Essai de l’Abarth 124 GT : l’ultime 124 en piste !

French Driver vous invite à bord de l’Abarth 124 GT, la déclinaison ultime de la sportive italienne, qui se mue en un coupé racé doté d’un toit rigide en fibre de carbone…

Née il y a à peine trois ans, l’Abarth 124 est aujourd’hui l’une des dernières représentantes du cercle très fermé des véhicules plaisir : fruit de la collaboration entre Fiat et Mazda, cette cousine pas si éloignée de la dernière MX-5 a été développée avec l’Abarth Racing Team. Mais avec des ventes assez confidentielles et un partenariat industriel arrivant à son terme, c’est sans surprise qu’elle tirera sa révérence en cette fin d’année 2019, à notre plus grand regret.

Lancée l’an dernier au Salon de Genève, cette déclinaison coupé, baptisée 124 GT en hommage à la catégorie R-GT dans laquelle évolue l’Abarth 124 Rally, est en réalité une 124 Spider dotée de quelques améliorations de série, dont un hard top en fibre de carbone et des jantes aluminium ultralégères, qui lui offrent un look résolument sportif. Après notre premier essai de l’Abarth 124 Spider, pour cet ultime essai de la sportive italienne, nous avons emmené cette superbe Abarth 124 GT en direction du circuit de Nevers Magny-Cours, pour une journée placée sous le signe de la sportivité…

Essai Abarth 124 GT : premières impressions

Notre Abarth 124 GT à l’essai arbore une élégante livrée Gris Alpi Orientali identique à celle présentée lors du Salon de Genève 2018. On y retrouve les caractéristiques de la version Abarth de la 124, avec sa face avant agressive, son capot nervuré, ou encore sa jupe arrière spécifique dévoilant les quatre sorties de l’échappement Record Monza, à la sonorité unique qui rend les Abarth aussi particulières et attachantes.

Cette version GT se distingue par la présence d’un toit rigide en fibre de carbone signé Mopar, qui rend hommage au toit fixe de la 124 Sport Spider des années 1970. Celui-ci se caractérise par un poids maîtrisé de 16 kg, et optimise la visibilité arrière de 80% grâce à sa lunette en verre intégrée. Fixé sur le système d’ancrage de la capote en toile, il est possible de le retirer mais l’opération nécessite un outillage fourni avec la voiture. Une fois le hard top démonté et stocké dans votre garage, vous pourrez rouler cheveux au vent, tout en gardant la possibilité de refermer la voiture grâce à la capote d’origine de la version Spider, toujours au rendez-vous.

En plus des coquilles de rétroviseurs et de la lame de jupe avant en carbone, assorties au toit rigide, pour compenser le surpoids de ce dernier, Abarth propose de série sur la 124 GT quatre jantes aluminium OZ Racing Ultraleggera noires de 17 pouces, chaussées de pneus Bridgestone Potenza. Celles-ci sont plus légères de 3 kg par rapport aux modèles d’origine, soit un gain de 12 kg au total pour les quatre jantes. Ainsi, le rapport poids/puissance ainsi que la répartition des masses ne sont pas négativement impactés avec l’ajout du toit rigide sur cette version GT.

Essai Abarth 124 GT : vie à bord

À l’intérieur, l’ambiance est inchangée par rapport à une Abarth 124 Spider ordinaire : on y retrouve un habitacle emprunté à la dernière Mazda MX-5 et partagé avec la Fiat 124 Spider, enrichi de quelques éléments spécifiques à Abarth pour accentuer son côté sportif. Citons par exemple le combiné d’instrumentation au fond rouge, les surpiqûres rouges omniprésentes, les inserts en Alcantara sur la planche de bord, l’accoudoir central ou encore le soufflet du levier de vitesses, ainsi qu’une sellerie cuir rouge et noire signée Abarth sur notre modèle d’essai.

