Essai de la Lexus GS 300h : rationnelle en tout point

Peu répandue sur nos routes, la Lexus GS 300h est la grande berline de la marque japonaise héritant de la motorisation de sa petite sœur IS 300h. Plus abordable que la GS 450h et son gros bloc V6, ce moteur permet à Lexus de viser une clientèle beaucoup plus large. Les entreprises, qui représentent tout de même 60% des ventes, sont le cœur de cible de Lexus qui fait front à l’armada allemande composée de la Mercedes Classe E, de l’Audi A6 et de la BMW Série 5.

Lancée en 2012, la quatrième génération de la GS ne propose que deux motorisations essence et dénigre tout bonnement le diesel habituellement privilégié des flottes. Lexus anticipe, étant donné que les intentions d’achat depuis les nouvelles normes Euro 6 incitent davantage les utilisateurs à s’orienter vers des véhicules hybrides, et mieux encore, totalement électriques.

Forte d’un bonus écologique de 2.000 € et de rejets de CO₂ annoncés à 109 g/km, les sociétés sont donc exonérées de TVS (taxes sur les véhicules de société), et si la région le permet, bénéficient de la gratuité de la carte grise. Finalement, cette Lexus GS 300h est sûrement la meilleure alternative aux gros moteurs diesel qui animent à leur habitude ce genre de grosse berline.

Essai Lexus GS 300h : premières impressions

Bien loin de l’image peu valorisante que l’on peut avoir du design asiatique, la gamme GS est davantage destinée au marché américain et cela se voit. Ses lignes rappellent les grandes berlines américaines, plutôt sobres, à l’instar de nos premiums allemandes, mais efficaces.

L’immense calandre trapézoïdale ainsi que ses feux acérés, qui sont la signature de Lexus, sont bien présents mais travaillés de manière à rester un brin conventionnels. La signature visuelle de l’extravagante Lexus IS n’a rien à voir avec cette GS qui adopte un style sage et très soigné. Ses lignes manquent de vie mais sauront convaincre une clientèle souhaitant s’offrir une berline haut de gamme aux prix d’une compacte premium européenne.

Nous regrettons une seule petite chose à son sujet : ces jantes de « seulement » 17 pouces à neuf branches sur notre modèle d’essai en finition Luxe. Au dessus, Lexus propose une finition F-Sport, plus agressive, avec des jantes de 19 pouces lui seyant davantage, tout comme son bouclier retravaillé et ses quelques inserts en aluminium disséminés sur la carrosserie.

Essai Lexus GS 300h : vie à bord

Le charisme qu’elle dégage à l’extérieur se ressent aussi à l’intérieur. Même si l’ensemble de l’habitacle n’est pas de première jeunesse, le tout est bien soigné et est orné de matériaux de qualité tels que le bois, l’aluminium et le plastique moussé, mais là encore, Lexus aurait pu aller encore plus loin.

Inéluctablement, la comparaison avec les Mercedes, Audi et autres BMW est de mise, et force est de constater que la GS n’est plus au niveau du standing qu’elle revendique. Pourtant, la disposition des commandes est ingénieuse, l’écran géant multimédia piloté par l’intermédiaire d’un pad est plutôt astucieux, mais malheureusement l’ensemble commence à accuser le poids des années.

Avec la GS 300h, Lexus a dû repenser la disposition de ses batteries et les placer à la verticale derrière les sièges arrière. Ces 40 kilos de batteries placées ingénieusement permettent donc de doubler le volume du coffre par rapport à l’ancienne génération, avec un volume de 465 litres.

Essai Lexus GS 300h : sur la route

Je vous en conviens, la fiche technique de cette Lexus GS 300h ne fait pas rêver. Avec un 0 à 100 km/h annoncé en 9,2 secondes, pas de quoi faire pâlir les allemandes, mais fort heureusement, ce n’est pas son but premier puisqu’elle préfère laisser cela à sa cousine 450h pourvue d’une puissance de 345 chevaux.

Ici, la 300h et sa puissance cumulée de 223 chevaux transmise aux roues arrière n’est pas faite pour enchaîner virage sur virage mais plutôt pour avaler les kilomètres. Elle souffre de son poids, et le train avant est difficilement maniable et demandera un petit temps d’adaptation avant de pouvoir manier avec dextérité ce paquebot routier. D’autant plus que l’ancestrale boite automatique CVT n’encourage pas à jouer avec les rapports mais plutôt à rouler au rythme d’un sénateur.

On ne recherchera pas la performance avec ce modèle mais plutôt un confort à toute épreuve. Les trois modes de suspensions et l’excellente insonorisation de l’habitacle nous plonge dans une bulle où tout désagrément extérieur nous est totalement inaudible. L’alternance entre thermique et électrique n’est pas perceptible par ses occupants mais est toutefois visible puisque nous avons relevé une consommation moyenne aux alentours de 7 l/100 km, assez loin des 4,8 l/100 annoncés, et cela sans martyriser notre monture d’un week-end qui nous encourage vraiment à rouler le plus sereinement possible.

Essai Lexus GS 300h : en bref

Prête à tuer à bout portant ses homologues carburant au gazole, la Lexus GS 300h joue évidemment sur la fibre économique en proposant une voiture moins chère que la concurrence, avec des avantages fiscaux et une valeur résiduelle élevée. Un savant mélange fait pour draguer les flottes d’entreprise cherchant à être exonérées de TVS.

Sur une année, Lexus annonce une économie d’utilisation d’environ 1.200 €, un coût non négligeable également pour les particuliers. Concrètement, 223 chevaux au cumulé, c’est tout juste assez pour s’affranchir de nos déplacements quotidiens en ville ou sur autoroute, le tout dans un environnement technologique qui accuse, certes, le poids des années, mais qui demeure à l’heure actuelle toujours l’une des références dans sa catégorie.

Essai Lexus GS 300h : Fiche Technique

Moteur : VVT-i à injection multipoints, 2494 cm3, 4 cylindres en ligne, 16 soupapes + moteur électrique
Batterie : Ni-MH 230V
Puissance : 223 ch DIN (159 kW) à 6.000 tr/min
Puissance fiscale : 9 CV
Couple moteur : 300 Nm de 4.200 tr/min

0 à 100 km/h : 9,2 secondes
Vitesse maxi : 190 km/h