Essai du Ford Ranger restylé : le plus européen des pick-ups

French Driver vous invite à découvrir le nouveau Ford Ranger, à l’occasion de son restylage : nous avons pu prendre en main le pick-up le plus vendu en France et en Europe, à l’occasion d’un essai dans des conditions climatiques difficiles, sur des sentiers boueux situés au coeur des Yvelines…

Les gros 4×4 sont l’essence même du constructeur américain Ford, qui domine le marché US depuis 34 ans avec le Ford F150, également numéro 1 des ventes de pick-ups aux Etats-Unis depuis 39 ans. En Europe, le F150 n’est pas commercialisé, mais c’est le plus modeste Ford Ranger qui est proposé : celui-ci domine également le marché européen et français des pick-ups en 2015, devant ses principaux concurrents, parmi lesquels les Toyota Hilux, Volkswagen Amarok ou encore Nissan Navara. A noter que le Ford Ranger demeure le seul pick-up à avoir obtenu la note maximale de 5 étoiles aux crash tests Euro NCAP.

En France, les véhicules utilitaires 4×4, dont font partie les pick-ups, bénéficient d’une législation favorable à notre plus grande surprise : en effet, avec comme alibi sa large benne lui offrant une généreuse capacité de chargement de marchandises, le Ford Ranger est exonéré de malus écologique, ainsi que de TVS (Taxe sur les Véhicules de Société). L’occasion idéale pour Ford de soigner la dotation de son Ranger, qui équipera prochainement l’Armée française (avec une première livrée de 1 000 unités qui remplaceront les antiques Peugeot P4), pour aller séduire la clientèle des SUV 4×4 haut de gamme, une espèce en voie de disparition en France car très fortement soumise au malus écologique.

L’automne dernier, Ford a présenté au salon de Francfort à l’occasion de sa mi-vie une version restylée du Ford Ranger, un modèle initialement lancé fin 2011, qui succéda à plusieurs générations dont la première remonte à 1983 aux Etats-Unis, et en 1998 pour l’Europe.
Le Ford Ranger restylé est aujourd’hui à l’essai sur French Driver, avec toutes ses nouveautés : un look encore plus affirmé, des équipements technologiques modernisés, sans oublier ses motorisations remaniées pour gagner quelques chevaux tout en réduisant les émissions de CO₂.

Essai Ford Ranger restylé : premières impressions

Le nouveau design du Ford Ranger restylé se remarque surtout sur sa face avant, avec une nouvelle calandre trapézoidale chromée au look plus robuste et massif, qui complète des optiques plus effilées et plus modernes, placés plus en hauteur à l’abri des chocs. Sur notre version haut de gamme Wildtrak à l’essai, ces finitions chromées passent en gris anthracite métallisé, pour un look encore plus agressif qui vient compléter une teinte de carrosserie orange vif, du plus bel effet.

Côté look, le Ford Ranger affirme ses gènes de baroudeur américain avec des flancs amples et musclés, de grosses jantes en aluminium (18 pouces sur notre version d’essai) montées sur de larges pneus, une garde au sol surélevée de 23 cm, un empattement important (3,22 m), et une longueur interminable allant de 5,28 à 5,36 mètres, due à une impressionnante benne de chargement mesurant 1,55 (Double Cabine), 1,85 (Super Cabine), ou 2,32 mètres (Simple Cabine) de long.

En effet, le Ford Ranger est proposé en trois versions :

• Simple Cabine (5,28 m de long) : c’est la version utilitaire du Ford Ranger, qui est une stricte 2 places. Elle possède une benne de 2,32 m de long qui propose une charge utile allant jusqu’à 1 260 kg.
• Super Cab (5,36 m de long) : c’est une version utilitaire améliorée du Ford Ranger, qui propose 2 vraies places et 2 places d’appoint supplémentaires à l’arrière, grâce à la présence de deux strapontins. Elle possède alors une benne de 1,85 m de long qui propose une charge utile de 1 220 kg.
• Double Cabine (5,36 m de long) : c’est la version la plus « familiale » du Ford Ranger, qui dispose d’un habitacle proposant 5 vraies places. Sa benne est alors de 1,55 m de long et propose une charge utile allant jusqu’à 1 190 kg.

