Essai Toyota GR Supra : l’étoile japonaise

La firme japonaise relance sur le devant de la scène un mythe, une sportive pas comme les autres : la Toyota Supra. Presque 20 ans après sa devancière, elle transforme intégralement son image et jouit de performances dignes des plus grandes ! French Driver se met au volant d’une ancienne dame bien remontée…

Toyota ne cherche pas à inonder le marché de sa nouvelle GR Supra, mais souhaite montrer au grand public qu’elle n’a en aucun cas perdu ses capacités sportives. Il est vrai que sa motorisation s’est un peu occidentalisée, avec l’arrivée d’un six-cylindres partagé avec la BMW Z4. Ce partenariat n’est sûrement pas le bienvenu pour les puristes, mais il redonne vie à cette icône après tant d’années.

La nouvelle génération 2019 de la Toyota Supra, nom de code A90, vient bousculer ses concurrentes. Pour une fois, cette Toyota ne dispose pas de système hybride, chose assez rare de nos jours. C’est bel et bien une motorisation 100% thermique, avec une allure de tueuse prête à en découdre avec ses adversaires.

Essai Toyota GR Supra : premières impressions

La Toyota Supra en est déjà à sa cinquième génération, mais son look a quant à lui fort évolué : le constructeur japonais opte désormais pour une allure moins cubique. Pour cette renaissance, la Supra dévoile ses belles courbes, avec des lignes bien plus dynamiques. Le style est moderne et se veut plus occidentalisé, et ce sera au grand public de choisir si la mayonnaise prend, mais l’idée générale c’est « ça passe ou ça casse ».

Cette Toyota dispose de dimensions réduites : avec une longueur de 4,38 mètres, c’est 15 centimètres de moins que son ainée. De sa petite taille, il faudra retirer un immense capot plongeant monté sur de grosses prises d’air et un becquet noir intense. A l’arrière, on retrouve un logo Supra calligraphié en version Samouraï ainsi que le sigle GR (pour Gazoo Racing) en noir et rouge. La face arrière est agressive, avec une sortie d’échappement de chaque côté. Un gros feu stop à damiers se retrouve en bas de l’extracteur d’air, en plein centre, façon Formule 1.

Son long capot dégage de l’assurance, et les ailes sont bombées. Les jantes de 19 pouces à cinq doubles branches paraissent quant à elles immenses, et imposent une grande prestance à cette nouvelle Supra. Notre version d’essai est livrée sous une belle teinte rouge, lui offrant un air de Dodge Viper. Plus qu’à monter à bord pour constater l’évolution technique de cette nouvelle Toyota GR Supra.

Essai Toyota GR Supra : vie à bord

Les temps modernes ont rattrapé l’habitacle de la Supra, mais l’origine de cette évolution a fortement été façonnée par les équipes de BMW. Cette Toyota reprend un grand nombre de technologies de la BMW Z4 : la rigidité de la firme allemande se fait ressentir, ce qui tranche grandement avec sa vivacité extérieure.

Concrètement, si la planche de bord est spécifique à la Supra, la console centrale comprenant les commandes d’affichage, le levier de vitesse ainsi que la molette tactile et l’écran de 8,8 pouces, sont bel et bien repris de la BMW Z4. L’interface multimédia est intuitive, mais fait l’impasse sur certaines fonctionnalités concernant la connectivité de nos smartphones. Les compteurs de vitesse et de régime sont dédiés au monde de la Supra, et se veulent futuristes avec des formes particulières.

Les deux passagers de cette Supra seront parfaitement à l’aise dans l’habitacle, avec une position de conduite proche du sol. Les sièges sont agréables et nous maintiennent parfaitement lors de la conduite. La touche allemande se ressent : les matériaux sont propres et d’une bonne qualité. Le coffre dispose quant à lui d’un volume de 290 litres, ce qui permettra tout juste d’emmener un sac par personne pour les balades du week-end.

Essai Toyota GR Supra : sur la route

Le partenariat avec BMW se retrouve aussi côté mécanique, avec un moteur 100% thermique. Cette nouvelle Toyota GR Supra est montée avec la même motorisation que la BMW Z4 M40i. Ici, le six cylindres de 3,0 litres développe 340 chevaux et 500 Nm de couple. Et pour les puristes, c’est bel et bien une transmission aux seules roues arrière, via une boîte automatique à 8 rapports ainsi qu’un différentiel piloté électronique. Le 0 à 100 km/h est quant à lui abattu en seulement 4,3 secondes.

Si la technique est proche, la Supra dispose de ses particularités, puisque les ingénieurs de Toyota ont affiné le calibrage de la direction et des suspensions. La Supra se veut rigide, et accuse surtout 40 kg de moins que sa consœur allemande sur la balance. Ces petits détails feront sûrement la différence, avec une amélioration sur son comportement tout en lui permettant de gagner en prestige.

Le paysage défile vite au volant de cette Supra : le six cylindres dispose d’une très bonne plage d’utilisation, avec une puissance bien étagée. Le timbre se veut présent dans l’habitacle sans pour autant être désagréable, mais perd en intensité à haut régime. Quant à la boîte d’origine ZF, elle est réactive mais reste brutale au rétrogradage. Comme sur la Bavaroise, le dispositif de freinage n’est pas à la hauteur pour une conduite dynamique : la pédale de frein s’allonge et les disques perdent en efficacité.

Les pneumatiques sont de qualité et l’adhérence est au rendez-vous. Malgré sa tonne et demie, la direction est très précise et fait de petits déhanchés subtils à l’accélération. Elle se montre plus joueuse que la Z4, et aussi plus agressive. Il faudra enfin veiller aux grosses compressions : les amortisseurs tapent au niveau des butées. La Supra est l’héritière d’une grande lignée, elle lève le ton avec de belles performances et un visuel compact qui ne colle qu’à elle.

Essai Toyota GR Supra : en bref

En France, la Toyota GR Supra est livrée sous sa plus belle monture, avec un moteur six cylindres de 340 chevaux. Outre ses origines allemandes, les performances sont vraiment à la hauteur de nos attentes. Concernant son style, elle se veut irrésistible en gardant un cachet inimitable : des ailes bombées, une silhouette énergique, des jantes impressionnantes et un capot imposant. Pour s’acquitter de la douloureuse, il vous faudra débourser 65 900 €.

Les normes anti-pollution se durcissent et cette Supra ne va pas y échapper : de 4 890 € de malus en 2019, elle passera à 10 890 € de malus applicable dès le 1^er mars 2020. La facture totale grimpera alors dangereusement pour ce modèle qui reste unique en son genre.

Une accélération digne des plus grandes pouvant titiller ses amies en flat six, ça n’a pas de prix. Cerise sur le gâteau, la sobriété allemande ne l’oublie pas, puisque même avec une pédale de droite tiraillée par la pression du pied, sa consommation est raisonnable et oscille en pratique autour des 12 litres/100 km.

Essai Toyota GR Supra 3.0 Turbo 340 BVA8 : Fiche Technique

• Année de lancement : 2019
• Prix du modèle essayé : 65 900 €

Photos : essai de la Toyota GR Supra (2019)

Photos : Hugo Guyader & Marius Hanin pour French Driver