Essai SEAT Leon SC Cupra 280 : sagesse innocente, beauté dynamique

Découvrez notre essai de la SEAT Leon SC Cupra 280, qui revêt son plus beau jogging et nous emmène faire un tour sur les routes exigeantes d’Auvergne avec un coupé aussi volcanique que les terres traversées…

La réputation du circuit du Nürburgring en fait aujourd’hui le terrain de référence pour tout véhicule à prétention sportive. Et la course au titre est rude : c’est au véhicule le plus rapide dans sa catégorie de décrocher les lauriers, pour ainsi espérer remplir le carnet de commandes du constructeur. Alors que Mégane RS et Leon Cupra s’affrontaient sur le Ring de l’Enfert Vert, les avis se sont forgés autour de ces deux modèles en particulier.

De notre côté, cela s’est traduit par un premier essai de la Mégane RS Trophy que vous pouvez retrouver ici. Désormais, c’est sur la concurrence ibérique que nous jetons notre dévolu… La troisième génération de la SEAT Leon revêt son plus beau jogging et nous emmène faire un tour sur les routes exigeantes d’Auvergne avec un coupé aussi volcanique que les terres traversées.

Essai SEAT Leon SC Cupra 280 : premières impressions

Basée en version break, 5 portes ou SC coupé 3 portes, c’est dans cette dernière que notre modèle d’essai se présente. Arborant une teinte gris métallisé avec de discrets reflets bleus, elle est en accord avec la typologie voulue : sans verser dans l’outrance, la personnalité de la voiture se loge dans les détails. La carrosserie reprend le modèle de la SEAT Leon de base, avec, sur les flancs, deux arrêtes marquées venant équilibrer la voiture. Placées à chaque continuité de faces, le résultat donne une ligne de caisse acérée, ceinturant les larges ailes où viennent se loger les imposantes jantes 19 pouces Titanium chaussées de pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 en 235/35 R19, dissimulant, derrière les rayons diamantés biton, les étriers de freins rouge signés Brembo, à quatre pistons et disques perforés de 370×32 mm.

La face avant renforce sa stature sportive en s’appuyant sur des projecteurs full LED dont la température de couleur est semblable à la lumière du jour, apportant un confort certain la nuit. Ajoutons qu’à sa sortie, la Leon s’affichait fièrement comme étant la première compacte équipée de tels projecteurs sur tous les niveaux de finition. En forme de flèche, la signature lumineuse confère au modèle un tempérament bien trempé. La calandre arbore une grille en nid d’abeille, et accueille un logo Cupra spécifique. Disposées en bas de la calandre, ce sont cinq entrées d’air supplémentaires qui trouvent leur place. En écho au traitement supérieur de la face avant, les imposantes prises d’air remplacent le système anti-brouillard et participent au bon refroidissement du moteur ainsi que des freins.

A l’arrière, l’inscription Leon (à prononcer Léonne, vous assurant connaissance entière sur le modèle) laisse place à Cupra (à prononcer Coupra, parce qu’elle est tranchante, indéniablement) et engage alors les automobilistes vous suivant à ne rien tenter de bête, car la voiture est bestiale. Encadrant le volet de coffre, les feux arrière arborent une signature lumineuse précise affirmant le côté haut de gamme de la voiture. En partie basse, l’insert noir du pare-chocs évoque un extracteur d’air et accueille deux canules d’échappement ovales, toutes deux fonctionnelles, délivrant un son rauque ne donnant pas dans l’excès.

Subtile dans l’affirmation de sa puissance mais claire dans ses prétentions, la Leon Cupra arbore un look affirmé, notamment grâce à une face avant ajourée par de nombreuses écopes d’air et dotée d’un regard précis et technologique. Par ces notes délicates, la Cupra ne tombe pas dans l’exubérance  sportive mais dans la subtile diffusion d’un avertissement pour les initiés. Le véhicule le plus puissant de la gamme SEAT n’est pas le plus voyant, mais n’en est pas moins déterminé à distiller une expérience de conduite différente.

Essai SEAT Leon SC Cupra 280 : vie à bord

Pour vivre cette expérience de conduite, on retrouve à bord la même discrétion que celle présentée à l’extérieur. Enveloppants, les sièges baquets chauffants misent sur le confort, et la sobriété : pas de rouge tapant en complément de l’alcantara noir, mais un blanc neutre. Ce traitement bicolore est présent aussi sur le volant multifonctions à méplat, entièrement gainé de cuir surpiqué de coutures blanches. Ciel de toit, plastique moussé, équipements : le noir est de la partie pour un rendu très épuré.

