Essai de la Ford Mondeo Vignale Hybrid : routière des villes

Aujourd’hui, Ford est clairement l’un des constructeurs les plus actifs, et forcément, après un petit passage à vide, cela fait plaisir de revoir l’Ovale Bleu sur le devant de la scène avec une gamme de produits toujours plus intéressante. Il y a quelques mois, c’est la nouvelle Ford Mustang (retrouvez notre essai de la Ford Mustang) qui attisait toutes les convoitises, avec une arrivée très attendue en Europe. Maintenant ce n’est même plus la Mustang mais toute une gamme « Ford Performance » qui déchaîne les passions, orchestrée par les rares grondements de la future Ford GT, laissant toujours planer le doute quant à ses caractéristiques techniques.

Très active en ce moment, la marque américaine ne se concentre pas uniquement sur les modèles badgés « Performance ». En effet, petit à petit émerge une griffe haut de gamme initiée sur Mondeo et venant à se démocratiser sur d’autres produits tels que le Kuga et le S-Max. Cette griffe, c’est bien évidemment « Vignale », en référence à Alfredo Vignale, ancien de la maison Stabilimenti Farina (devenue ensuite Pininfarina) et créateur de la Carrozzeria Vignale. Cette dernière a signé les carrosseries des plus belles italiennes : Lancia Flavia et Maserati 3500 Spyder pour ne citer qu’elles. En 1973, Ford reprendra la Carrozzeria Vignale, désormais sous la houlette de la Carrozzeria Ghia, pour en faire son nouveau laboratoire de recherche de style.

Essai Ford Mondeo Vignale : premières impressions

Il est bien loin le temps… Non, il n’est pas si loin que ça le temps où les Ford Mondeo avaient la fâcheuse habitude de paraître déjà désuètes avant même être sorties de l’usine. « Voiture de vieux », « C’est la voiture de mon grand-père », voilà comment étaient qualifiées les anciennes Ford Mondeo au style, je vous le conçois, quelque peu banal et vieillot. Aujourd’hui, même si les berlines n’ont plus vraiment le vent en poupe (quoique les dernières tendances commencent à faire pencher la balance), force est de constater que cette quatrième génération de Mondeo donne un sacré coup de jeune au segment parfois un peu trop sage des berlines à coffre.

Une fois n’est pas coutume, commençons par l’arrière-train de notre monture, afin d’en finir plus rapidement puisqu’il s’agit, à mes yeux, du seul point noir, plus précisément au niveau des optiques. Ces dernières ne sont pas en adéquation avec les proportions et le travail réalisé de profil et de face. Trop classiques, les feux arrière sont aux antipodes du style résolument contemporain de la voiture et gâchent un arrière bien sculpté et très haut perché donnant, de profil, une véritable stature à notre Mondeo, renforcée par ses deux imposants embouts d’échappement.

À l’avant, le travail est remarquable et frise le sans-faute grâce à ces feux à LED effilés, contrastant avec l’aspect trapu que lui confère le coup de crayon expert des designers de la marque. Les lignes de caractère sont toutes orientées à l’horizontale afin de dynamiser l’ensemble, en témoigne ce long pincement de carrosserie traversant le profil d’une voiture qui en devient presque agressive. Une impression renforcée par les multiples nervures sur le capot, surmontant ainsi une calandre trapézoïdale cerclée et maillée de chrome, tout comme le bouclier avant, devenant un poil trop chargé à mon goût.

Essai Ford Mondeo Vignale : vie à bord

L’intérieur est-il raccord avec la bonne impression générale extérieure ? C’est plus mitigé. La Ford Mondeo est une américaine, et elle a parfois du mal à cacher quelques défauts notables et pas vraiment acceptables dans une voiture dite « premium » telle qu’elle est commercialisée. Loin de moi l’idée d’accabler un habitacle plutôt bien construit, mais on est assez loin des standards allemands dans certains domaines. Les matériaux alternent le bon et le moins bon. On notera par exemple la bonne qualité des plastiques durs, l’utilisation d’aluminium sur le bandeau de planche de bord et les raccords de la console centrale. On déplorera par contre l’utilisation obsolète de plastique noir laqué au niveau du tunnel de transmission, la qualité du cuir tendu sur l’ensemble de la planche de bord à l’aspect brillant et peu qualitatif et enfin l’assemblage parfois approximatif de certains éléments.

Quelques défauts donc, mais immédiatement gommés par le sourire qui envahit notre visage quand on aperçoit ces magnifiques sièges aux motifs alvéolés d’une qualité vraiment supérieure. Ces derniers peuvent être au choix massants, chauffants et ventilés, et surtout avec un nombre incalculable de réglages pour les onze coussins gonflables commandables par l’intermédiaire de l’écran central. Ils complètent à la perfection un confort jusqu’alors inédit sur le segment depuis la Citroën C5 et ses fameuses suspensions Hydractive.

Au niveau du multimédia, le système SYNC 2 maintenant connu et reconnu fait toujours partie des références dans le segment, notamment avec cette technologie de commande vocale très aboutie. L’ensemble est complet, on pourrait juste lui reprocher son ergonomie, avec parfois un peu trop d’éléments notamment lorsque l’on entre une destination dans le système de navigation. L’ergonomie globalement, c’est ce qu’il manque au système d’info-divertissement dans cette voiture puisque les écrans présents au niveau des compteurs et de l’instrumentation sont vraiment trop encombrés de données relatives à la consommation et à la conduite, quitte parfois à ne plus rien comprendre. Ce système doit cependant être spécifique à notre version hybride, obligeant à fournir davantage d’informations.

