulièrement exaltante pour moi : en effet, dans le cadre du dernier évènement Pirelli P Zero Experience de l’année 2014, j’ai eu la chance de pouvoir prendre le volant de plusieurs magnifiques sportives sur le célèbre circuit Bugatti du Mans, long de 4,185 km et qui emprunte une partie du tracé du véritable circuit des 24 Heures !
Mais les « P Zero Experience », qu’est-ce que c’est ?
Pour vous donner une idée plus concrète, je vous invite à découvrir une petite présentation en vidéo du concept des P Zero Experience :
Organisés depuis 2010, les P Zero Experience sont des événements communautaires dédiés aux propriétaires de GT, passionnés d’automobiles et de sensations fortes, qui ont la possibilité de venir profiter de leur véhicule librement et en toute sécurité sur un circuit privatisé, lors d’une journée unique dédiée au plaisir et à la performance.
L’occasion également de profiter des conseils de pilotage personnalisés des instructeurs professionnels d’Oreca, mais aussi des conseils techniques avisés des experts Pirelli. Le manufacturier propose en effet sur place l’achat de pneumatiques, la pression et le montage gratuit ainsi que des conseils sur leur usage et leur entretien.
C’est également l’occasion de venir essayer sur circuit la gamme de pneumatiques ultra haute performance de Pirelli, avec plusieurs véhicules équipés de gommes P Zero et P Zero Trofeo R. Cette année, les P Zero Experience fêtent leurs 5 ans et se sont déroulés sur les circuits Paul Ricard du Castellet (22 juin), Dijon-Prenois (18 septembre), et enfin au Mans-Bugatti (7 novembre).
Pour les propriétaires de GT, le coût de l’inscription à la session du Mans était de 445 € TTC, avec une remise possible de 100 €, soit 345 € TTC pour les voitures déjà équipées de pneus Pirelli, les autres marques de pneumatiques n’étant toutefois pas exclues. Outre la soixantaine de propriétaires de GT inscrits, Pirelli a invité plusieurs personnes (presse, blogueurs) à venir participer à l’expérience : c’est ainsi que j’ai eu le privilège de me joindre à l’aventure !
Lors de notre arrivée sur le circuit du Mans, j’ai découvert sur le parking de nombreuses voitures qui feraient rêver plus d’un passionné d’automobile ! Des dizaines de milliers de chevaux se cachaient sous le capot de ces voitures d’exception, parmi lesquelles : Audi R8 / RS5 / RS6, BMW M5 / M6, Lotus Elise, Mercedes C63 AMG / SLK 55 AMG, Ferrari 458 Speciale, Chevrolet Camaro, ou encore de nombreuses Porsche… Etaient également présents plusieurs véhicules apportés par les partenaires de Pirelli : une belle Jaguar F-Type S blanche ou encore une Alfa Giulietta Quadrifoglio Verde grise mate.
Lorsqu’il est question de pneumatiques, Michelin et Pirelli me viennent naturellement à l’esprit, ce sont pour moi des références dont l’expertise se reflète sur la qualité de leurs produits, aussi bien pour les voitures de tous les jours que pour les modèles plus performants ou la compétition. En pratique, c’est un peu plus compliqué pour la marque italienne, qui est connue mondialement mais qui ne performe pas autant que ses « gros » concurrents : Michelin, Bridgestone, Goodyear, Continental…
D’où l’idée de communiquer autrement pour se démarquer. Eh oui, car dans l’inconscient collectif, Pirelli c’est un peu ça :
Des filles nues, et accessoirement, des pneus pour la route, et des pneus pour la compétition (et parfois des matelas, aussi)… Merci au fameux Calendrier Pirelli, objet culte qui connaît chaque année un engouement fou dans le monde entier, en mettant en scène des modèles légèrement vêtues depuis plus de 50 ans ! L’édition 2015, dont les photographies ont été confiées à Steven Meisel, sera d’ailleurs dévoilée dans les prochains jours à Milan.