Discrète, oui. Mais pas que : le drapeau à damiers Cupra signe les éléments intérieurs, avec son apparition dans le combiné d’instrumentation (gradué jusqu’à 300 km/h !), le pommeau de vitesses et l’inscription en toutes lettres sur les baquets. Autant d’éléments qui mettront la puce à l’oreille des passagers. Ils ne tarderont pas à comprendre : si l’esthétique se veut passe partout et inoffensive malgré tout l’équilibre et le soin apporté à l’ensemble, c’est un tout autre environnement qui s’offre à nous, une fois le contact mis… Entre sportivité et discrétion utile pour une polyvalence d’usage, la sauce prend, il ne reste plus qu’à la lancer dans de multiples configurations routières.

Sa sobriété évoque alors sa polyvalence d’usage. Aussi à l’aise en conduite dynamique qu’en usage quotidien, on appréciera la télématique embarquant un GPS, le SEAT Sound System avec 135W + 35W de caisson de basse, un disque dur de 10 Go, lecteur DVD, SD et USB ainsi que MirrorLink pour smartphone Android et une connexion Bluetooth permettant la saisie de SMS depuis l’écran tactile de 5,8 pouces. Cet équipement média SEAT Easy Connect s’est avéré complet avec un tactile réactif, néanmoins son usage nécessitera un temps de prise en main tant les menus sont étendus. Même remarque pour l’écran couleur du combiné d’instrumentation, avec des fonctions telles qu’un chronomètre ou des affichages de consommation poussés. Cette interface avec l’électronique de bord voit intervenir dans sa conception une multitude de boutons sur le volant : ceux-ci se révèlent assez sensibles et s’activent à chaque pression maladroite, notamment en conduite sportive.

Balayage des compteurs, éclairage, démarrage, l’échappement se met en branle. Et, depuis le pédalier aluminium, on donne les premières vocalises du 2 litres TSI 280 chevaux de 350 Nm. Renforcé, le bloc 4 cylindres accueille des pistons aluminium et des bielles rigidifiées, tandis que le turbo charge à 1.1 bar et trouve dans l’échangeur air-air un refroidissement optimisé, tout comme l’ensemble des pièces composant le bloc. On obtient un ensemble disponible à chaque moment, avec un fonctionnement plutôt bipolaire avec, en bas, une accélération efficace et, haut dans les tours, un moteur qui s’exprime pleinement grâce aux clapets d’échappement libérés et laissant les vocalises s’exprimer ainsi que l’aiguille grimper, au gré du profil de la route et des limitations tolérées. Car si la voiture est sans limites – ou tout du moins elles sont repoussées suffisamment loin – ce sont les possibilités propres au pilote qui sont mises en jeu, ainsi que son permis de conduire.

Essai SEAT Leon SC Cupra 280 : Sur la route

Avec 280 chevaux sous le pied droit, une boite à débattement court et un châssis qui appuie son efficacité sur un différentiel autobloquant multi-disques actionné hydrauliquement et contrôlé électroniquement, l’ensemble est convaincant. C’est une voiture agile qui s’offre à nous, et, malgré une transmission uniquement à l’avant, elle ne souffre d’aucune perte de grip dans des conditions délicates. En courbes plus ou moins serrées, la voiture passe sans broncher et se place très bien grâce à direction précise, et progressive.

La crémaillère est optimisée par une dentelure propre et un moteur électrique : il ne faut que 1.1 tour pour braquer en butée, facilitant alors le roulage sur route sinueuse tout en gardant les mains au même endroit sur le volant. Les épingles sont passées vite, et bien : l’autobloquant fonctionne à merveille, et, combiné à une boite bien étagée ainsi qu’à un moteur plein sur une large plage d’utilisation. Agile et efficace, la Cupra se montre aussi volontaire à faire grimper l’aiguille rapidement qu’à la faire descendre grâce à un freinage Brembo sécurisant qui ne manque pas de mordant. En condition extrême, la bonne ventilation des freins garantit une endurance durable, utile lors de sessions circuit par exemple.

Il est permis de se permettre l’impensable, en sécurité grâce aux aides mécaniques liées à l’autobloquant ou à l’électronique via les différents éléments de contrôle de stabilité que sont l’ESP, l’EDS ou la suspension pilotée. Depuis le Cupra Drive Profile situé sur la console centrale, on sélectionnera le mode le plus approprié à la situation depuis l’écran tactile de 5.8 pouces, tourné vers le conducteur pour une meilleure accessibilité.

