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Essai de la Peugeot RCZ R : pour demain l’avenir

Photo essai Peugeot RCZ R - 1.6 THP 270 ch (Mai 2015)

Porte-étendard en péril, la Peugeot RCZ va tirer sa révérence à la fin de l’année après cinq années d’existence. Fin 2015, Peugeot arrêtera définitivement les lignes d’assemblage de son coupé sportif fabriqué dans les usines de Graz en Autriche, et aucun autre modèle, pour le moment, n’est prévu pour le remplacer. Avant son retrait du catalogue, nous avons voulu, une dernière fois, prendre en main ce qui est à nos yeux le fleuron de la marque au Lion.

Et si l’arrêt de la production de la Peugeot RCZ était un mal pour un bien ? Peugeot n’a pas annoncé de remplaçante à son coupé mais d’ici la fin de l’année nous devrions revoir le 1.6 litres THP de 270 chevaux qui équipe le RCZ R sous une autre robe : celle de la Peugeot 308 GTi by Peugeot Sport.

En effet, ce n’est pas parce que le RCZ se retire que Peugeot fait une croix définitive sur sa gamme sportive, bien au contraire. Avec les récents concept-cars Peugeot Onyx, Peugeot Exalt, Peugeot Quartz et plus récemment Peugeot Vision GT, la firme sochalienne semble plutôt se tourner vers une montée en gamme. Qui dit montée en gamme dit logiquement arrivée de nouveaux dérivés sportifs. Et à l’image du récent projet Peugeot 308 R HYbrid, l’avenir de Peugeot semble aussi se tourner vers la sportivité et il ne serait pas improbable de voir naître d’ici quelques mois un ou plusieurs modèles avec plus de 300 chevaux sous le capot.

Essai Peugeot RCZ R : premières impressions

Photo essai Peugeot RCZ R - 1.6 THP 270 ch (Mai 2015)

Inutile de déballer tout le blabla habituel que l’on se coltine à chaque essai de la RCZ quant à son look résolument sportif, ses formes bodybuildées ou encore son pavillon à double bosselage.
Le coup de crayon des équipes du design de chez Peugeot est tout simplement grandiose et réussir à faire, avec comme base une Peugeot 308 Mk I pas franchement séduisante, un coupé sportif digne de rivaliser, voir même de surpasser la reine de la catégorie, l’Audi TT Mk II, était en soi un véritable coup de génie. Un coup de génie unanime et salué par toute la presse, même celle d’Outre-Rhin.

Avec l’arrivée du restylage en 2013 qui signe l’émancipation du RCZ avec la 308, Peugeot a réussi à revoir la face avant afin de la rendre encore plus agressive en redessinant légèrement les feux afin de lui offrir un regard beaucoup plus félin ainsi qu’en remodelant la calandre pour harmoniser le tout. Un restylage discret qui, à nos yeux, doit obligatoirement bénéficier du Pack Vision avec les feux directionnels Xénon sur fond noir pour vraiment être désirable.

Ces lignes sont en réalité les prémices de l’avenir de Peugeot. Non pas qu’elles vont inspirer toutes les futures Peugeot, mais depuis RCZ, force est de constater que cela soit dans les concept-cars ou les modèles de série, Peugeot a revu sa copie de fond en comble notamment grâce au formidable travail de Gilles Vidal.

Essai Peugeot RCZ R : vie à bord

Photo intérieur Peugeot RCZ R - 1.6 THP 270 ch (Mai 2015)

Dans cette partie, nous vous ferons grâce de la comparaison avec l’Audi TT actuelle, les voitures n’ont plus rien à voir, ce qui nous paraît parfaitement logique au vu de l’avancée technologique en l’espace de cinq années. Non, l’habitacle du RCZ n’est pas des plus désirables, il est repris de la Peugeot 308 Mk I avec forcément ses nombreux défauts mais aussi ses qualités.
L’instrumentation tournée vers le ciel me paraît toujours aussi étrange, tout comme la qualité d’assemblage des matériaux. C’est là que l’on se rend compte des énormes progrès de Peugeot dans ce domaine avec la nouvelle génération de 308.

