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Essai Skoda Superb Greenline – Europa Trip : 1780 kilomètres au vert

Photo essai Skoda Superb Combi Greenline - Europa Trip 2016

Parcourir 1.780 kilomètres avec un seul plein de gazole : le défi est lancé et c’est un vrai challenge qui nous attend en Europe de l’Est avec un départ sur les terres historiques de Skoda. De Prague à la mer Baltique en passant par Cracovie et Varsovie sans faire le coup de la panne : cap ou pas cap ?

Après une première prise en main très convaincante de la nouvelle Superb Combi (retrouvez notre essai de la Skoda Superb Combi), Skoda nous a conviés à mettre à l’épreuve l’autonomie plus que généreuse de la version Greenline de son break familial, une déclinaison « basse consommation » équipée du 1.6 l TDI de 120 chevaux, à l’occasion de l’Europa Trip 2016, un voyage à travers l’Europe qui nous a emmené en Lettonie, au bord de la mer Baltique…

Essai Skoda Superb Greenline : premières impressions

Photo essai Skoda Superb Combi Greenline - Europa Trip 2016

Reprenant la base de la Skoda Superb, l’esthétique ne diffère pas d’une version classique : hormis le badge Greenline situé à l’arrière, le reste est semblable à la gamme avec un style épuré mais efficace, pour un rendu discret, sans fioritures et affirmant plutôt bien une certaine montée en gamme. La ceinture de caisse est marquée, les projecteurs ont un dessin soigné avec un éclairage Xénon adaptatif, relevés par des LED au contour précis.

La calandre intègre les divers capteurs nécessaires aux équipements embarqués, dissimulés par des barrettes verticales donnant une stature à la voiture et signant le design actuel d’une Skoda. Notre modèle d’essai est en carrosserie break « Combi », offrant un coffre plus généreux en espace, qui, une fois la banquette arrière et le siège passager rabattus, donne une longueur de chargement très confortable pour le transport d’objets encombrants.

Pour mériter son badge Greenline, la Superb voit son aérodynamisme modifié avec un carénage de soubassement optimisé pour un meilleur écoulement de l’air, appuyé avec un becquet de coffre ou de toit selon la version. (Cx de 0.263 et 0.275 en Combi). Rabaissé, le châssis perd 15 mm de hauteur et parachève ainsi la liste des conditions devant permettre de relever le défi : mécaniquement, le moteur diesel développant 120 chevaux à 3.500 tours/minute et affichant un couple de 250 Nm à 1.500 tours/minute est couplé à une boîte longue pour une faible consommation auquel on adjoint de l’AdBlue et un pot catalytique SCR. On obtient alors une caisse profilée, un moteur peu vorace en carburant, et, pour parachever le tout, on peut aussi compter sur des pneus à faible résistance au roulement.

Essai Skoda Superb Greenline : vie à bord

Photo essai Skoda Superb Greenline - Europa Trip 2016

Ambiance sérieuse à l’intérieur, avec une sellerie tissu (ou cuir disponible en option, mais incompatible avec le siège passager rabattable) où l’on se sent bien, avec un bon maintien dorsal. On retrouve les musts d’une grande routière avec un volant réglable en hauteur et en profondeur ainsi qu’un accoudoir central accueillant une boîte de rangement climatisée, tout comme la boîte à gants !

Installé face au volant, le conducteur appréciera la matrice couleur disposée entre le compte tours et le tachymètre : elle retranscrit les informations du grand écran tactile gérant tout l’infotainment du véhicule, embarquant les connectivités avancées Apple CarPlay et MirrorLink. Il donne accès aux données du téléphone connecté tels que la musique, les messages et les appels, et ceci en toute sécurité.

Après un temps d’adaptation au système et à ses fonctionnalités, on se promène facilement d’une page à l’autre : les informations sont claires et les possibilités de personnalisation de l’écran de navigation permettent d’optimiser ses déplacements, qu’ils soient professionnels (affichage des parkings et points d’intérêts) ou personnels (ajout d’étapes, choix des routes et proposition d’itinéraires bis notamment).

Essai Skoda Superb Greenline : sur la route

Photo essai Skoda Superb Greenline - Europa Trip 2016

Les présentations sont faites. Sans devoir tomber dans les flashbacks douloureux (le couteau, la plaie, et on remue…), Skoda, intégrée dans Volkswagen depuis 1991, se devait de mettre en avant son esprit Simply Clever, et faire passer les dossiers plus délicats concernant les efficiences réelles des motorisations Diesel. Lancé en 2008, le label Greenline orne les véhicules les plus sobres de la Marque, dont l’Octavia et notre nouvelle Superb, présentée en 2015 et commercialisée en 2016. Destinée à une clientèle habituée des longs parcours, 33 modèles sont en dessous des 100 grammes de CO2 rejetés au kilomètre et affichent, dans les faits, des consommations, elles aussi, très basses.