C’est entre 4 modes que l’on peut choisir de jeter son dévolu : en bonne routière, on prendra le mode Confort et sa retenue tant sur le plan de la consommation que de lois d’amortissement spécifiques. Mode Sport engagé, le compromis change de bord pour un comportement plus rigide au niveau des liaisons au sol, la direction ou encore la sonorité du moteur. Pour un usage extrêmement dynamique, le pilote pourra opter pour le mode Cupra, désactivant toutes les aides électroniques tout en paramétrant une réponse d’accélérateur plus vive. Toujours en mode Cupra, le différentiel autobloquant, la direction et la suspension adoptent chacun un mode laissant s’exprimer pleinement la voiture sur route ouverte comme sur circuit.

Alors que la Leon Cupra joue la carte de la sobriété extérieure et intérieure, c’est un tout autre aspect qui apparait sous le capot. Dotée d’un potentiel dynamique immense, la voiture se trouve agile sur section sinueuse avec des attaques et des relances franches, permises par un châssis précis et fiable. Sur section plus linéaire avec de grandes courbes, la tenue de route n’est pas en reste : ça passe fort, et bien, sans que la caisse ne bouge. L’autobloquant fait le travail, il ne reste plus qu’à s’amuser à son bord : les seules limites seront les vôtres tant celles de la Cupra sont repoussées, demandant à aller s’amuser sur circuit pour explorer de nouvelles possibilités.

Essai SEAT Leon SC Cupra 280 : en bref

Avec Cupra, on a donc une voiture typée radicalement sportive, mais affichant un look plutôt discret et haut de gamme. Cette dernière impression est renforcée par l’équipement venant agrémenter l’intérieur. Néanmoins, SEAT réussit à maîtriser le tarif en proposant beaucoup d’éléments en option comme le régulateur adaptatif, ou bien en évitant les solutions coûteuses au développement : le démarrage se fait à la clé classique, tandis que le châssis allégé utilise une technologie formée à chaud permettant de maitriser le poids de l’ensemble tout en rigidifiant la carrosserie. Sans faire appel à la fibre de carbone ou au magnésium, cette Léon contient ses prix tout en se montrant généreuse dans son dynamisme.

Choisir entre une Mégane RS et une Leon Cupra SC ne sera pas chose facile. Si la gamme Cupra est plus étoffée avec une version SC, 5 portes et break ST, elle est aussi plus discrète mais très efficace. On peut compter sur une liste d’options intéressantes qui sauront faire augmenter le prix mais ajouter un agrément supplémentaire (l’alarme ou le régulateur adaptatif ainsi que l’assistance au freinage d’urgence nous semblent indispensables, tout comme le pack Sub’8 pour l’esthétique et l’efficacité induite).

Repoussant les limites dynamiques, son excellent châssis mû par un 2L TSI généreux et coupleux saura charmer tout amateur de sportives. On n’a pas compté les pouces levés sur notre passage, mais il est vrai que malgré sa discrétion elle sait se faire remarquer auprès des connaisseurs, grâce à son look sport et chic. Nul doute qu’elle saura surprendre et faire évoluer son propriétaire tout en prenant plaisir et en s’amusant en sécurité, dans un ronronnement agréable et diablement enchanteur…

Essai SEAT Leon SC Cupra 280 : fiche technique

SEAT leon SC Cupra 280 : options disponibles

A partir de 33 500 euros, pour notre modèle qui comprend aussi :

• Le pack Sub’8 avec jantes 19 pouces, freins Brembo quatre pistons et disques 370×32 mm, bas de caisse spécifiques (+2625 €) ;
• Le pack Navigation Pro avec lecteur DVD, Disque Dur 10Go, SMS, Mirror Link (+875 €) ;
• Les sièges baquet Top Sport Alcantara chauffants (+1175 €) ;
• La peinture gris dynamique (+595 €).

On peut adjoindre :

• Une boite automatique DSG6 (+1800 €) ;
• Un pack adaptatif avec régulateur adaptatif, et front assist aidant au freinage d’urgence (+305 €) ;
• Un pack techno pour gérer automatiquement les feux de route/croisement ou le franchissement involontaire de lignes, ou même la lecture de panneaux (+305 €) ;
• Un toit ouvrant (+810 €).

Photos : essai de la SEAT Leon SC Cupra 280

Remerciements chaleureux à toutes les équipes de SEAT France, pour leur confiance et le prêt de la SEAT Leon SC Cupra 280 !