En plus de ces capacités de chargement généreuses, le Ford Ranger est homologué pour tracter jusqu’à 3 500 kg sur une remorque.

Essai Ford Ranger restylé : vie à bord

Le nouveau Ford Ranger bénéficie d’un habitacle également restylé, qui oublie l’univers de l’utilitaire et s’approche plus de celui d’une berline ou d’un SUV, avec une planche de bord épurée, au look plus moderne grâce à l’intégration du système multimédia SYNC 2 et son écran tactile de 8 pouces, qui propose notamment un système de commande vocale très efficace. Les aérateurs s’entourent de chrome et la planche de bord arbore un revêtement typé carbone, qui apporte un look plus moderne et à l’ensemble.

Bien qu’il ait des prétentions haut de gamme, il y a du bon et du moins bon à bord de ce Ford Ranger : le cuir et les plastiques moussés et surpiqués d’orange sur notre version d’essai côtoient des plastiques durs bien moins valorisants, ce qui n’est toutefois pas choquant au vu des prétentions utilitaires de l’engin. Dans l’ensemble, les finitions restent correctes et l’ambiance intérieure est moderne avec l’apparition d’un nouveau combiné à double affichage numérique, qui fait écho à l’écran tactile central.

Au niveau des technologies embarquées, Ford propose de nombreux équipements rares sur ce segment, comme le régulateur de vitesse adaptatif avec radar anticollision, l’alerte de franchissement involontaire de ligne et aide au maintien dans la voie, l’aide au stationnement avant et arrière, la caméra de recul, la reconnaissance des panneaux de signalisation ou encore l’éclairage intelligent.

Essai Ford Ranger restylé : sur la route… Et dans la boue

Sous le capot du Ford Ranger restylé, Ford propose en Europe des blocs diesel 2.2 TDCi de 130 chevaux (330 Nm de couple) et 160 chevaux (385 Nm). Pour cette première prise en mains, nous avons opté pour la version haut de gamme « Wildtrak » équipée du plus puissant bloc 3.2 TDCi de 200 chevaux, un gros cinq cylindres diesel turbocompressé doté d’un couple très généreux de 470 Nm. Il n’en fallait pas moins pour entraîner sereinement les 2,17 tonnes de la bête, grâce à une boîte automatique à 6 rapports et à une transmission intégrale 4×4.

Pour prendre place à bord, il faut grimper sur les marchepieds situés de chaque côté de la caisse : la position de conduite très haute permet alors de dominer la route, afin de mieux voir où l’on y place cet imposant pick-up. Dans les rues de Paris, sans surprise, le gabarit massif du Ford Ranger n’en fera pas une très bonne citadine, mais la conduite en ville s’effectuera sans problème majeur, avec une direction bien calibrée. On notera toutefois que le volant n’est pas réglable en profondeur, ce qui est un inconvénient lorsqu’il s’agit de faciliter la recherche d’une position de conduite confortable…

Une fois lancé sur l’autoroute, l’exercice du 0 à 100 km/h en 10,6 secondes n’est pas particulièrement vif, à cause d’un embonpoint dépassant les 2 tonnes, mais le confort général et le couple généreux permet d’y évoluer sans encombre. Le bloc 3.2 TDCi de 200 chevaux ronronne avec force, mais sait aussi se stabiliser à un régime raisonnable lorsque l’on circule tranquillement à 130 km/h. Et malgré une prise de roulis prononcée due à sa position très haute, la tenue de route est au rendez-vous sur toutes les voies goudronnées.

Mais le véritable terrain de prédilection de ce Ford Ranger est celui où les autres ne s’aventurent pas : en effet, c’est un pick-up conçu pour transporter ou tracter de lourdes charges, mais c’est également un véritable 4×4 qui ne demande qu’à partir à l’aventure en dehors des sentiers battus. Rendez-vous est donc pris avec Ford au Domaine de Forest Hill, situé à 50 km de Paris au coeur du Vexin français, pour une séance d’essais sur des sentiers boueux dans la forêt, le tout sous une pluie battante : une météo difficile mais qui permet d’avoir des conditions idéales pour mettre à l’épreuve le Ford Ranger et le pousser dans ses derniers retranchements…

En véritable baroudeur, le Ford Ranger ne craint pas d’évoluer dans l’eau, la boue et les chemins glissants. Nous avons pu le constater sur ce terrain particulièrement rigoureux, où nous avons pu essayer les différents modes de fonctionnement de la voiture, et mettre à l’épreuve ses mensurations avantageuses : garde au sol de 230 mm, angle d’attaque de 28 degrés et angle de fuite de 25 degrés, sans oublier une hauteur de passage de gué de 800 mm.