Les P Zero Experience de Pirelli s’inscrivent donc dans cette volonté de faire vivre à leur clients une expérience unique, où il est un peu question de technique, mais surtout, comme leur nom l’indique, d’expérience ! Et avant de passer à la pratique, je vais vous parler un peu de technique… Quelques chiffres pour commencer :
- Pirelli est le 5ème manufacturier mondial
- Présence dans plus de 160 pays
- 22 sites de production
- 38 000 employés
- 42% de la gamme Pirelli est constituée de pneus avec marquage constructeur (monte homologuée ou préconisée pour un véhicule spécifique)
- 50 millions de pneus P Zero commercialisés depuis 1987
Pirelli possède une large gamme de pneus green performance (Cinturato, Scorpion…) mais également une gamme ultra haute performance « P Zero », composée des produits suivants :
- P Zero Nero GT : taillés pour la route, pour les coupés et les berlines sportives
- P Zero : conçus pour la route et le circuit, pour les véhicules prestigieux, sportifs et de grosses cylindrées
- P Zero Corsa : conçus pour la route et le circuit, et dédiés aux dernières générations de supercars
- P Zero Trofeo et Trofeo R : conçus avant tout pour le pilotage sur circuit, ces pneus semi-slicks sont homologués pour la route
Il est temps de passer à la pratique ! Après un briefing sur les consignes de sécurité indispensables au bon déroulement de la journée, nous rejoignons le circuit où nous attendent les véhicules mis à disposition par les partenaires de Pirelli, de nombreuses sportives toutes équipés de pneus P Zero : des Alfa Romeo 4C, Audi R8 V8 et V10 Plus, Ferrari 458 Spider, Porsche Cayman GTS, Porsche 911 Carrera 4S, sans oublier ma favorite de la journée, la Jaguar F-Type R !
Durant les P Zero Experience, Pirelli nous propose non pas un essai « technique » avec des tests de freinages avec différents pneumatiques, slaloms et autres tests de comportement sur sol mouillé… Mais une journée focalisée sur le plaisir de conduite sur circuit, en nous invitant à prendre le volant de superbes autos d’exception équipées de pneus P Zero et P Zero Trofeo R !
Pour débuter cette nouvelle expérience, je prends le volant de la Ferrari 458 Spider (458 pour 4,5l de cylindrée et 8 cylindres en V) : une superbe découvrable rouge vif (qui n’est autre que celle essayée par les amis du Garage des Blogs) avec son toit rigide escamotable en quelques secondes, sa puissance maxi de 570 chevaux et son couple 540 Nm, qui assurent un 0 à 100 km/h en 3,4 secondes… Des caractéristiques folles accessibles pour la modique somme de 225 000 €, hors options bien sûr !
La journée commence plutôt bien, avec un premier challenge : cette 458 Spider est l’une des plus féroces voitures présentes sur cet évènement, et sûrement la plus difficile pour découvrir pour la première fois le circuit Bugatti du Mans, d’autant plus avec la pluie qui a marqué ce début de matinée…
En me lançant sur le circuit, j’ai été tout d’abord surpris que la voiture ne soit pas si difficile que ça à conduire, mais j’ai tout de même évolué avec prudence pour ne pas me faire piéger par la piste trempée, et aussi prendre mes marques en essayant de mémoriser la configuration de chacun des virages, tout en me laissant gentiment dépasser par les autres participants… Malgré cette conduite plutôt calme, la 458 s’est révélée assez bestiale : on se retrouve littéralement collé au siège à la moindre accélération, et je dois vite m’habituer à enfoncer progressivement la pédale de droite pour ne pas être trop secoué.
En sortie de virage, je sens parfois le train arrière bouger, ce qui me rappelle que cette propulsion peut vite devenir piégeuse en cas d’excès de confiance… Un beau jouet à ne pas mettre entre toutes les mains ! C’est à ce moment que cette phrase m’est venue inconsciemment à l’esprit : « Sans maîtrise, la puissance n’est rien » ! Eh oui, c’est bien à Pirelli que l’on doit ce slogan, qui a son importance car le pneumatique est le seul point de contact entre la voiture et la route : on n’en a pas toujours conscience, mais c’est un organe primordial à ne pas négliger, surtout sur circuit.