Essai Ford Mondeo Vignale : sur la route

Moteur allumé, on remarque d’emblée la discrétion du moteur quatre-cylindres essence de 140 chevaux combiné au bloc électrique, pour une puissance cumulée de 187 chevaux. L’acoustique a été travaillée et cela se ressent : la technologie « Active Noise Cancellation » est capable, grâce à trois microphones positionnés dans l’habitable, de détecter et d’annuler le bruit du moteur, en produisant des ondes sonores opposées à travers le système audio. Peu de nuisances sonores donc, mais une fois sortie des villes, la voiture se montre un peu plus bruyante notamment lors des phases d’accélération où la linéarité du moteur et de la boîte de vitesses automatique surprendront.

En effet, on remarque instantanément que nous ne sommes pas dans une version équipée de l’excellente boîte de vitesses robotisée à double embrayage PowerShift, très homogène et intelligente, mais en compagnie d’une vulgaire automatique à convertisseur hydraulique à six rapports, pas vraiment des plus modernes. Les passages de rapports sont longs, et pour ne rien arranger le moteur est très linéaire et manque cruellement de couple. Anticipez donc vraiment quand il vous prend la soudaine envie de dépasser sur autoroute car les relances ne sont pas la qualité première de cette version hybride. Le moteur diesel TDCi 210 chevaux saura certainement mieux convenir à ce genre de situation.

La gestion électrique / thermique est plutôt bonne. L’autonomie est faible en tout électrique, mais on a l’avantage, grâce au système de récupération d’énergie au freinage (pas de possibilité de recharge sur prise secteur par contre), d’emmagasiner rapidement de la batterie. Le moteur électrique est clairement présent pour seconder le moteur essence, et la voiture s’avèrera très agréable en ville avec des consommations aux alentours de 4.0 l/100 km. Elles doubleront en revanche en milieu extra-urbain, avec des données frisant les 10 l/100 km sans jamais pourtant adopter une conduite soutenue. Ce type d’hybridation est donc clairement fait pour la ville.

Concrètement, et s’il y a bien une chose à retenir de cette voiture, c’est son confort. Par habitude on a tendance à fustiger les voitures au caractère pompeux, ici ce n’est pas le cas parce qu’à aucun moment nous avons envisagé à engager une conduite soutenue. Chaque imperfection, chaque bosse, chaque nid-de-poule est immédiatement gommé par des suspensions très souples, qui n’altèrent que très légèrement l’assiette du véhicule.

Essai Ford Mondeo Vignale : en bref

Esthétiquement, il n’y a pas grand chose à reprocher à cette Ford Mondeo Vignale qui partait déjà d’une base saine. Le fleuron Vignale ne fait donc que sublimer cette berline, dont la peinture métallisée « Premium Blanc Platinum » est clairement ma favorite, renforçant en prime la singularité de rouler en hybride. Notre configuration ferait quasiment protocolaire, avec comme seule envie d’enfiler un léger smoking noir bien taillé, une discrète montre d’un grand horloger suisse, et de se laisser transporter par les mouvances de la route.

Ça c’est pour l’aspect esthétique. À l’intérieur, comme énoncé plus haut, la Mondeo Vignale alterne le bon et le moins bon, tout comme son comportement routier cela dit. Honnêtement, et sans même l’avoir essayé, je pense qu’une motorisation TDCi de 210 chevaux s’accommode bien mieux que notre version essence de 140 chevaux associée à un moteur électrique et une boîte de vitesses automatique un peu dépassée.

Notre modèle hybride manque cruellement de couple et ne s’avère finalement utile qu’en ville. En dehors, même avec ses 4,8 mètres de long, elle ne se montre clairement pas à son avantage. Pour vous affranchir sereinement des autoroutes, la vocation première d’une berline de ce standing cela dit, nous vous conseillerons donc la motorisation diesel de 210 chevaux, avec une suralimentation cette fois-ci, et l’excellente boite PowerShift.

Essai Ford Mondeo Vignale : Fiche Technique

• Année de lancement : 2015
• Prix de base : 27.200 €
• Prix du modèle essayé (hors options) : 40.500 €
• Prix du modèle essayé : 45.300 €

Équipements du modèle essayé – Ford Mondeo Vignale :

• Active Park Assist (250 €)
• Alarme périmétrique et volumétrique (350 €)
• Pack Sécurité intégrale (700 €)
• Peinture métallisée Premium Blanc Platinum (750 €)
• Régulateur de vitesse adaptatif (500 €)
• Rideaux Pare-Soleil (150 €)
• Sellerie Cuir Noir (0 €)
• Sièges en cuir perforé massants et climatisés (800 €)
• Sony Navigation + Premium Sound System (350 €)
• Vitres surteintées (150 €)
• Volant à réglage électrique (250 €)

Photos : essai de la Ford Mondeo Vignale

Remerciements chaleureux à toutes les équipes de Ford France, pour leur confiance et le prêt de la Ford Mondeo Vignale Hybrid !