Les matériaux et finitions sont corrects, et l’ergonomie est dans l’ensemble soignée, mais attention aux grands gabarits qui auront bien du mal à trouver leur position de conduite : la faute à un intérieur étriqué où les possibilités de réglages sont restreintes. Si la planche de bord minimaliste accueille en son centre un système d’infodivertissement hérité de la MX-5, celui-ci est assez peu pratique à l’usage puisque la dalle tactile de son écran devient tout bonnement inopérante lorsque vous roulerez ! Il faudra alors se contenter de la molette située sur la console centrale, qui n’est pas des plus faciles d’accès.

Autre grief et non des moindres, le manque cruel de rangements à bord : bacs de portières et boîte à gants sont aux abonnés absents. Vous devrez donc vous contenter des petits vide-poches devant le levier de vitesse et sous l’accoudoir central, ou encore des logements fermés situés derrière et entre les deux sièges, ou vous rabattre sur le coffre qui affiche un modeste volume de 140 litres. Et si vous cherchez une prise 12V pour recharger vos équipements lors de vos trajets, elle se cache… Au niveau des pieds du passager !

Essai Abarth 124 GT : sur la route et la piste

Abarth France nous a donné rendez-vous dans son QG situé dans les Yvelines, pour un départ au volant de plusieurs exemplaires de l’Abarth 124 GT ainsi que de l’Abarth 595 Competizione, direction : le célèbre circuit de Nevers Magny-Cours, dans la Nièvre. L’occasion de tester, avant de l’engager sur la piste, les aptitudes de cette 124 GT sur la route, dans de nombreuses situations de la vie quotidienne.

Assis à ras du sol, l’agilité de cette Abarth 124 GT est appréciable que ce soit sur la route ou pour évoluer dans les rues encombrées en milieu urbain. À tout moment, l’échappement Record Monza est bien présent et nous gratifie de ses pétarades et ses vocalises, graves et rauques : celles-ci libèrent d’ailleurs tout leur potentiel avec un mode « Sport » accessible d’une simple pression sur le bouton situé près du levier de vitesses. Ce mode agit également sur la réactivité de la voiture et la fermeté de la direction, afin d’obtenir le meilleur de ses performances lorsque le rythme s’accélère. Avec ses lignes racées et sportives, la 124 GT attire toujours autant les regards. Mais si les passants profitent bien de cette sonorité si spéciale, elle est un peu moins envahissante à bord grâce à l’apport de ce toit rigide en carbone, qui améliore sensiblement l’insonorisation de la voiture.

Celui-ci est d’autant plus appréciable sur les longs trajets sur autoroute, où l’insonorisation faisait défaut sur la 124 Spider avec sa capote en toile. Ici, le confort sonore est bien plus agréable, même si quelques bruits aérodynamiques sont encore de la partie. Notons également que la visibilité vers l’extérieur est aussi optimisée, grâce à la présence de cette large lunette arrière en verre. En toute bonne sportive qui se respecte, l’amortissement est ferme, mais n’est pas pour autant désagréable lors des longs trajets, puisqu’il arrive tout de même à filtrer les irrégularités de la chaussée.

L’Abarth 124 GT s’appréciera surtout sur les routes sinueuses de campagne, où elle révèlera tout son potentiel : les 170 chevaux du petit quatre cylindres italien donnent le meilleur d’eux-même, avec un couple de 250 Nm disponible à bas régime grâce au turbo, vous permettant des accélérations grisantes et des reprises idéales pour se faire plaisir. En effet, avec son train arrière joueur dans les virages, la 124 GT saura vous surprendre sans pour autant vous mettre en danger, avec une stabilité bien dosée et un système de freinage ne manquant pas de mordant. Côté performances, le 0 à 100 km/h est avalé en 6,8 secondes : pas mal pour cette petite sportive de série qui bénéficie d’un poids plume de 1 060 kg !

