Essai du Hyundai Nexo à hydrogène : l’électrique sans les inconvénients

Pour la vie quotidienne, les voitures électriques sont contraignantes : Hyundai propose son alternative zéro émission, avec un nouveau Hyundai Nexo fonctionnant à l’hydrogène : découvrez le à l’essai sur French Driver !

Hyundai n’en est pas à son coup d’essai : en effet, en 2015, le constructeur coréen a doté son SUV compact, le Hyundai ix35, d’une version « Fuel Cell » fonctionnant à l’hydrogène. Comment cela fonctionne : il s’agit simplement d’une voiture électrique, dont les batteries sont alimentées grâce à une pile à combustible, qui permet de transformer l’énergie issue du réservoir d’hydrogène en électricité, grâce à l’oxygène de l’air et à un phénomène d’électrolyse. Principaux avantages face à une voiture 100% électrique : une autonomie accrue (666 km pour le Nexo !), ainsi qu’un réservoir d’hydrogène dont le remplissage s’effectue très rapidement, en quelques minutes à peine, tandis que les seules émissions générées par ce type de véhicule sont de la vapeur d’eau.

En pratique, ces véhicules s’adressent surtout aux professionnels et aux collectivités, car les stations distribuant de l’hydrogène sont très rares : on en compte à peine une dizaine en France. Sur le marché, les véhicules particuliers dotés d’une telle technologie sont également rares : outre les modèles de Hyundai, Honda a expérimenté l’hydrogène avec la Clarity Fuel Cell, tandis que Toyota propose désormais une Mirai dont le style ne passe pas inaperçu… Le Groupe PSA expérimente également cette technologie depuis de nombreuses années (avec les concepts Peugeot H₂O en 2002, 207 CC Epure en 2006 ou encore Flux en 2007), mais n’a pas encore commercialisé une version de série de ces études.

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Essai Hyundai Nexo : premières impressions

Esthétiquement, Hyundai n’a pas voulu verser dans l’excentricité pour sa nouvelle voiture à hydrogène : préfigurée par le concept Hyundai FE Fuel Cell présenté en 2017, on découvre une silhouette assez classique et massive de SUV, avec une longueur de 4,67 mètres, des passages de roues sculptés et une garde au sol surélevée.

Toutefois, quelques éléments suggèrent le caractère exclusif, futuriste et technologique de la motorisation qui l’anime : citons par exemple sa peinture grise mate, ses poignées affleurantes escamotables, façon sportive ou concept-car, ou encore ses feux arrière chromés au masque sombre.

On retrouve quelques inserts gris aluminium en partie basse de la carrosserie, ainsi que les codes stylistiques de Hyundai comme sur la face avant, avec son imposante calandre et ses phares à deux étages. La partie haute, faisant office de feux de jour, voit ses deux optiques reliés par un liseré lumineux soulignant la ligne de capot.

Essai Hyundai Nexo : vie à bord

À l’intérieur, l’ambiance est lumineuse mais également très classique : les formes de la planche de bord et de la console centrale haute sont rectilignes, tandis que l’on retrouve un grand panneau noir embarquant deux écrans : le premier de 12,3 pouces, placé en face du conducteur, fait office de combiné 100% numérique, tandis que le second de 7 pouces est placé au centre de la planche de bord, et commande les fonctions d’infodivertissement.

La console centrale, dont l’ergonomie est un peu déroutante au premier abord, est dotée d’une profusion de boutons, commandant le système multimédia, la climatisation, ou encore la boîte de vitesses : une fois la position de chaque fonctionnalité mémorisée, leur usage en conduisant devient plus intuitif. Quelques petits gadgets sont également au rendez-vous, comme les caméras de rétrovision placées en dessous des véritables rétroviseurs, qui permettent d’avoir un retour de leur image sur le combiné lorsque l’on enclenche un clignotant, ou encore la possibilité de laisser la voiture se stationner en toute autonomie depuis l’extérieur de la voiture, tout en pouvant la télécommander grâce à la clé.

À tout moment, différents écrans permettent de contrôler la gestion énergétique de la voiture, l’autonomie restante ou encore la géolocalisation de la station d’hydrogène la plus proche. Pour le reste, la vie à bord est spacieuse et confortable, et le coffre reste vaste avec un volume de 461 litres, malgré la présence de la batterie dissimulée sous le plancher de celle-ci, ainsi que des trois réservoirs d’hydrogène.

Essai Hyundai Nexo : sur la route

Avant de prendre la route, nous avons fait escale dans l’une des rares stations distribuant de l’hydrogène en France : chez Air Liquide, aux Loges-en-Josas près de Versailles (78). Le distributeur ressemble à une pompe à essence classique, et après vous être identifié grâce à une carte d’abonnement, il vous suffit de bloquer le pistolet sur l’ouverture du réservoir de la voiture.

Le remplissage s’effectue alors, les mains libres, en moins de cinq minutes, à peine le temps de discuter avec un professionnel également venu faire le plein de sa fourgonnette Renault Kangoo « ZE » plutôt atypique, puisqu’elle a été modifiée pour fonctionner à l’hydrogène. Le coût d’un kilogramme d’hydrogène avoisinant les 10 €, il vous faudra compter une soixantaine d’euros pour effectuer un plein complet de votre Nexo. À partir de là, vous disposez d’une autonomie annoncée de 666 km, selon le nouveau protocole WLTP plutôt fidèle à la réalité.

Sous le capot, nous disposons d’une puissance de 163 chevaux et d’un couple de 395 Nm. Si le 0 à 100 km/h est annoncé en 9,5 secondes, en pratique, cette cavalerie a un peu de mal à tracter la presque 1,9 tonne de l’engin. Rappelons toutefois que nous ne sommes pas là pour évaluer les performances d’une sportive, et que le couple généreux est disponible d’une simple pression sur la pédale de droite, permettant une conduite apaisée dans la majorité des situations, que ce soit en ville ou sur les plus longs trajets.

Comme sur une voiture électrique, le silence est de mise à bord, et en réalité, il n’y a pas vraiment de différences à conduire un véhicule 100% électrique ou fonctionnant à l’hydrogène. La conduite est douce et agréable, avec un confort remarquable, mais l’agilité n’est toutefois pas son fort, avec une prise de roulis prononcée dans les courbes. Les relances sont en revanche sûres, et permettent de se déjouer de toutes les situations de conduite du quotidien.

Essai Hyundai Nexo : en bref

Si ce nouveau Hyundai Nexo ne vise clairement pas des records de vente, c’est une belle vitrine technologique pour le constructeur coréen, qui nous démontre une fois de plus sa maîtrise de l’énergie hydrogène. Une technologie encourageante qu’on aimerait bien voir se développer davantage à l’avenir, comme véritable alternative aux véhicules thermiques !

Comme un véhicule électrique sans ses inconvénients en termes d’autonomie, le Hyundai Nexo fait preuve d’une grande polyvalence tout en ne rejettant aucune émission polluante. Mais à ce jour, son véritable point faible serait surtout son prix dissuasif, sans compter la difficulté de s’approvisionner en hydrogène dans nos contrées. En effet, comptez pas moins de 72 000 € pour vous offrir un Hyundai Nexo, qui vous donne toutefois droit à un bonus écologique de 6 000 €.

Notre essai n’ayant pas été très long, nous n’avons pas pu tester l’autonomie maximale de ce Hyundai Nexo, mais le constructeur annonce une autonomie mixte WLTP de 666 km, avec une consommation de 0,95 kg/100 km.