Pour vérifier et dresser au pied du mur les détracteurs affirmant que les consommations mesurées par le constructeur ne peuvent pas se vérifier sur route en conditions réelles, nous, French Driver et d’autres confrères, étions invités à essayer en grandeur nature la Superb Greenline. Alors que la plupart des modèles routiers ont une autonomie de 800 kilomètres pour un réservoir de 60 litres, la Greenline se targue d’avoir encore 780 kilomètres sous la pédale alors que les autres ont un coup de pompe.

Prague était donc le point de départ de notre voyage. Berceau de la Marque, dans un décor coloré au centre historique de la ville, notre version Combi se satisfait des rues pavées, et on dose la voiture avant de faire le plein et de sceller la trappe à carburant dans une station en bordure de ville : le défi est lancé ! Nous avons à gérer au mieux les 66 litres de gazoil pour espérer mettre les roues dans le sable de la mer Baltique, sans jamais passer au stand…

Photo essai Skoda Superb Greenline - Europa Trip 2016

Alors nous traversons des villes, des villages, des régions, des pays, nous passons des frontières où l’on ressent le poids d’un passé encore récent. Les villes traversées sont empreintes des dominations antérieures, prussiennes ou soviétiques. Les couleurs vives des bâtiments défilent, et l’aiguille du plein baisse lentement : il faut dire que le challenge s’accompagne d’une adaptation à l’éco-conduite, pour mettre toutes les chances de notre côté. On exploite au mieux le couple maximum du moteur diesel donné à 1.500 tours par minute, correspondant, sur le dernier rapport, à une vitesse de 90 km/h, le tout sur un filet de gaz minimisant une injection démesurée de carburant faisant augmenter la consommation. En conséquence, des accélérations moins vives qui peuvent s’avérer risquées sur les sections denses en circulation.

Pour un conducteur précautionneux mais soucieux de son insertion dans un flux de circulation, la consommation augmente de 0,3 litres en moyenne, donnant un honorable 4 litres aux 100 km avec une conduite plus franche dans les montées en régime et le maintien de vitesse. Telle une course d’endurance, tout se joue dans les détails et on est attentif à chaque élément pouvant contribuer à faire grimper le GreenScore, cette note allant jusqu’à 100 représentant son efficience à la conduite éco-responsable : l’écran tactile rend le tout ludique grâce à un diagramme de consommation et une feuille représentant son type de conduite : plus la feuille est verte, et plus le conducteur est soucieux de son empreinte écologique.

Photo essai Skoda Superb Greenline - Europa Trip 2016

Et pour traverser des contrées inconnues, le GPS s’est montré performant sur l’ensemble du parcours et ne nous a pas entrainés dans des mauvaises directions pouvant nuire à l’autonomie globale. Pour ce qui est des codes de courtoisie au volant, le GPS ne nous a été d’aucun secours : on a appris que dans les pays baltes notamment, on se serre le plus à droite possible, sur une sorte de bande d’arrêt, pour laisser doubler les plus pressés. Mais notre conduite était aussi épaulée par des équipements indispensables pour adopter un rythme de croisière : on se souviendra de l’assistance du Lane Assist accompagnant le conducteur sur les longues lignes droites à une voie traversant la Pologne, tout comme le détecteur de fatigue mesurant les dérives et les temps de réaction du conducteur, qui, à l’assaut de sa basse consommation et de la perte de ses repères, a besoin de petits rappels à l’ordre invitant à faire un break dans l’une des nombreuses stations espacées de seulement quelques kilomètres, sans toutefois faire le plein !

La boîte longue fait beaucoup et obligera à rétrograder pour profiter pleinement des 120 chevaux dans le cas d’un dépassement ou d’une insertion : le reste du temps, on utilisera le couple maximum à 1.500 tours/minute, qui, adjoint au régulateur de vitesse adaptatif, rendra les voyages aussi économiques qu’agréables ! En ville, l’avantage est plutôt réduit, mais le gabarit du Combi reste acceptable et profite d’un bon empattement pour les manœuvres, et nous conseillons l’ajout d’une caméra de recul.

Toutefois, Greenline ne rime pas avec économies de confort : on peut compter sur l’éclairage Xénon qui a été utile lors de notre traversée, avec quelques étapes nocturnes. Il ne manquait que des projecteurs passant des feux de route aux feux de croisement, et inversement, sur les tracés où le flux discontinu de voitures et de camions quittant la toute proche Lituanie obligeait à jouer du commodo… Nous arrivons à Kaunas avant minuit, en gagnant une heure sur le trajet grâce au… décalage horaire.

