Essai nouvelle Mercedes Classe A : la franco-allemande

Pour fêter ses 21 ans de carrière, la Mercedes Classe A s’offre une toute nouvelle génération, qui souhaite séduire une clientèle plus jeune et plus que jamais férue de nouvelles technologies. French Driver en a pris le volant pour un premier essai sur les routes de la région parisienne…

En 1997, Mercedes lance la Classe A, son modèle d’appel qui s’est écoulé depuis à plus de trois millions d’exemplaires dans le monde. Si elle a arboré les lignes d’un monospace compact sur ses deux premières générations, le troisième opus lancé en 2012 a permis à la Classe A de se transformer en une véritable berline compacte, une silhouette très prisée en Europe.

Cette année, la Classe A ne rechange pas radicalement de positionnement, mais se renouvelle afin de séduire une clientèle plus jeune et connectée, et peut se vanter d’être désormais la compacte premium la plus technologique du marché ! En effet, outre les innombrables et parfois envahissants systèmes d’aide à la conduite, elle propose un assistant personnel embarqué, qui fait appel à l’intelligence artificielle afin d’interagir naturellement avec son conducteur. Finies les manipulations hasardeuses sur les multiples boutons et écran tactile, il suffit désormais de lui parler en prononçant ces mots magiques : « Hé, Mercedes ! »

Pour découvrir toutes ses nouveautés, nous avons pris le volant d’une version haut de gamme AMG Line équipée d’une longue liste d’options, et dotée du moteur diesel A 180 d, un 1,5 litre de 116 chevaux d’origine Renault.

Essai Mercedes Classe A : premières impressions

Avec cette quatrième génération, Mercedes n’a pas bouleversé le style de sa Classe A : on retrouve la silhouette de la précédente mouture, qui adopte désormais des traits un peu plus modernes et épurés, pour se rapprocher du look des dernières productions de la marque à l’étoile : la filiation avec la dernière CLS est par exemple flagrante sur la face avant, qui arbore une imposante calandre dotée du sigle de la marque, lui-même porté par deux baguettes chromées horizontales. Les projecteurs avant sont quant à eux effilés et dotés d’une signature lumineuse à LED en forme de chevron.

Sur notre version AMG Line à l’essai, la calandre se dote de multiples facettes chromées, pour un look en relief du plus bel effet. Cette version haut de gamme à l’esprit sportif embarque plusieurs spécificités, comme les jantes alliage de 18 pouces signées AMG avec cinq doubles branches, ou encore un kit carrosserie doté d’un bouclier avant et arrière, ainsi que de jupes latérales spécifiques.

À l’arrière, le hayon donne naissance à des feux arrière effilés et scindés en deux parties, qui rendent la voiture plus statutaire en s’étirant à l’horizontale. Sur notre modèle d’essai, la double canule d’échappement chromée ainsi que les écopes latérales du bouclier rendent cette poupe plus agressive, sans pour autant verser dans le mauvais goût : la nouvelle Classe A reste élégante et distinguée, même si certains pourraient lui reprocher son manque d’audace esthétique.

Essai Mercedes Classe A : vie à bord

Si le look extérieur reste sage, c’est à l’intérieur que la nouvelle Classe A est résolument plus moderne : l’habitacle a en effet été repensé pour mettre en avant la technologie embarquée : on y retrouve les aérateurs en forme de turbine typiques des derniers modèles Mercedes, ainsi qu’une vaste dalle de verre placée sur la majeure partie du tableau de bord. Celle-ci embarque deux écrans de 7 pouces (les écrans de 10,25 pouces de notre modèle d’essai sont en option), dont celui-de droite est, pour la première fois dans l’histoire de la marque à l’étoile, tactile… Enfin !

Cette interface, couplée aux commandes tactiles du nouveau volant, ainsi qu’au traditionnel pavé tactile de la console centrale, permet de mieux maîtriser le contrôle du système d’infotainment embarqué lors de la conduite. Un avantage qui permettra de vite oublier les autres petites lacunes d’ergonomie au sein de l’habitacle, qui demeure à la fois agréable et accueillant, même si on pourrait lui reprocher la présence de plastiques durs et brillants, qui contrastent assez méchamment avec des matériaux plus flatteurs comme l’aluminium ou encore le cuir (en option).