Très vite, la dernière et plus longue ligne droite du circuit s’offre à moi : pas vraiment le temps d’admirer le paysage, cette 458 offre une accélération fulgurante, et la mélodie rageuse du V8 qui s’exprime derrière moi est accompagnée par des diodes qui s’allument progressivement sur le volant, un petit clin d’oeil à la Formule 1 qui indique le moment idéal pour passer les rapports ! Très vite, un premier virage refait son apparition : les énormes freins en carbone céramique n’ont aucun mal à freiner la voiture avec beaucoup de mordant, c’est vraiment bluffant. Quelques virages plus tard, l’instructeur m’indique qu’il est déjà temps de rentrer aux stands et de passer le volant à mes camarades…
Je passe ensuite à l’Audi R8, équipée de pneus P Zero ! Et plus précisément à sa version V10 Plus, la plus puissante des R8 avec ses 550 chevaux en position centrale arrière, soit 25 chevaux de plus que la version V10 « classique », 540 Nm de couple, un châssis plus sportif, sans oublier une boîte S tronic à double embrayage et une cure d’allègement de 50 kg, grâce à l’emploi de carbone et l’ajout de freins en carbone céramique. Et au passage, ce petit bijou est « accessible » à partir de 176 800 €…
Là, on se retrouve dans un univers radicalement différent de celui de Ferrari : extérieurement, la R8 possède un look plus sage, une vraie GT avec des lignes assez futuristes et sportives tout en restant très épurée, surtout dans cette teinte blanche plutôt sobre. Cette sobriété, on la retrouve également à l’intérieur avec un habitacle très chic et soigné, avec du cuir un peu partout, des surpiqûres rouges et deux sièges baquet au très bon maintien, qui mêlent la sportivité au prestige.
Sur la piste, l’Audi R8 a une philosophie radicalement différente de la Ferrari 458 : elle se révèle moins brutale, plus facile à conduire mais presque tout aussi performante (avec un 0 à 100 km/h en 3,5s), et plonge dans les différents virages sans broncher. Le système Quattro, qui a été conçu pour envoyer plus de couple sur les roues arrière et donner à la voiture un comportement plus proche d’une propulsion, est redoutable d’efficacité !
La boîte S tronic est également bluffante, avec des passages de vitesses très fluides et rapides, et permet également au conducteur de reprendre la main à tout moment grâce aux palettes situées derrière le volant. Elle possède également un mode sport, qui permet d’un simple appui sur un bouton de modifier les lois de passage des rapports : la voiture devient alors encore plus vive, et rétrograde dès le lâcher de la pédale d’accélérateur afin d’optimiser l’usage du frein moteur lors des freinages, et de pouvoir repartir de plus belle… Une belle efficacité, accompagnée d’une sonorité envoûtante !
Afin de nous permettre de comparer les différents pneumatiques, Pirelli nous a également confié le volant d’une R8 équipée des gommes P Zero Trofeo R : pour faire simple, ce sont des pneus semi-slick avant tout optimisés pour le roulage sur circuit, mais qui sont également homologués pour la route. Malheureusement, lorsque j’ai pris le volant de cette seconde R8, l’arrivée d’une nouvelle averse ne m’a pas permis d’exploiter pleinement ces pneus qui offrent, sur sol sec, une bien meilleure adhérence que les P Zero…
Au fil des virages, je commence à prendre goût au pilotage sur circuit, aidé par les conseils des pilotes instructeurs, et aussi par ces petits cônes oranges judicieusement placés au bord de la piste, qui nous aident à visualiser le moment optimal pour freiner, plonger dans le virage et réaccélérer progressivement pour en ressortir. J’ai pris un véritable plaisir à conduire ces deux R8 V10 Plus sur ce circuit mythique du Mans… Et après ces 7 ou 8 tours de piste incroyables, et de retour aux stands, j’ai ensuite pris le volant d’une petite anglaise, et pas n’importe laquelle… La nouvelle Jaguar F-Type R Coupé !