Désormais l’i-Cockpit fait office de référence -à juste titre- et il est regrettable de n’avoir jamais eu cet habitacle avec notamment ce petit volant au sein d’un RCZ R avec qui nous faisons véritablement corps sur la route. Le volant actuel du RCZ est assez détestable, trop gros, l’ajout d’un simple insert chromé sur l’embase du volant est un détail tout comme l’insigne R en relief situé au niveau des seuils de portes.

Le système multimédia bien qu’un peu daté fait le travail, sans extravagance, et était plutôt de bonne facture à l’époque où celui-ci est sorti. Une petite mise à jour ne lui aurait surement pas fait de mal, mais ce n’est peut-être pas vraiment ce que recherchent les clients du RCZ.

Simple deux places ou petit quatre places ? Tout dépend de l’usage. Pour un long trajet excédant deux heures de temps, je ne risquerais pas à mettre tout être vivant normalement constitué à l’arrière de ce coupé, au risque de me voir condamné pour violence avec pour circonstance aggravante la torture, mais il faut bien reconnaître que pour transporter deux petits gabarits pour un simple trajet du quotidien, le RCZ peut s’avérer fort pratique. La seule gêne hormis l’espace aux jambes serait le double bosselage de l’immense surface vitrée arrière servant à la fois de lunette arrière et de toit vitré panoramique pour ses occupants arrière.

Essai Peugeot RCZ R : sur la route

Photo essai Peugeot RCZ R - 1.6 THP 270 ch (Mai 2015)

Peu de chose à reprocher à cette RCZ R au niveau de son comportement routier malgré un âge assumé. Le différentiel autobloquant Torsen, que l’on retrouve aujourd’hui notamment sur la Peugeot 208 GTi by Peugeot Sport, assure la sérénité du train avant.
La direction est précise et les remontées d’informations sont instantanées, dans le RCZ R, son pilote ressentira toutes les aspérités de la route comme n’importe quelle sportive qui se respecte.

Le petit quatre-cylindres gavé à coup de pistons forgés, d’un bloc moteur renforcé et d’un turbo twin-scroll est explosif avec un rendement de 170 chevaux par litre. L’échappement retravaillé offre un son très rauque qui émane sans artifice. Suffisamment rare pour être souligné, d’autant plus que le son résulte du travail d’un petit bloc turbo pas vraiment réputé pour être des plus jouissifs à l’oreille.

Simple traction, le RCZ R, malgré un bon train avant, a souvent du mal à absorber l’explosivité du moteur. Non pas que celle-ci devienne incontrôlable mais la présence du Torsen est quasi indispensable afin de pouvoir rouler à vive allure en toute sécurité.

Photo essai Peugeot RCZ R - 1.6 THP 270 ch (Mai 2015)

La boite six vitesses est parfaitement étagée et permet de conduire la voiture en ville en toute décontraction grâce à une plage d’adhérence assez étroite permettant de doser assez simplement l’embrayage et l’accélérateur sans réellement se prendre un coup de pied aux fesses à chaque coup de gaz. Le coup de pied aux fesses sera plus équivoque au moment d’un bon gros kickdown de bûcheron. La boîte offre réellement un bon compromis entre conduite souple et conduite sportive.

Petit bémol tout de même sur les débattements, mine de rien assez importants, du levier de vitesses pour une voiture de cette catégorie, qui vient s’ajouter à un verrouillage assez flou qui ne semble pas avoir été retravaillé, puisque celui-ci découle directement du RCZ THP 200 chevaux sans améliorations particulières.

Côté freinage, Peugeot Sport n’a pas fait dans la dentelle en proposant de série des freins typés circuit, très mordants et où l’on s’étonne parfois à n’en pas voir les limites. Les disques ventilés percés à étriers fixes 4 pistons remplissent parfaitement leur tâche, au point de parfois se laisser surprendre en virage. Le système de freinage combiné au Torsen autorise des entrées en courbes franches en plongeant instantanément dans la courbe sans se poser la moindre question, toujours un filet de gaz ou un filet de frein pour bien garder la voiture sous contrôle.

