À la UneEssais auto

Essai Hyundai Ioniq 9 : l’électrique de tous les superlatifs

Photo essai Hyundai Ioniq 9 (2025)

Très puissant, très encombrant, très habitable, le Hyundai Ioniq 9, nouveau vaisseau amiral du coréen Hyundai, entend transformer les déplacements des familles nombreuses en expérience unique. Nous l’avons essayé sur les jolies et sinueuses routes du Perche.

Contrairement à une idée reçue, les véhicules les plus encombrants et les plus luxueux ne sont pas forcément les plus logeables, notamment lorsqu’ils sont propulsés par une mécanique hybride rechargeable qui grève sensiblement le volume du coffre.

Autre problématique des grands véhicules, la taxation. A moins de carburer à l’électrique, l’hyper malus français écrase de nombreux modèles commercialisés dans l’Hexagone sous le poids des taxes. A moins d’avoir trois enfants et de bénéficier de l’abattement fiscal (NDLR : La réduction du malus CO2 est de 20 g/km par enfant ou d’1 ch par enfant. La réduction du malus masse est de 200 kg par enfant). Des mastodontes tels que les BMW X7 ou Mercedes GLS sont donc commercialisés pour cette seule raison sur le marché français, et leurs ventes se révèlent anecdotiques.

Pour empêcher le Volvo EX90 de tourner en rond (il est pratiquement seul sur son segment avec le Kia EV9 en motorisation 100% électrique), voici que Hyundai France s’est convaincu de commercialiser son impressionnant Ioniq 9 chez nous. Un modèle que nous avions découvert en statique en février dernier, et qui nous avait laissé un bon souvenir.

Un sacré pari pour la firme coréenne, qui souffre comme ses concurrents de la désaffection des clients français pour les voitures neuves. Ainsi, 20 970 Hyundai se sont écoulées chez nous en 2024, soit une baisse de tout de même 9,3% par rapport à 2023. Pas sûr que le Hyundai Ioniq 9 gonfle ces chiffres, puisque Hyundai estime en vendre un peu plus de 200 exemplaires cette année, voire 1 000 en année pleine.

Essai Hyundai Ioniq 9 : premières impressions

Photo essai Hyundai Ioniq 9 (2025)

Présenté au Salon de Los Angeles 2024, le Hyundai Ioniq 9 se distingue comme les récentes productions du constructeur par un style fort et différenciant. Plus proche du break surélevé que du SUV dans le principe, il arbore des traits taillés à la serpe et des roues aux quatre coins, qui devraient séduire les aficionados des modèles des années 70 et 80.

Assemblé en Géorgie, aux États-Unis, il mesure 5,06 mètres de long pour 1,98 mètre de large, ce qui lui interdit bon nombre de parkings souterrains… Du moins en France. Pourtant, l’intense travail aérodynamique avec une proue optimisée, le gratifie d’un coefficient aérodynamique inattendu, avec un Cx de 0,26. La même valeur qu’une certaine Opel Calibra, un coupé qui avait fait sensation en 1989 pour sa finesse esthétique.

Autres temps, autres moeurs, d’autant qu’ici, les roues affichent au minimum 19 pouces, voire 21 pouces sur la finition élitiste Calligraphy. Trois niveaux de finition sont d’ailleurs disponibles : Creative, Executive, et donc Calligraphy, avec une liste d’options qui se compte sur les doigts d’une main (peinture métallisée, configuration des sièges…).

Essai Hyundai Ioniq 9 : vie à bord

Photo essai Hyundai Ioniq 9 (2025)

La montée en gamme de Hyundai lui permet de flirter avec l’univers du luxe. L’habitacle du Hyundai Ioniq 9 a d’ailleurs cette singularité d’associer un modernisme technologique indéniable, avec un certain classicisme apprécié des modèles hauts de gamme. Sellerie en cuir véritable, métal anodisé, inserts de type bois, et plastiques généreusement moussés donnent un certain cachet à cet habitacle… Bien loin en tout cas du côté clinique de certains modèles électriques. Dommage alors que le traitement des contre-portes vienne ternir le tableau, avec un choix de matériaux moins valorisant. Idem pour le cuir dans la finition Executive, qui manque de chaleur. Il faudra opter pour la version Calligraphy pour disposer d’une qualité Nappa.

En revanche, côté habitabilité, le Hyundai Ioniq 9 met tout le monde d’accord. Outre la position de conduite très agréable, l’espace à tous les sièges est vraiment généreux. Sur notre modèle d’essai en configuration 7 places, on dispose d’un espace aux genoux très important et d’une banquette coulissante et inclinable. Les sièges de troisième rang n’ont rien d’une punition et des adultes peuvent y voyager plutôt sereinement, grâce à des sièges moelleux et un espace correct.

Photo essai Hyundai Ioniq 9 (2025)
Photo essai Hyundai Ioniq 9 (2025)

Et puis, avec toutes les banquettes en place, le volume de coffre revendique encore 338 litres de volume, soit une capacité d’une bonne citadine. Notons qu’une configuration 6 places est disponible sur la version Calligraphy, avec un confort encore accru pour les passagers (repose mollets, mode relaxation et fonction massage).

En matière d’équipements, le Hyundai Ioniq 9 dispose d’à peu près tous les raffinements du moment, y compris l’adaptateur V2L extérieur (de série dès Executive), d’une prise USB-C 100 W, d’un système de désinfection des appareils de type smartphone, de la caméra 360°, du toit ouvrant panoramique, d’un assistant personnel utilisant l’intelligence artificielle, sans oublier un vitrage acoustique… La liste est tellement longue qu’il faudrait un deuxième article !