C’est selon moi une des plus belles voitures commercialisées actuellement ! Difficile de rester indifférent face à ce coupé si élégant et raffiné, aux lignes très fluides et au design épuré, jusqu’aux poignées qui sont parfaitement intégrées à la portière… La Jaguar F-Type est disponible en silhouettes Coupé et Cabriolet, avec plusieurs motorisations V6 et V8 suralimentées, dont la plus puissante se cache sous le capot de cette version F-Type R Coupé (disponible à partir de 104 800 €, un tarif presque raisonnable face aux autres voitures présentes !), qui ne se distingue que très discrètement à l’arrière grâce à ses 4 sorties d’échappement et son badge « R ». Contrairement à ses autres copines essayées juste avant, la F-Type a un moteur situé plus classiquement à l’avant : un V8 suralimenté de 5,0l et 550 chevaux, avec un énorme couple de 680 Nm, qui promet un 0 à 100 km/h en 4,2 secondes et une vitesse de pointe bridée à… 300 km/h ! Des caractéristiques qui peuvent faire peur lorsque l’on sait que la cavalerie est uniquement transmise aux roues arrière…
Et pourtant, je me suis empressé de m’installer à bord et de presser sur le petit bouton « Start » magique : là, le petit sursaut aigu du démarreur laisse immédiatement place au grondement du moteur, qui s’éveille avec une sonorité incroyable, indescriptible tellement elle est magnifique : un bruit ensorcelant, rauque, métallique, vraiment unique… Les versions V6 étaient déjà un régal à l’oreille, mais là, c’est un vrai félin qui se réveille, et difficile de décrire cette mélodie avec des mots, mais écoutez plutôt ça !
Un énorme sourire se dessine alors sur mes lèvres, c’est un moment très spécial pour moi qui ai toujours eu un petit faible pour la marque britannique… Je réalise alors que c’est un grand privilège de pouvoir prendre le volant de cette nouvelle F-Type R, sur un circuit aussi mythique que celui du Mans !
Assez lourde avec ses 1645 kg, la F-Type R se révèle pourtant très agile, et c’est celle pour laquelle j’ai eu un véritable coup de coeur : plus que son design ou sa sonorité envoûtante, j’ai découvert sur la piste une voiture extrêmement agréable à manier, dynamique et équilibrée grâce à sa répartition des masses idéale entre l’avant et l’arrière (50/50), sans oublier les pneus P Zero qui assurent un très bon grip… On sent que la puissance est maîtrisée et elle est plutôt rassurante à conduire, même si elle peut devenir très agressive une fois l’ESP désactivé, mais l’objectif de la journée n’étant pas de se faire peur inutilement, j’ai pris un énorme plaisir à apprécier sa conduite durant quelques tours sur le circuit du Mans ! Avec, tout comme avec les précédentes voitures essayées, des accélérations grisantes accompagnées d’une sonorité bestiale, et un freinage carbone-céramique particulièrement mordant et efficace.
De retour aux stands, j’ai demandé à Pirelli si je pouvais rentrer à la maison avec, en vain… Pour me consoler, j’ai pu prendre le volant d’une dernière voiture pour terminer la journée : l’Alfa Romeo 4C !
L’Alfa 4C est la petite impertinente de la journée, avec des caractéristiques très différentes des autres GT présentes sur le circuit : la 4C est ultralégère avec sa construction en carbone, en aluminium et en composite, qui lui permet d’afficher un poids de seulement 895 kg sur la balance. Avec son poids plume et sa motorisation 240 chevaux de « seulement » 4 cylindres, la 4C affiche un 0 à 100 km/h en 4,5 secondes ! Ajoutez à cela un design inhabituel, avec des feux avant pas forcément des plus élégants, mais des lignes volontairement ramassées pour la rendre plus sportive et agressive : un look de mini supercar pour cette petite italienne !
A bord, l’habitacle est minimaliste, réduit à son plus simple appareil tout en laissant apparaître le carbone de sa coque. L’accessibilité est difficile : on est assis à ras du sol, et niveau confort, il est tout simplement inexistant ! Ce n’est pas forcément le type d’auto taillée pour partir en week-end dans le plus grand des conforts… Mais la 4C, en bonne concurrente de la Lotus Elise, n’est pas faite pour être confortable mais avant tout pour affronter la piste !
Et sur le circuit, c’est une très bonne surprise pour un si petit gabarit : la 4C permet des accélérations bluffantes, les passages de rapports se faisant à la volée avec ses palettes au volant. Son châssis et sa légèreté permettent une bonne agilité, et sa sonorité est très sportive pour un si petit moteur… Un plaisir de conduite différent de toutes les précédentes voitures essayées donc, dénué de tout confort, mais la 4C n’a pas à rougir de ses performances !
18 heures, le soleil se couche sur le circuit du Mans et l’heure est déjà venue de nous quitter… Il a été difficile de mettre des mots sur les émotions si particulières que l’on peut ressentir au volant de ces sportives d’exception, mais je garderai un souvenir mémorable de cette très belle journée !
Photos : Tran HA pour French Driver