Essai Peugeot RCZ R : en bref

Photo essai Peugeot RCZ R - 1.6 THP 270 ch (Mai 2015)

Finalement, la Peugeot la plus puissante jamais construite n’aura peut-être pas eu la carrière qu’elle méritait. Sortie en 2013, elle va tirer sa révérence à la fin de l’année, mais au vu de l’amas de fans Peugeot s’étant indignés de l’arrêt de la production de cette voiture, Peugeot ne restera surement pas les bras croisés. Même si la politique interne et le plan « Back in the Race » mis en place par Carlos Tavares, dirigeant de PSA Peugeot Citroën et appliqués par Maxime Picat, patron de la marque au Lion, tend vers la réduction des modèles, une nouvelle sportive aurait parfaitement sa place dans un hall d’exposition Peugeot.

Le sport automobile by Peugeot nous le retrouvons dans ce RCZ R au tempérament explosif qui, au final, n’a pas beaucoup de défauts hormis peut-être cette boite de vitesses perfectible. Le train avant se comporte divinement bien en plus d’être assez joueur, le touché de route est bon, la direction précise et sans parasites. La fermeté de ses suspensions qui tapent directement et sans fioritures dans la caisse, ou encore ses sièges baquets aux maintiens latéraux plutôt légers, ne vous permettront pas de faire des virées de plusieurs centaines de kilomètres mais, malgré sa polyvalence, les technologies employés par Peugeot Sport dans ce RCZ R incitent à aller dévorer de l’asphalte, sans foi ni loi, à repousser ses limites, parfois même à la violenter pour pouvoir faire cracher toute sa fougue à ce quatre-cylindres turbocompressé un temps décrié mais toujours cité, et même récompensé comme moteur de l’année.

Essai Peugeot RCZ R : Fiche Technique

  • Moteur : Transversal avant, 4 cylindres en ligne à 16 soupapes, 1598 cm³, injection directe, THP (Turbo High Pressure)
  • Suralimentation : Turbo
  • Puissance : 270 ch DIN (199 kW) à 6.000 tr/min
  • Puissance fiscale : 16 CV
  • Couple moteur : 330 Nm de 1.900 à 5.500 tr/min
  • 0 à 100 km/h : 5,9 secondes
  • Vitesse maxi : 250 km/h
  • Transmission : Traction avant
  • Boite de vitesses : MCM R renforcée – Mécanique à 6 rapports avec différentiel à glissement limité Torsen
  • Pneus : 235/40 R19 Goodyear Eagle F1 Asymmetric 2
  • Freins : Disques ventilés percés (380 mm à l’avant, 290 mm à l’arrière) étriers fixes quatre pistons à l’avant, étriers flottants mono piston à l’arrière
  • Suspensions avant : Pseudo McPherson
  • Suspensions arrière : Traverse déformable
  • Longueur : 4.287 mm
  • Largeur : 1.845 mm
  • Hauteur : 1.352 mm
  • Empattement : 2.612 mm
  • Diamètre de braquage : 10.6 mètres
  • Volume de coffre : 384 litres
  • Poids à vide : 1.280 kg
  • Consommation Urbaine : 8.4 l/100km
  • Consommation Extra-Urbaine : 5.1 l/100km
  • Consommation Mixte : 6.3 l/100km
  • Capacité Réservoir : 55 litres
  • Emissions de CO2 : 145 g/km (Malus : +500 €)
  • Année de lancement : 2013
  • Prix de base : 43.350 €
  • Prix du modèle essayé : 45.150 €

Équipements du modèle essayé :

  • Aide au stationnement avant et arrière
  • Alarme
  • Coques de rétroviseurs extérieurs Noir Perla Nera
  • Peinture métallisée Rouge Erythrée
  • Système HiFi JBL
  • WIP Com 3D

Photos : essai de la Peugeot RCZ R

Remerciements chaleureux à toutes les équipes de Peugeot France, pour leur confiance et le prêt de la Peugeot RCZ R !

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Yann Lethuillier

Mange du pneu, boit de l'essence et dort sur l’asphalte.

Un commentaire

  1. PEUGEOT fait la plus grande erreur de supprimer tout ces belle coupé et les cabriolet sans avoir des remplaçantes,c’est pas une simple berline sportive comme la 208 ou 308 qui fait tourner les têtes ,PEUGEOT sans coupé et de cabriolet,pour moi c’est du suicide !

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