Dans cette version 4×4, le Ford Ranger possède une robuste boîte de transfert à gestion électronique qui permet au conducteur de sélectionner le mode 4×2 (2H : 2 roues motrices) pour un rendement énergétique optimal, ou le mode 4×4 boîte longue (4H) qui permet une meilleure adhérence en conduite off-road, grâce à une molette sur la console centrale, et ce jusqu’à 120 km/h. Dans les situations les plus difficiles, il est également possible d’opter pour le mode 4×4 boîte courte (4L), qui permet de bénéficier de plus de couple à bas régime et d’un frein moteur accru en descente. A toutes ces assistances électroniques et mécaniques, vient s’ajouter un différentiel arrière à blocage électronique : celui-ci permet également d’améliorer la motricité en conditions difficiles.

Terrains vallonnés, ornières profondes gorgées de boue, cuvettes remplies de plus de 50 cm d’eau… Fort de tous ses atouts techniques, le Ford Ranger évolue avec facilité, et il semblerait que rien ne l’arrête… Ou presque. En effet, les seules difficultés que nous avons pu rencontrer en terrain boueux ont été dans des situations extrêmes d’adhérence : ici, les pneus route qui équipaient notre modèle d’essai n’étaient pas forcément les plus adaptés pour ce type de conduite, et furent vite dépassés lorsque les roues ont été immergées dans de la boue très épaisse. Pour le reste, l’exercice fut particulièrement ludique, faisant de ce Ranger un véhicule véritablement amusant, au delà de ses simples aspirations utilitaires.

Essai Ford Ranger restylé : en bref

Politiquement incorrect tout en étant fiscalement avantagé, le Ford Ranger est un véritable pick-up 4×4 polyvalent, qui offre des capacités de chargement importantes, ainsi que des aptitudes de franchissement bien utiles sur les terrains difficiles, que ce soit dans un cadre professionnel ou plus simplement pour les loisirs.

Robuste et doté d’une transmission intégrale à gestion électronique qui permet de se sortir de la plupart des situations délicates, sans oublier les caractéristiques techniques telles que sa garde au sol importante, qui permet notamment de passer des gués de 80 centimètres d’eau, la véritable limite de ce pick-up ne tient qu’au type de pneus utilisés, qui, s’ils ne sont pas adaptés, peuvent vite se montrer dépassés sur un sol très boueux.

Cette nouvelle version restylée permettra au Ford Ranger de poursuivre sereinement sa carrière, avec un look à l’américaine plus affirmé et une dotation technologique remise au goût du jour, transformant ce véhicule initialement utilitaire en un véritable 4×4 de loisirs en plein air.

Essai Ford Ranger restylé : Fiche Technique

• Année de lancement : 2016
• Prix de base : 27 084 € TTC (22 570 € HT)
• Prix du modèle essayé (hors options) : 41 830 € TTC (34 858 € HT)
• Prix du modèle essayé : 43 990 € TTC (36 658 € HT)

Équipements du modèle essayé – Ford Ranger Wildtrak 3.2 TDCi 200 4X4 BVA6 :

• Aide au stationnement avant (180 € TTC)
• Crochet d’attelage (480 € TTC)
• Peinture métallisée Orange Pride (600 € TTC)
• Régulateur/Limiteur de vitesse adaptatif (900 € TTC)

Photos : essai du Ford Ranger restylé (2016)

Crédits Photos : French Driver, Jean-Michel Le Meur (DPPI) pour Ford France
Remerciements chaleureux à toutes les équipes de Ford France, pour leur disponibilité et leur confiance à l’occasion de ces essais du Ford Ranger restylé !