Après plus de trois heures de route, nous arrivons sur le circuit de Magny-Cours avec un temps au beau fixe, pour quelques tours de piste ! Malgré les nombreuses sportives surpuissantes engagées lors de ce track-day, l’Abarth 124 GT n’a pas peur de se lancer sur circuit : l’occasion de mettre à l’épreuve dans des conditions idéales sa mécanique et son châssis sportif. Si le toit rigide en carbone apporte un vrai gain en insonorisation sur la route, la rigidité de la voiture s’en trouve également améliorée, au bénéfice de son comportement sur la piste. C’est surtout une condition indispensable pour s’élancer sur circuit, où les cabriolets ne sont généralement pas autorisés pour des raisons de sécurité. Ici, les accélérations sont grisantes et les passages de rapports s’enchaînent naturellement, avec cette boîte mécanique courte au guidage ferme et précis. Notons qu’une boîte de vitesses automatique est également disponible sur la 124 GT (moyennant un supplément de 2000 €), mais il va sans dire que les puristes auront déjà fait leur choix !

Le train avant, précis et incisif, s’inscrit sans peine dans les courbes, et la 124 GT jouit d’une belle agilité : sur le sec, les excès de zèle feront gentiment déraper le train arrière, mais le différentiel à glissement limité mécanique veille au grain, vous permettant de remettre la voiture dans le droit chemin avec un léger contre-braquage… La sécurité avant tout ! À ce propos, le système de freinage signé Brembo est judicieusement dimensionné pour freiner la voiture, mais pourra donner quelques signes de fatigue après ces plusieurs tours de piste où l’ensemble de la mécanique a été fortement sollicitée. Nous touchons ici aux limites de cette auto sportive conçue principalement pour la route, mais qui n’a toutefois pas démérité lors de ce (trop court) passage sur circuit !

Essai Abarth 124 GT : en bref

Loin des autos conventionnelles d’aujourd’hui qui se ressemblent toutes, l’Abarth 124 est un véritable engin de plaisir, que ce soit sur la route ou la piste : les kilomètres s’enchaînent et nous font vite oublier ses quelques défauts, notamment son intérieur étriqué et manquant d’aspects pratiques. Cette élégante et sportive version GT se distingue quant à elle avec un toit rigide fixe en fibre de carbone : si celui-ci est démontable avec les outils fournis, l’opération n’est toutefois pas des plus pratiques. C’est le prix à payer pour conserver un poids maîtrisé, là où une mécanique de toit escamotable, plus pratique à l’usage, aurait apporté quelques dizaines de kilos supplémentaires, constituant alors un frein aux performances.

Niveau tarifs, si l’Abarth 124 Spider débute à partir de 34 500 €, il vous faudra compter à partir de 40 900 € pour cette version 124 GT, soit un supplément de 6 400 € (ou +3 400 € par rapport à la version Turismo) ! À ce prix, outre les jantes OZ Ultraleggera ainsi que les éléments en carbone dont fait partie le toit rigide spécifique, vous bénéficierez de l’équipement de la version Turismo qui comprend notamment l’échappement Record Monza, le système de freinage Brembo, la climatisation automatique, le système multimédia à écran tactile, le système Hi-Fi Bose ou encore les sièges chauffants en cuir.

Mais la production de la 124 étant malheureusement arrêtée, il ne vous restera plus beaucoup de temps pour faire votre choix parmi les quelques rares exemplaires encore disponibles sur stock… Une dernière chose : avec des émissions de CO₂ de 146 g/km, il vous faudra rajouter à votre budget le malus écologique, qui s’élève à 1 153 € en 2019. À titre indicatif, comptez sur une consommation moyenne d’environ 7 à 8 litres/100 km en conduite mixte, et environ 10 litres lorsque le rythme s’accélère, ce chiffre pouvant grimper au delà des 14 litres/100 km sur circuit.

Essai Abarth 124 GT MultiAir 170 BVM6 : Fiche Technique

• Année de lancement : 2018
• Prix de base : 34 500 €
• Prix du modèle essayé (hors options) : 40 900 €

Photos : essai de l’Abarth 124 GT (2019)