Essai Hyundai Ioniq 9 : sur la route

Photo essai Hyundai Ioniq 9 (2025)

Toutes les versions du Hyundai Ioniq 9 disposent d’une batterie de grande capacité (110 kW) à technologie Lithium-ion Polymère. En revanche, le modèle d’accès dispose d’une motorisation forte de 218 chevaux, un peu juste en matière de performances, surtout avec un engin qui pèse au minimum 2,5 tonnes. Notre choix s’est porté sur la version HTRAC, qui outre ses quatre roues motrices, dispose d’une puissance de 307 ch.

Une cavalerie confortable qui permet au Ioniq 9 de se mouvoir avec un certain dynamisme, notamment lorsqu’on active le mode Sport qui libère tous les chevaux. Hyundai annonce un 0 à 100 km/h en 6,7 secondes, qui n’est sans doute pas loin de la réalité. Performant et silencieux grâce à son acoustique renforcée, le coréen confirme l’importance de l’aérodynamisme en matière d’efficience énergétique. Malgré son poids (2 657 kg en version HTRAC), il nous a gratifiés d’une consommation de 23 kWh/100 km sur un trajet de 371 km avalés à bonne allure, dont un bon tiers sur autoroute.

Photo essai Hyundai Ioniq 9 (2025)
Photo essai Hyundai Ioniq 9 (2025)

Selon nos calculs, l’autonomie réelle s’établit donc à environ 450 km sur un parcours varié, contre 600 km annoncés par Hyundai. Un chiffre plutôt correct, d’autant que la charge est, nous allons le voir, particulièrement rapide. Capable d’encaisser jusqu’à 232 kW en pic, le Ioniq 9 s’est illustré avec une vitesse de charge de 212 kW pendant notre test, corroborant le chiffre de 24 minutes (10% à 80%) annoncé par la marque. Il faut dire que le Hyundai Ioniq 9 dispose de la technologie 800 V, mais aussi du système de chauffage par pompe à chaleur et du préconditionnement de la batterie.

Sur la route, le Ioniq 9 se montre plus agile que prévu et apprécie plutôt la conduite rapide sur départementale. Attention toutefois à sa masse au freinage. La direction électrique manque de précision en son point milieu, mais surtout, le coréen amortit sèchement les irrégularités de la route, ce qui vient parfois troubler le confort ouaté de l’habitacle.

Essai Hyundai Ioniq 9 : en bref

Photo essai Hyundai Ioniq 9 (2025)

Hyundai a eu la bonne idée de conserver des touches physiques pour commander la radio, l’ordinateur de bord ou encore la climatisation. L’instrumentation numérique et l’écran multimédia offrent par ailleurs un affichage de qualité, et une réactivité immédiate. Par contre, l’ergonomie n’est pas le point fort du modèle avec certains menus et sous menus complexes. Comme souvent, les aides à la conduite sont intrusives, mais heureusement désactivables.

Vendu dès 69 900 € en version propulsion, le Hyundai Ioniq 9 (et sa garantie de 5 ans avec kilométrage illimité) est tarifé 81 500 € en HTRAC Executive, sans malus… Pour le moment. C’est sensiblement moins cher que le Volvo EX90 (dès 89 500 €) aux prestations proches, mais dont la dotation est moins riche.

Au final, et malgré son tarif élitiste pour une marque généraliste, le Hyundai Ioniq 9 nous a convaincus par sa capacité à faire voyager 6 ou 7 personnes, dans un grand confort, sans avoir à trop se soucier du rayon d’action.

Essai Hyundai Ioniq 9 – HTRAC 307 ch 110 kWh : Fiche Technique

Photo essai Hyundai Ioniq 9 (2025)

  • Moteur : Électrique
  • Puissance : 307 ch
  • Couple moteur : 605 Nm
  • Puissance fiscale : 5 CV
  • 0 à 100 km/h : 6,7 s
  • Vitesse maxi : 200 km/h
  • Transmission : 4×4
  • Boîte de vitesses : Automatique à 1 rapport
  • Pneus : 275/50 R20
  • Freins : 4 freins à disque
  • Suspensions avant : Type MacPherson
  • Suspensions arrière : Type multibras à réglage d’assiette automatique
  • Longueur : 5 060 mm
  • Largeur : 1 980 mm
  • Hauteur : 1 790 mm
  • Empattement : 3 130 mm
  • Diamètre de braquage minimum : 12,48 m
  • Volume utile : 338 à 908 litres (52 l de frunk)
  • Capacité de remorquage : 2 500 kg freiné
  • Poids à vide : environ 2 657 kg
  • Autonomie Mixte : 606 km
  • Taux de charge DC : 232 kW
  • Taux de charge AC : 11 kW
  • Capacité Batterie : 110,3 kWh
  • Emissions de CO2 : 0 g/km (pas de Malus)
  • Norme antipollution : Euro VI
  • Année de lancement : 2025
  • Prix de base : 69 900 €
  • Prix du modèle essayé (hors options) : 81 500 €

Photos : Essai Hyundai Ioniq 9 HTRAC (2025)

Photos : Julien-Georges Marcos pour French Driver, Sarah Heitzmann, Hyundai

Tags

Julien-Georges Marcos

Plus de vingt ans de journalisme et passionné par tout ce qui roule, flotte et vole ! Si les carburateurs et les "gros" six à plat ont bercé mon enfance, j'ai aussi pris conscience des nouveaux enjeux environnementaux !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer