Essai Maserati Ghibli : l’élégance à l’italienne

Dans un contexte tristement autophobe, c’est plus que jamais un plaisir de prendre le volant d’une voiture élégante et sportive : French Driver vous invite à bord de la Maserati Ghibli S Q4, avec son V6 Ferrari de 430 chevaux !

Lancée en 2013, la troisième génération de Maserati Ghibli est la petite sœur de la Quattroporte. Après un discret restylage en 2017, le constructeur italien continue de faire vivre sa gamme avec de petites évolutions, que seuls les connaisseurs pourront déceler, comme sur ce modèle millésimé 2019 qui s’offre de nouvelles jantes de 20 pouces, de nouveaux coloris au catalogue ainsi que quelques retouches à l’intérieur, avec un choix de cuirs pleine fleur particulièrement raffinés.

La Ghibli se distingue sur nos routes par son allure de berline-coupé sportive à quatre portes, mais surtout par les vocalises de son V6 bi-turbo signé Ferrari, fort de 430 chevaux sur cette version S Q4. Pour la découvrir, nous sommes partis vers les routes du Perche : French Driver vous emmène dans le monde de l’exclusivité…

Essai Maserati Ghibli : premières impressions

Basse, élancée, la Ghibli conjugue l’âme d’une sportive signée Maserati à l’élégance d’une berline à quatre portes. Ses lignes galbées, notamment au niveau de la face avant avec son capot interminable, nous rappellent sa filiation avec la belle GranTurismo et sa variante découvrable GranCabrio, qui devraient d’ailleurs prochainement tirer leur révérence pour laisser place à une nouvelle génération de GT sportive qui devrait faire parler d’elle…

Notre modèle d’essai du jour est une finition GranSport, qui s’oppose à la classique GranLusso avec un typage plus sportif, que l’on remarque notamment sur sa face avant, dotée d’un bouclier au design plus agressif doté d’inserts noirs. Difficile de passer inaperçu à bord de ce modèle de près de 5 mètres de long : la Maserati Ghibli fait toujours autant tourner les têtes, même revêtue de cette classique teinte grise qui contraste discrètement avec les jantes noires de 20 pouces de notre modèle d’essai, relevées par de petites touches de rouge apportées par les étriers de frein.

À l’avant, l’imposante calandre chromée ornée du célèbre trident permet d’apporter une bonne dose d’air frais à son V6, tout en offrant une belle dose de dynamisme à la voiture. L’ensemble est complété par de nouveaux projecteurs Matrix LED permettant d’optimiser la visibilité tout en apportant une touche technologique bienvenue sur ce modèle. De profil, les lignes de la Ghibli sont élancées, et l’esprit coupé est bien présent notamment avec des portières sans cadre, ainsi que des flancs arrière galbées donnant plus de muscle à l’arrière : là, on distingue surtout sa quadruple sortie d’échappement, qui ne laisse plus aucun doute quant à la noblesse de sa motorisation.

Essai Maserati Ghibli : vie à bord

À l’intérieur de cette Maserati Ghibli, l’attention a été portée aux détails, avec notamment une sellerie enveloppante au design particulièrement soigné : celle-ci est garnie avec un choix de plusieurs coloris de cuir pleine fleur surpiqué, comme la version rouge de notre modèle d’essai, qui contraste avec les broderies à l’effigie du trident sur les appuie-têtes. Sur cette version GranSport au typage sportif, plusieurs inserts en fibre de carbone brillante viennent compléter l’ensemble, sur la console centrale, les seuils de porte ainsi que le volant et ses palettes : de quoi apporter une touche d’exclusivité supplémentaire à l’habitacle.

Parmi les nouveautés de cette version 2019, remarquons la discrète apparition d’une nouvelle commande de la boîte de vitesses automatique ZF à huit rapports, empruntée aux dernières Alfa Romeo mais au design toutefois spécifique à Maserati, ainsi qu’un nouvel écran tactile de 8,4 pouces, placé au centre de la planche de bord. Celui-ci commande le système Maserati Touch Control Plus, qui a été mis à jour avec notamment le support d’Apple CarPlay et Android Auto. On aurait apprécié un peu plus d’exclusivité à ce niveau, et non pas retrouver le même système d’infotainment que sur d’autres modèles plus populaires du groupe FCA. Non loin de là, un second écran de 7 pouces prend place au centre du combiné, histoire d’apporter un peu de modernité à l’ensemble sans toutefois tirer un trait sur les traditionnels compteurs analogiques.

La vie à bord est agréable, mais notons que l’habitabilité est un peu juste à l’arrière. Vous pourrez toutefois compter sur quelques extras pour agrémenter votre voyage, comme le luxueux système audio Bowers & Wilkins fort de 1 280 watts, ainsi qu’un arsenal de systèmes de sécurité embarqués comprenant notamment la lecture des panneaux, l’assistance à la conduite semi-autonome, l’avertissement de franchissement involontaire de ligne, l’assistance au maintien de trajectoire, la surveillance active des angles morts, les caméras 360°, le régulateur adaptatif, le système d’alerte anticollision, ou encore le système de détection transversale d’obstacles.

Essai Maserati Ghibli : sur la route

Sous le capot de la Ghibli, vous pourrez opter pour un V6 diesel de 275 chevaux pour 600 Nm de couple, ou bien choisir la noblesse du V6 essence… Maserati vous offre alors deux déclinaisons de ce bloc V6 de 2979 cm³ de cylindrée, développé par Ferrari : une première version forte de 350 chevaux et 500 Nm de couple, ainsi qu’une seconde version de 430 chevaux et 580 Nm de couple. C’est cette dernière qui anime notre modèle d’essai, et la couleur est annoncée dès le démarrage : un grognement caractéristique s’échappe de la bête, le moteur ainsi que la ligne d’échappement tentant de se faire discrets à bas régime, en vain. Chaque montée dans les tours est accompagnée d’un râle de plus en plus rauque, et malgré la 1,9 tonne de l’engin sur la balance, la mécanique n’aura aucun mal à animer cette belle italienne.

Sur route ouverte, difficile de tirer le meilleur des performances de cette Maserati Ghibli. Les chiffres ont de quoi effrayer n’importe quel législateur dans nos belles contrées : le 0 à 100 km/h est avalé en 4,7 secondes, et nous ne verrons jamais les 286 km/h annoncés en vitesse de pointe. Qu’à cela ne tienne : les routes qui séparent la région parisienne de celle du Perche regorgent de tracés sinueux sur lesquels nous pourrons nous faire plaisir, sans pour autant franchir la ligne jaune. La voiture est vive, agréable à mener, bluffante d’efficacité, tandis que le roulis est aux abonnés absents. Peut-être aurait-on apprécié une direction un peu plus communiquante, mais en pratique, celle-ci ne nous aura jamais fait défaut. Mais qu’importe : la ferveur du six cylindres et sa sonorité si ennivrante font qu’on pourra bien lui pardonner quelques défauts, comme cette suspension un peu trop ferme et sportive pour une berline aussi conçue pour les longs trajets.

Niveau transmission, Maserati a fait appel à ZF, qui équipe certains modèles privilégiés de l’autre côté du Rhin et de la Manche, mais également, au sein du groupe FCA, les dernières Alfa Romeo Giulia et Stelvio. On retrouve donc sur la Ghibli une boîte automatique à huit rapports, qui se comporte à merveille une fois associée à cet ennivrant V6 bi-turbo : l’étagement est bien pensé, la gestion est intelligente, et les passages de rapports se font en un clin d’œil. Pour les plus aventureux, il est possible de passer les rapports à la volée grâce aux (très grandes) palettes situées dernière le volant, sans oublier d’appuyer sur le petit bouton « Sport » permettant de libérer toute sa fougue. Et avec la transmission intégrale Q4, qui se comporte d’office comme une propulsion mais qui est capable de répartir en temps réel le couple vers les roues avant (jusqu’à 50%) en cas de perte d’adhérence, notre aventure italienne sous la pluie ne fut qu’une formalité.

Essai Maserati Ghibli : en bref

Avec un tarif débutant à partir de 71 350 € pour la version diesel, et 75 200 € pour le V6 essence en version 350 chevaux, la Maserati Ghibli peut grimper jusqu’à 102 500 € pour notre version Ghibli S Q4 GranSport à l’essai, dotée du V6 de 430 chevaux… Et c’est sans compter sur le malus, à son niveau maximal (10 500 €), ainsi que son interminable liste d’options, dans laquelle vous devrez piocher et qui peut vite rajouter quelques dizaines de milliers d’euros à la note.

À ce prix-là, vous pourrez toujours trouver plus rigoureux, plus confortable ou plus à la pointe de la technologie, mais la Ghibli possède un charme italien que ses concurrentes n’auront pas. Au delà du simple agrément de conduite, c’est aussi le prix de l’exclusivité, qui vous permettra de rouler différemment avec en prime une motorisation six-cylindres à la sonorité envoûtante, attachante, et signée Ferrari… Notre choix est fait !

Essai Maserati Ghibli S Q4 GranSport V6 430 BVA8 : Fiche Technique

• Année de lancement : 2019
• Prix de base : 71 350 €
• Prix du modèle essayé (hors options) : 102 500 €

Photos : essai de la Maserati Ghibli (2019)

Photos : Marie Lizak & Tran HA pour French Driver