Au delà de l’aspect moderne et flatteur de cette large dalle en verre, celle-ci embarque le nouveau système d’infotainment connecté de Mercedes, baptisé « MBUX » (pour Mercedes-Benz User Experience), qui vaut le détour. Les graphismes sont soignés et l’interface est moderne, et on apprécie l’arrivée d’une intelligence artificielle avec laquelle nous pouvons contrôler la voiture de manière naturelle par la voix : il suffit de l’interpeler avec la phrase « Hé, Mercedes ! », puis de lui demander de régler la climatisation, de fermer le rideau du toit ouvrant, de lancer la navigation vers une adresse, ou encore de téléphoner à l’un de ses contacts, par exemple. Et là où ses concurrents sont parfois encore hésitants, ce système de reconnaissance vocale et d’intelligence artificielle s’est montré plutôt réactif et fiable, et devrait sans aucun doute préfigurer de futurs usages et moyens d’interaction avec un véhicule.

Essai Mercedes Classe A : sur la route

Si la nouvelle Mercedes Classe A est bien allemande, ses motorisations sont quant à elles d’origine française : en effet, la collaboration entre les groupes Daimler et Renault a permis à plusieurs blocs essence et diesel du losange de s’imiscer sous le capot des nouvelles Mercedes. À son lancement, la nouvelle Classe A propose donc en essence une version A 200 dotée d’un 1,3 litre (alias 1.3 TCe) de 163 chevaux et 250 Nm de couple, qui sera complétée à la fin de l’année par la A 250 forte 224 chevaux et 350 Nm de couple. Lors de notre essai, nous avons pris le volant de la version A 180 d, animée par un 1,5 litre diesel (alias 1.5 dCi) développant 116 chevaux et 260 Nm de couple. Si les modèles Renault, Dacia ou Nissan qui embarquent ces motorisations proposent aussi des boîtes mécaniques, la Mercedes Classe A s’équipe exclusivement d’une boîte embrayage 7G-DCT à sept rapports, premium oblige.

Sur la route, bien qu’il ne soit pas un foudre de guerre avec un 0 à 100 km/h effectué en 10,5 secondes, ce petit quatre cylindres diesel ne manque pas de couple, ce qui vous offrira des reprises suffisantes pour un usage polyvalent, malgré un poids plutôt élevé de plus de 1,4 tonne à vide. De nature bruyante, le 1,5 litre diesel se révélera plutôt discret une fois installé à l’intérieur, grâce une insonorisation soignée. C’est en effet sur le terrain du confort que joue cette nouvelle Classe A, avec un caractère plutôt doux et souple, plutôt que celui de la sportivité : sur des routes un peu plus sinueuses, elle n’égale pas les références du segment en termes de comportement, la faute à une direction peu informative et à une prise de roulis prononcée. Toutefois, la voiture reste rassurante avec une tenue de route saine et un freinage ne manquant pas de mordant. L’amortissement adaptatif disponible en option (1 200 €) permettra de rendre, au choix, la voiture plus souple en mode Confort, ou plus ferme en mode Sport.

En ville, la nouvelle Classe A brille par sa maniabilité, malgré des dimensions en hausse (+12 cm en longueur) par rapport à la précédente génération. La direction est souple et complétée par un rayon de braquage contenu, qui vous permettra de vous faufiler dans les rues encombrées de Paris, ou de réaliser vos manoeuvres avec aisance. Dans les environnements urbains, on pourra compter sur la boîte double embrayage 7G-DCT, qui égrène ses rapports de manière fluide et rapide.

Essai Mercedes Classe A : en bref

La nouvelle Mercedes Classe A s’offre une toute nouvelle génération résolument moderne et attractive, avec de nombreuses technologies embarquées ainsi qu’un système d’infotainment tactile, connecté et intelligent, remis au goût du jour. Impressionnante à première vue, la nouvelle compacte allemande s’avère bien plus sage sur la route, avec un caractère alliant confort et douceur, là où on aurait apprécié un dynamisme plus en cohérence avec son look affûté. Il faudra sûrement attendre les versions badgées AMG pour cela !

Même si elle reste un cran en dessous des prestations dynamiques des références du segment, notre version diesel A 180d à l’essai a fait preuve d’un confort appréciable, ainsi que d’une belle sobriété pour un usage polyvalent. En effet, si Mercedes annonce une consommation mixte plus optimiste de 4,2 l/100 km (soit 111 g/km de CO₂), nous avons relevé une valeur d’environ 5,5 litres lors de notre essai : une moyenne plutôt raisonnable pour parcourir de longues distances sans se ruiner à la pompe.

Au niveau des tarifs, la nouvelle Mercedes Classe A débute à partir de 32 200 € pour une finition Style Line dotée du 1,3 litre essence de 163 chevaux (version A 200). Notre modèle d’essai était quant à lui équipé du 1,5 litre diesel de 116 chevaux (version A 180d) associé à la boîte double embrayage 7G-DCT, et affichée à 37 050 € en finition AMG Line. Un tarif déjà salé, mais auquel il vous faudra rajouter presque 8 000 € d’options supplémentaires pour obtenir les nombreux équipements de notre version d’essai !