Essai Skoda Superb Greenline : en bref

Photo essai Skoda Superb Greenline - Europa Trip 2016

Dernière ligne droite et derniers moments avec la plus verte des Skoda. Nous quittons Kaunas, en Lituanie, sa vieille ville et ses bâtiments en pierre apparente où les lieux de vie ne manquent pas pour notre dernière étape, Riga et sa plage de sable donnant sur la mer baltique, signant la fin de notre épopée. L’architecture est moins impressionnante qu’à Varsovie, en Pologne, où on longeait les universités aux façades imposantes qui rappellent l’architecture soviétique et ses grandeurs. Comme chaque fin de voyage, on se remémore les paysages traversés…

On en aura vu, du pays. République Tchèque, Pologne, Lituanie, Lettonie et des villes à l’empreinte historique forte : les couleurs claires des bâtiments font face à des immeubles à colonnades où des impacts de balles sont encore visibles, stigmates d’une Histoire qui s’est écrite il y a moins d’un demi-siècle. Ce sont autant de contrastes qui nous ont saisi, interrogé, transporté dans une culture où chaque pays cherche son indépendance culturelle, et où l’Europe joue le rôle de protectrice d’identités.

Et l’identité de notre Superb est soignée, cohérente, élégante… Sa personnalité est sobre et elle se contente d’un appétit frugal qui a été mis à l’épreuve d’un tracé mixant du sinueux et des portions plus rapides. Alors, challenge relevé ?

Essai Skoda Superb Greenline : consommations

Photo essai Skoda Superb Greenline - Europa Trip 2016

Arrivés à la mer baltique, il est temps de dresser le bilan de consommation, et de vérifier le scellé de la trappe à essence : sans aucun ajustement de carburant, nous aurions pu parcourir 1.817 kilomètres avec un plein (1.517 km parcourus durant notre voyage, ajoutés aux 300 km d’autonomie restants) : le moteur diesel 1.6 TDI 120 aura consommé 3,8 litres aux 100 kilomètres pour une vitesse moyenne de 61 km/h.

En augmentant la cadence de leur style de conduite pour se rapprocher d’une utilisation normale, certains de nos confrères ont obtenu une vitesse moyenne de 65 km/h et une consommation de 4,3 litres/100 km… tout ceci avec un coffre chargé de 3 bagages environ, et en activant la climatisation quand le besoin s’en faisait sentir : qui a dit qu’il faisait froid en Europe de l’Est ?

C’est désormais vérifié : la Superb Greenline a vraiment un appétit de moineau. La Flèche Ailée tente de faire oublier au conducteur que l’éco-conduite est ennuyante en rajoutant un côté techno-ludique apporté par le suivi instantané de sa consommation, impactant plus ou moins favorablement sur le GreenScore récompensant le conducteur le plus sage : presque aussi bien qu’un distributeur de friandises !

Essai Skoda Superb Greenline : fiche technique

Photo essai Skoda Superb Greenline - Europa Trip 2016

  • Moteur : 4-cylindres en ligne TDI, 1.598 cc, 16 soupapes, injection directe à rampe commune
  • Position : Transversale avant
  • Suralimentation : Turbocompresseur
  • Puissance : 120 ch DIN à 3.500 tr/min
  • Puissance fiscale : 6 CV
  • Couple moteur : 250 Nm à 1500 tr/min
  • 0 à 100 km/h : 10.9 secondes
  • Vitesse maxi : 206 km/h
  • Transmission : Avant
  • Boîte de vitesses : Mécanique à 6 rapports
  • Pneus : 215/55 R17
  • Freins : 4 freins à disque dont 2 ventilés
  • Longueur (Combi) : 4.861 mm (4.856 mm)
  • Largeur : 1.864 mm
  • Hauteur (en Combi) : 1.468 mm (1.477 mm)
  • Empattement : 2.841 mm
  • Volume de coffre (Combi) : 625-1.760 l (660-1.950 l)
  • Poids à vide (Combi): 1.365 kg (1.385 kg)
  • Consommation Urbaine : 4,3 l/100 km
  • Consommation Extra-Urbaine : 3,3 l/100 km
  • Consommation Mixte : 3,7 l/100 km
  • Capacité Réservoir : 66 litres
  • Emissions de CO2 : 95 g/km
  • Norme antipollution : Euro VI
  • Année de lancement : 2016
  • Prix de base : 29.455 €
  • Prix du modèle essayé : 31.100 €

Équipements du modèle essayé – Skoda Superb Greenline Combi :

  • Peinture Beige Cappucino Métallisé (600 €)
  • Système Kessy : accès, démarrage et arrêt du moteur main libre (600 €)
  • Pack Techno Plus : gestion des feux de route, Lane Assist, détecteur d’angles morts (750 €)
  • Régulateur de vitesse adaptatif (350 €)
  • Phares avant bi-xénon directionnels avec système d’éclairage auto-adaptatif AFS (1090 €)
  • Driver Activity Assistant : détection de fatigue (50 €)
  • Radars de stationnement avant et arrière (350 €)
  • Siège avant et arrière chauffants (490 €)
  • Sysème de navigation Colombus, Apple Connectivity, Smartlink, Contrôle vocal (1.190 €)
  • Détection et reconnaissance des panneaux de circulation (90 €)
  • Siège passager avant rabattable (100 €)

Photos : essai Skoda Superb Greenline – Europa Trip 2016

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Tobias André

Gtiste convaincu, philosophe émérite pour French Driver. Grand amoureux du borderline. Conduire sur tout, surtout conduire.

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